J’ai passé ma journée d’hier à l’Université Jules Verne des entrepreneurs de Loire-Atlