VBCEF2 (Vacances Bas Carbone en Famille, année 2)

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 21 août 2019

Nous n’avons pas toujours la main pour minimiser notre impact climatique. Le boulot, la consommation, la mobilité… sont pour beaucoup de « conscients » des sources de frustration au quotidien.

Il me semble que le sujet des vacances (pour ceux qui peuvent s’en offrir bien sûr) est le plus accessible à traiter sur le champ de la sobriété énergétique : sans rogner sur le plaisir, on a accès à de nombreuses expériences potentielles peu émissives en gaz à effet de serre. Il suffit de chercher un peu. L’année dernière, nous étions partis de la maison à vélo (lien). Difficile de faire mieux d’un point de vue sobriété carbone (et financière!).

Cette année, nous avons quand même pris la voiture pour un aller-retour à la gare TGV la plus proche (Niort). 120 km de plus que l’année dernière… mais nous avons la satisfaction d’avoir fait plus de vélo que d’auto cette année encore !

Attention, je ne cherche pas ici à être moralisateur ou à afficher une exemplarité (qui n’en n’est pas une), mais je partage seulement notre expérience qui peut peut-être en inspirer d’autres… Histoire de positiver les vacances « bas carbone ».

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  • Nous sommes 4, âgés de 10 ans, 11,5 ans et 90 ans pour les 2 autres en cumulé
  • Notre destination : Amsterdam
  • Durée du séjour : 4,5 jours
  • Objectif : découvrir ce coin d’Europe à vélo

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Si dans le port d’Amsterdam, nous n’avons pas vu de marins qui chantent, dans la ville d’Amsterdam nous avons vu un paquet de vélos qui roulent ! Il faut dire que la Hollande possède plus de vélos en circulation que d’habitants ! Les vacances étaient une belle opportunité pour profiter des infrastructures cyclo XXL.

Nous avons opté ce coup-ci pour des tandems Adulte-enfant (lien) pour nous extraire en sécurité de la foule de l’hypercentre d’Amsterdam (la folie pure en ce mois d’aout). Il faut être conscient que l’autochtone utilise le vélo pour ses déplacements du quotidien et du coup, on sent bien que les touristes lui pourrissent un peu la vie. ça roule vite. très vite. Attention donc si vous êtes avec des enfants, ça peut être dangereux de rouler en mode « touriste » en hyper-centre.

Une fois parcourus les 300 premiers mètres qui nous ont éloigné du centre de la ruche, nous avons découvert une sorte de paradis du cycliste urbain / péri-urbain. Les infrastructures cyclistes hollandaises sont surprenantes; le must je pense : des autoroutes à vélo entretenues partout, une signalisation dédiée, des ponts / tunnels spécifiques, des pistes cyclables éloignées des voitures, des déviations en cas de travaux, une priorité permanente sur les voitures (…). Tous les candidat.e.s aux municipales de 2020 devraient faire un stage « mobilité urbaine » dans cette ville !

D’un point de vue pratique, en période estivale, je recommande vivement de loger loin des hôtels du centre et des vapeurs de cannabis. Les quelques français que nous avons croisés qui avaient fait le choix de rester dans l’hyper-centre l’ont regretté. Nous avons opté pour un AirBnB dans un quartier résidentiel sur Amsterdam Noord, accessible de la gare en une quinzaine de minutes à vélo en prenant une navette fluviale gratuite conçue (elle aussi) pour les vélos.

Cette année encore, pas beaucoup de culture pour nous, je le reconnais (pour ceux qui veulent rentrer dans un musée, pensez à réserver plusieurs jours à l’avance sur internet) mais du vélo en famille, de la découverte de paysages nouveaux, des pique-niques, des pauses bière / jus de fruit…

Nous avons opté pour 3 rando-vélo dont les parcours sont repris sur les cartes ci-dessous car nous avons eu beaucoup de mal à les trouver lors de notre préparation de voyage. 135 km au total pour des balades à faible effort (c’est plat de chez plat). Nous recommandons tout particulièrement la balade dans le Waterland au Nord d’Amsterdam. Dépaysement garantie.

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Des moulins, des canaux, de l’eau partout, des chevaux…

Alors oui, je concède que nos vacances ne sont pas les moins chères du marché (500 € de train, 200€ de location de vélo, 800 € de location de maison) ni les plus dépaysantes culturellement, mais nous avons adoré notre séjour dans cette belle capitale d’Europe et découvert en bonus une organisation de la mobilité vélo très inspirante.

Nous sommes contents de nos excursions, avons des souvenirs plein la tête et je n’ai pas le sentiment d’avoir privé mes enfants d’une expérience indispensable à l’autre bout du monde.

Je cherche maintenant de l’inspiration pour une nouvelle semaine à vélo en 2020 (Canal de Nantes à Brest ?). Tous les conseils sont les bienvenus.

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LU : La nouvelle Société du coût marginal zéro

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 29 juillet 2016

J’ai mis beaucoup de temps pour le lire ce Rifkin, mais ça y est, je peux enfin essayer de donner mon avis sur LA NOUVELLE SOCIÉTÉ DU COUT MARGINAL ZÉRO !413ogmt8oal._sx318_bo1_204_203_200_

J’avais pourtant dévoré UNE NOUVELLE CONSCIENCE POUR UN MONDE EN CRISE (lien), j’avais trouvé la vision prospective de l’auteur pertinente dans L’AGE DE L’ACCÈS (lien) et je reviens souvent sur les propositions émises dans LA TROISIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE (lien).

Dans ce dernier ouvrage, au titre si long qu’il méritait d’être au Guinness Book – LA NOUVELLE SOCIÉTÉ DU COUT MARGINAL ZÉRO, INTERNET DES OBJETS, L’ÉMERGENCE DES COMMUNAUX COLLABORATIFS et L’ECLIPSE DU CAPITALISME – le charme n’a pas exercé sur moi.

Peut-être parce que l’auteur se répète beaucoup d’un livre à l’autre (je trouve même ça « limite » de se citer si souvent !), peut-être aussi parce que j’ai pris un peu de distance avec les solutions technophiles de JR, surement enfin parce que je trouve qu’il ne traite pas assez les versants obscures des évolutions qu’il décrit comme inéluctables. J’y reviendrai.

Attention, j’apprécie toujours le volontarisme et l’optimisme de JR pour une évolution de nos pratiques sociétales plus humaines, plus empathiques, plus à même de prendre en compte les enjeux environnementaux de notre siècle. Quand on sait qu’il cause à l’oreille d’un certain nombre de décideurs, on se dit que c’est une voix qui va dans le bon sens.

L’idée de fond du bouquin :

Du fait de l’amélioration de la productivité, les coûts marginaux s’effondrent à un niveau proche de zéro, les profits disparaissent et le système capitaliste ne fonctionne plus. « Accessoirement » aussi, les emplois disparaissent [« entre 1995 et 2002, 22 millions d’emplois industriels ont été supprimés dans l’économie mondiale alors que la production a augmentée de plus de 30% »!]. Les biens et services deviennent presque gratuits, d’autant plus que le consommateur devient, grâce à la mise en relation facilitée par internet, un producteur-consommateur qu’il appelle le « prosommateur » et que ce dernier a de moins en moins d’appétence à la propriété. L’avenir serait donc dans les communaux collaboratifs détachés des règles de la concurrence du capitalisme et du dirigisme des gouvernements.

Quelques idées glanées au kilomètre que je souhaite partager suite à cette longue (trop longue) lecture :

  • JR propose un intéressant parallèle historique entre communaux médiévaux (que l’on retrouve aujourd’hui dans certaines initiatives locales réussies comme en Gambie LIEN) et les communaux numériques émergents. Bien vu. Quand le capitalisme ne propose que concurrence, que les États dirigistes ne savent pas s’adapter rapidement, la troisième voie de la collaboration « entre pairs » permis par internet – avec des modes de gouvernance ouverts – laisse entrevoir des champs de possibilités dont on ne mesurerait pas encore le potentiel.
  • Il est cependant dommage que JR ne propose que la vision parfaite de l’économie collaborative et ignore dans sa démonstration ses défauts : perte de fiscalités – concurrence déloyale (ex : hostellerie), dérives dans l’exploitation de données personnelles, manipulation malfaisante des algorithmes, manipulation de l’information (l’actualité nous montre que la vérité est devenue une opinion parmi d’autres LIEN)…
  • pour JR, il est évident et fatal que, dans le sillage de la place grandissante du Big Data dans notre quotidien, nous allons tous perdre la maitrise de notre vie privée. C’est dans le pack et ce n’est pas grave. Je ne partage pas ce point de vue.
  • Les emplois disparaissant dans les industries de la seconde révolution industrielle, JR prédit une explosion des embauches dans les entreprises sociales (à but lucratif ou non). Une cause de la disparition des emplois industriels est l’amélioration de la productivité par l’automatisation. La « fabrication dans le noir » (sans humain) devient un objectif absolu pour les industriels. « Les observateurs s’attendent à ce que, de 163 millions d’emplois industriels aujourd’hui, on passe à quelques millions seulement en 2040 » ! Sans emplois de substitution, le capitalisme a un problème de taille : un employé industriel en moins est aussi un consommateur en moins. Qui va acheter les produits bons marchés ?
  • JR passe beaucoup de pages à expliquer en quoi l’open-source doit devenir la norme… mais traite très succinctement le risque de la concentration des pouvoirs (et donc la Gouvernance même des vecteurs de « communaux numériques ») au sein de très peu d’entreprises du numérique (Google, FaceBook notamment). Il pose quand même la question d’une éventuelle disposition « anti-trust » qui reste à imaginer dans sa mise en œuvre.
  • J’ai aussi collecté quelques infos faciles à replacer en société : « consumption » (consommation en anglais) désignait jusqu’en 1920… la tuberculose (consomption) et était définit dans le dictionnaire comme « gâcher, piller et épuiser ». Retenez aussi que l’industrie de la publicité, dans le monde en 2012, c’est 480 milliards de dollars !

Il m’est difficile de partager l’optimisme de l’auteur dans une période où le pire de ce que l’humain est capable de produire s’exprime quotidiennement. J’ai peur de devenir sceptique. Jeremy Rifkin nous propose des interprétations de certains mouvements en cours et c’est déjà pas si mal. Par contre, c’est pas sur que je dépense 26€ pour son prochain bouquin.

PS à mes connaissances : tous les bouquins commentés sur ce blog sont tenus à votre disposition pour une nouvelle expérience de lecture (collaboratif on vous dit!).

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Lu : Faim Zéro : en finir avec la faim dans le monde de Bruno Parmentier

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 31 janvier 2015

J’ai eu l’occasion de croiser sur mon chemin Bruno Parmentier (formation CHEDD), et depuis je suis ses pCaptureublications (commentaire de son avant-dernier livre) et son blog (lien).

Voici un ouvrage qui présente le mérite de réaliser un panorama des enjeux associés à la faim dans le monde. Le titre fait référence au plan « Faim Zéro » développé par le président brésilien Lula et qui a donné des résultats impressionnants.

Quels enjeux ? quels freins ? quelles priorités d’actions ?

Rappelons que la Terre hébergeait en 2010 850 millions de sous-alimentés (et paradoxalement près de 550 millions d’obèses !). Ce chiffre est d’une étonnante stabilité depuis les années 60 : ça veut dire que « la communauté internationale » arrive à améliorer le ratio (la démographie a continué d’augmenter) mais pas la valeur absolue. Difficile de se satisfaire de ce « résultat ».

L’enjeu politique

Pour Bruno Parmentier « la faim est politique et son éradication aussi« . Sa vision oscille entre l’optimisme des possibles (plus d’agriculture urbaine, partage des compétences pour améliorer la productivité des pays sur la « corde », améliorer les stockages de céréales…) et les constats de faiblesses de l’organisation mondiale en place pour ne pas que le meilleur arrive. 

Notamment, la doctrine « OMC » qui peut se résumer de la façon suivante : spécialisons les zones de production (« vous, vous ferez de la banane et que de la banane, vous du café et vous des fruits pour l’export« ) avec une croyance totale dans la vertu du marché mondialisé pour équilibrer les productions. Oui mais voilà, depuis 2007, on sais qu’en cas de tension sur les marché de base (céréales…), les pays à qui on a imposé la « spécialisation de la production », n’ont pas les moyens d’assumer l’augmentation des prix. Fautes d’autosuffisance et de sous, on observe alors des émeutes de la faim (Égypte…). Une première préconisation est d’arrêter d’empêcher les pays de la planète à produire leur minimum de cultures vivrières (ce que nous faisons notamment par le jeu des subventions et des droits de douane).

Aviez vous conscience par ailleurs des réalités de la répartition de la valeur, toujours largement défavorable aux producteurs (dans l’intérêt du consommateur que je suis mais aussi et surtout des intermédiaires et des spéculateurs sur les marchés) ? Par exemple, seulement 12% de la valeur de la banane va au producteur et 2% pour le producteur de café ! Moi, j’ai honte.

Triste paradoxe enfin : »les pays pétroliers et miniers sont souvent des pays de la faim« . Cupidité de certains + guerre = famine. C’est pas une surprise malheureusement.

L’enjeu démographique

Bien sur, le volet démographique est un enjeu largement développé dans l’ouvrage. D’ici 2050, par exemple, j’ai appris que le triptique  Inde+Pakistan+Bangladesh hébergerait 2,2 milliards de personnes qu’il faudra nourrir sur un territoire deux fois plus petit que les USA ! La vraie problématique est la capacité de produire à proximité immédiate des habitants. Contrairement à ce que certains pensent, la Chine a plutôt bien réussi ce challenge; par contre l’Inde est dors et déjà en difficulté (1/4 des affamés sur Terre est indien et un autre quart est subsaharien).

En lisant récemment « O Mali » d’Erik Orsena, je n’ai pas vu autre chose que la mise en valeur cet enjeu : maitriser la natalité des pays les plus pauvres. Une piste nous est offerte avec l’exemple de l’Iran, où l’éducation des femmes a permis de faire passer le taux de fécondité de 7 à 1,9 (quand le taux le taux d’alphabétisation est passé dans le même temps de 28 à 90%). Bien sur, la culture des pays est un autre point essentiel.

La surpopulation ne concerne pas que les humains, celle des animaux d’élevage a semble-t-il atteint un paroxysme. Ils étaient 7 milliards en 1960 et 30 milliards en 2012! Mangez moins de viandes!

L’enjeu climatique

Pour ne rien arranger 4,5 milliards de personnes vivent dans des zones fortement exposées aux conséquences du réchauffement climatique. Que ce soit en terme d’épisodes de « catastrophes naturelles » ou d’impacts sur les cultures au quotidien (salinisation d’espaces cultivés devenant impropres aux cultures du fait de la montée des eaux, manques d’eau…).

Une notion intéressante sur le sujet de la gestion des épisodes de crises post-catastrophe :l est beaucoup plus facile de supporter une diète de quelques jours quand on a été « bien » nourri avant, que lorsque ont été déjà sous-alimenté. L’important n’est pas l’urgent.

L’enjeu de maintien des surfaces arables

100 000 km2 de terres cultivables sont perdus chaque année du fait de l’artificialisation des sols pour des usages urbains – périurbains. Quand en 1960, la Terre disposait de 0.5 ha cultivé / humain, en 2010, c’était 0.25 ha et la projection pour 2050 est 0.16 ha. L’exigence d’intensification et de rendement explose !

En France, on peut peut-être commencer par arrêter de faire 500 ronds-points par an ? (auteur). Idem pour les projets routiers inutiles (moi) !

En conclusion

Ce livre pose les bases des constats de nos défaillances et ouvre des voies pour arriver à l’objectif « Zéro Faim » (il explore bien d’autres champs que ceux abordés ici). Illustré de nombreuses données chiffrées, il constitue une brique nécessaire à l’éveil de la conscience collective. Il devrait être offert à nos politiques (comme beaucoup d’autres) afin de sortir de l’urgent et causer de l’important. A lire.

 

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Improbable lecture de l’hebdomadaire LE POINT du 10 avril 1999 !

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 4 mai 2014

Ce week-end, j’ai passé 48h sans connexion et grâce à ce sevrage j’ai eu l’opportunité de lire le document objet de ce post.2014-05-04 20.41.53

En effet, mon absence de connexion au monde du www (via Twitter notamment), m’a mis en situation de rechercher tout ce qui ressemble à une lecture en mon lieu d’accueil… Voilà que je tombe rapidement (je soupçonne cet hebdo de m’avoir sauté dessus intentionnellement) sur un vieux numéro du POINT daté du 10 avril 1999! Le parcourir fut un vrai bonheur. Bien plus jouissif en fait, que la lecture d’un numéro récent me semble-t-il !

Qu’ai-je trouvé lors de cette séquence de lecture archéologique ? Je m’en vais vous le compter !

La PUB…

Commençons par le superficiel.

Nous pouvons nous satisfaire d’avoir progressé dans la supervision des objets publicitaires. Le mot « green-washing » n’existait peut-être pas en 1999, mais son concept oui.

Sans mentir, dans ce numéro, j’ai pu trouver une demi-douzaine de publicités automobiles promotionnant l’évidente interaction de notre « désir-roulant » à Mère Nature.

La pub de Jeep allait jusqu’au bout en nous promettant « juste » un changement de civilisation grâce au dernier modèle de la marque (image ci-dessous) !Capture

Toyota (au top de la « responsabilité » aujourd’hui avec ses hybrides) nous vendait quand à elle du 4×4 RAV CRUISER à coup de sanglier effrayé en plein centre ville de Paris. Ben oui, c’est un « Tout terrain » insiste le slogan (pour toucher son public urbain). Capture

Du rêve en barre !

Le fond de l’actualité : un éditorial effrayant de clairvoyance sur la Russie

Rappelons qu’à l’époque de la publication de l’hebdomadaire, la France est engagée au Kosovo.

Voici comment commence la « dépêche » de Pierre Beylau page 25 : KOSOVO : LE TRAUMATISME RUSSE. Je reprends quelques passages saisissants à la lumière de notre actualité 2014 (article ci-contre) :

La Russie vit un destin tragique. Elle n’a plus les moyens de véritablement peser sur la vie internationale, mais rêve encore de puissance impériale. La crise du Kosovo est, au crépuscule du siècle, son douloureux chemin de croix.

[...]

Dans sa tumultueuse histoire, la Russie a connu des phases d’expansion et de rétraction, de puissance et d’anarchie. L’Empire russe s’est formidablement agrandi à la fin du XIXème siècle, s’est rétréci après la révolution bolchévique et a connu son apogée avec l’URSS. La désintégration de celle-ci a marqué la fin provisoire de cette vocation impériale. Moscou a assisté, impuissant, à l’élargissement de l’OTAN aux pays de son ancien glacis. Il a vu s’émanciper ses anciens protégés d’Asie, d’Afrique ou du Proche Orient, à l’exception de l’Irak, qui n’a guère d’autres choix.

L’Occident serait toutefois bien inspiré de ne pas insulter l’avenir, d’éviter le péché d’arrogance et de caresser l’ours russe dans le sens du poil. D’encourager l’ouverture de la Russie vers l’Occident plutôt que son replis sur des valeurs slavophiles exacerbées. Car tôt ou tard, le plantigrade se réveillera de sa longue torpeur.

[...]

Effrayant de clairvoyance non ?

Sinon, j’ai appris que j’ai loupé le concert parisien de Bruce Springsteen avec le E-Street Band, prévu le 3 juin… 1999 ! Dommage.

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La Vendée au dessus du « l’eau »

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 23 mars 2014

CaptureCette semaine, c’était la journée internationale de l’eau. Alors que 768 millions de terriens sont encore exclus de tout accès à une source d’eau améliorée, la France a elle aussi ses propres bugs. Selon une enquête de 60 millions de consommateurs, nos 850 000 km de réseau de tuyaux enfouis sont en mauvais état. Nous perdrions 1.3 milliard de m3 de bonne eau consommable par an (l’équivalent de 430 000 piscines olympiques).

Pas de quoi être fier globalement mais localement la gestion vendéenne a été reconnue dans le cadre de cette enquête pour sa grande qualité (voir encart à droite). C’est une grande fierté pour l’un des plus grand syndicat de gestion d’eau de France. 

Cette satisfaction locale ne doit pas cependant pas faire oublier l’ampleur des enjeux qui nous attendent. Plus que jamais l’enjeu énergétique et l’enjeu « disponibilité en eau » sont liés (à lire absolument, article des Échos sur le sujet : lien).  La demande d’énergie, deuxième poste de consommation d’eau au monde, va croître d’un tiers d’ici 2035, soulignent les experts de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, basée à Paris (source REUTER).

« L’électricité va compter pour le plus gros morceau de l’augmentation de cette demande en énergie et 90% de la production d’électricité est gourmande en eau« , a expliqué l’auteur de ce rapport, Richard Connor, lors d’une rencontre avec des journalistes.

Une bonne nouvelle dans ce noir tableau : les sources d’énergie renouvelables sont moins coûteuses en eau et l’hydroélectricité offre encore un potentiel significatif de développement (rappelons que l’hydroélectricité est la première production d’énergie renouvelable dans le monde avec 16 % des besoins énergétiques sur le globe).

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Pour terminer ce panorama aqueux, je vous recommande la lecture d’un post du Huffington post (lien) sur la relation forte agriculture et eau.

Saviez-vous qu’il faut 454 litres d’eau pour 1 kg de maïs grain, 590 litres pour 1 kg de blé, 900 litres pour 1 kg de soja, 5263 litres pour un kg de coton ?

Ci-dessous une jolie infographie sur le sujet issu de cet article.

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Au fait, pour les étourdis : il ne vous reste pas longtemps pour allez voter. GO !

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La NASA prédit la chute de l’Empire occidental… rien que ça !

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 17 mars 2014

Je n’ai rien contre une bonne nouvelle de temps en temps, mais ce post est plutôt à classer dans le registre pessimiste… et c’est peu dire !

Selon une étude financée par la Nasa (lien), la question de notre disparition n’a rien de théorique: les enseignements de l’Histoire sont catégoriques.

CaptureCitation de l’article du site rtbf.be qui reprend une information du Guardian :

Le fait que toute civilisation est appelée à disparaître un jour pose question sur la « durabilité  » de la civilisation moderne. En étudiant la dynamique « nature-humanité » des civilisations englouties, le projet scientifique se penche sur les facteurs communs qui pourraient expliquer ces effondrements. Et ces critères déterminant au cours de l’histoire sont principalement la population, le climat, l’eau, l’agriculture et l’énergie.

Ces facteurs mèneraient au désastre lorsqu’ils convergent pour générer deux fonctions sociales essentielles: « La rareté des ressources provoquée par la pression exercée sur l’écologie et la stratification économique entre riches et pauvres ont toujours joué un rôle central dans le processus d’effondrement. Du moins au cours des cinq mille dernières années ».

[...]

Comme les Romains et les Mayas : dans ces deux scénarios peu enthousiasmants, les élites sont protégées dans un premier temps contre les conséquences de l’effondrement de l’environnement. C’est précisément cette inconscience des élites qui aurait entraîné la disparition des empires romain et Maya. La conclusion des scientifiques est qu’il existe deux façons d’éviter le crash: d’abord réduire les inégalités économiques pour assurer une distribution plus juste des ressources. Et réduire dans le même temps la consommation par la diminution de l’usage des ressources non renouvelables et par la réduction de la croissance de la population.

Je pense que l’idée de cette étude est de prévenir nos gouvernements du risque encouru à ignorer inégalités, pollutions et épuisement des ressources. Nous sommes surement les premiers à avoir une conscience rationnelle de ce risque et notre niveau de compétences. A suivre sur vos écrans : seront nous capables de survivre et d’être présent au prochain épisode ?

J’ai envie de croire que le meilleur est possible mais ne suis pas sur que le pire ait été atteint. Ce n’est pas vraiment le message véhiculé par le très intéressant reportage d’ARTE : « Vers un crash alimentaire » (lien).

Promis, mon prochain post sera super joyeux. Bonne soirée.

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COP19 Varsovie… C’est pas le Brésil !

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 23 novembre 2013

Bon ben voilà, il n’y aura pas d’entente internationale sur le Climat à l’échelle de l’urgence ce coup-ci. Les buts de retard n’ont pas été remontés… Certains joueurs, les arbitres et quelques médias (qui ont brillé par leur absence) n’avaient pas envie de changer les choses…

Le principal point d’accord est de se retrouver pour causer de tout ça en 2014 au Pérou et en 2015 à Paris. L’ONU devient une agence de voyage pour fonctionnaires internationaux inefficaces. J’exagère un peu, un cadre « à minima » ayant été acté à la dernière minute (lien).

Au rang des réactions, c’est varié :

  • L’admirable Commissaire européenne Connie Hedegaard joue dans le registre de l’optimisme «Cela a demandé beaucoup d’efforts, il y a eu beaucoup de drames et des intérêts différents, mais à la fin, les gens ont vu qu’il y avait un vrai risque si nous ne faisions pas les progrès dont nous avions tellement besoin»

  • Pascal Canfin est plus réaliste et surtout conscient du challenge dont la France a hérité pour 2015 : «On a sauvé l’essentiel, on revient de très loin et notre responsabilité est maintenant de construire le premier accord climatique universel jamais adopté».

  • Quand aux réelles victimes des effets du réchauffement climatique, on est plutôt au stade de la dépression : «Cette conférence devait être la conférence des finances», a déclaré à l’AFP le négociateur du Bangladesh, Qamrul Chowdhury, «et tout ce qu’on a, ce sont des cacahuètes».

 

Les grands de ce monde ne se soucient pas vraiment de notre avenir climatique et encore moins de celui de nos descendants. L’urgence est ailleurs de leur point de vue. 

Pas facile de garder confiance. Du coup le dessin de Chappatte de l’époque de Copenhague garde toute sa fraicheur…

 Capture

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Deux actualités positives dans un Océan de désespoir…

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 5 mai 2013

On ne peut pas dire que les nouvelles soient très enthousiasmantes ces temps-ci. A en croire la presse, nous vivons dans le pire coin du globe, nous n’avons pas d’avenir et sommes entourés de personnes malhonnêtes. Sans vouloir faire dans le positivisme à tout crin, je pense que l’on se complait dans notre « european blues » et qu’on cherche surtout à ne rien relativiser et accessoirement ne rien remettre en question sur les causes de nos soucis.

Bref, il me semble intéressant, pour bien reprendre la semaine, de nous inspirer de deux « faits divers » à haute valeur ajoutée :Deux actualités positives dans un Océan de désespoir... dans MONDE capture4-300x171

  • Tout d’abord, l’histoire de Dewi et Tonton (source Courrier International n°1174). Ce couple d’indonésien, qui comme beaucoup d’autres est en mode « survie » depuis toujours, a monté une coopérative de recyclage de déchets plastiques. « Tonton » bossant dans la collecte des déchets, son épouse voulait d‘abord alléger (au sens premier) la charge des déchets à transporter et a commencé à valoriser les déchets plastiques. Un revenu complémentaire a mis du beurre dans les épinards. Aujourd’hui, une coopérative s’est mise en place (My Darling) et le business model se reproduit ailleurs. L’initiative entrepreneuriale peut prendre de multiples formes.

 

  • Ouest France Dimanche nous présente de son côté l’histoire de Thomas Hircock, un jeune américain, qui suite à un voyage en Inde à l’âge de 12 ans, a décidé de faire quelques choses pour aider ses jeunes homologues indiens à mieux vivre. Il leur a demandé ce qu’il pouvait faire pour eux. Ils ont dit qu’avec un vélo, la vie serait plus facile. Depuis 2009, le jeune Thomas a fait expédier 400 vélos en Indes en mobilisant son réseau. Ce n’est pas toujours si compliqué d’agir. Ci-dessous, un petit reportage de la BBC sur le jeune Thomas.

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Il ne s’agit que de deux faits divers bien-sur; mais ne sont ils pas plus aidants que les multiples « zoom d’actualité négatifs » (accident de la route, délinquance…) que nous subissons en permanence ?

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Quand les références s’inversent entre le nord et le sud

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 15 mars 2013

Deux initiatives intéressantes chamboulent l’idée reçue selon laquelle les pays du Nord sont éternellement les « aidants » (puissants) et les pays du Sud, les « aidés » (faibles). Notre aide est parfois militaire, le plus souvent économique. L’image que nous avons des pays en développement est systématiquement négative et simpliste. Et si on se trompait ? Et si les pays du Sud avaient aussi une aide à nous apporter ? Et si notre regard devait être un peu plus respectueux ?

Première initiative (sérieuse) avec l’organisation « Parrainez un enfant riche« . Le concept : mettre en relation des jeunes occidentaux « en déshérence » avec des « parrains » de pays dis « pauvres » économiquement. Nous, occidentaux, sommes stressés, malades de notre société, en situation de conflit avec nous même: ce qui nous rend consommateurs de médicament, de médecine spécialisée… Le parrainage est pris en charge par des familles de pays en voie de développement : Haïti, Argentine, Maroc, Sénégal… Leur expérience de la solidarité et des relations plus étroites au niveau de la famille, du quartier, entre les générations, fait de ces candidats des parrains idéaux pour accompagner les jeunes qui souffrent.

Pour en savoir plus : http://parrainezunenfantriche.org

A voir : cette vidéo

Quand les références s'inversent entre le nord et le sud dans HOMMES capture3

 

La seconde initiative se veut humoristique (et ne doit pas décrédibiliser le sérieux de la première) : RADI-AID : Africa for Norway. Cette vidéo est une excellente parodie qui stigmatise le misérabilisme des pays du Nord vis à vis des pays du Sud. On y voit des africains se mobiliser pour envoyer de vieux radiateurs en Norvège, où les enfants meurent de froid dans des conditions climatiques atroces liées aux hivers rigoureux. Quatre messages véhiculés :

  • On peut collecter des fonds sans avoir recours à des stéréotypes (images tristes ou accentuant un trait à l’extrême, au point de fournir une image éloignée de la réalité, voire totalement fausse)
  • Il est nécessaire de délivrer une meilleure information dans les écoles, à la télévision et dans l’ensemble des médias. Pourquoi focaliser l’attention sur les crises, la pauvreté, la famine et le sida ? Pourquoi ne pas parler, aussi, de ce qui marche ? Ou communiquer plus largement sur la façon dont les pays du Nord entretiennent certaines relations de dépendance… Non ?
  • Les médias doivent être plus respectueux et plus éthiques dans la façon dont ils traitent l’information liée aux pays les plus pauvres : se permettent-ils de diffuser des photos de bébés occidentaux souffrant de faim sans l’autorisation des parents ?
  • L’aide doit répondre à de vrais besoins, la « bonne » intention ne suffit pas. Elle doit surtout être apportée en parallèle de processus d’investissement et de coopération.

A voir : lien vers la vidéo

source : alternative-blog-lemonde

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Enorme : Les chinois vont mettre en place une Taxe Carbone avant nous !

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 20 février 2013

C’est un peu la honte pour les précurseurs sociétaux que nous avons la prétention d’être en Europe : le gouvernement chinois aurait acté la mise en place d’une taxe carbone (source article citant le ministère des finances) ! Il est vrai que pour  la première fois ces dernières semaines, le gouvernement chinois a fait preuve d’une étonnante transparence au sujet des dépassements de seuils de pollution dans les mégalopoles comme Pékin. S’agissait-il de signes avant coureurs ? Le sujet environnemental est alors devenu sanitaire, voir social (donc à haut risque en Chine). 

Quand chez nous, la une de l’actu tourne en boucle autour de la viande de cheval (700 Tonnes, c’est ça ?), le gouvernement chinois semble orienter sa fiscalité clairement sur l’écologie, sans que personnes n’en parle… La Taxe carbone est d’ailleurs un sujet d’actualité international, puisqu’il y a quelques jours deux sénateurs américains ont déposé un projet de loi pour instituer une taxe carbone (à 25 dollars la tonne), en réponse à un discours assez volontariste de B. OBAMA. Article.


Et nous, français ? On vient de se faire « allumer », à juste titre, dans un très récent rapport de l’OCDE sur le poids énorme de nos subventions aux énergies fossiles (lien post du 6 février) qui rend toute mesure incitative pour les énergies renouvelables totalement ridicule et on va attendre 2015 pour envisager une réforme sur la fiscalité environnementale. Les sous qui manquent dans les caisses de Bercy sont surement en partie ces subventions « historiques ».

C’est dingue, comme d’avant-gardistes, nous (France, Europe) risquons de passer comme des hyper-conservateurs sur le sujet de la fiscalité environnementale… Comme quoi, notre légendaire frilosité à changer de modèles n’est peut-être pas un mythe. Les nouvelles nations sont plus enclins à remettre rapidement les fonctionnements en cause… pendant que nous, on en cause…

Il n’est pas trop tard pour ressortir la taxe carbone des tiroirs (lien post de 2011 sur le sujet)…. ou on peut attendre que les chinois nous montrent comment faire !

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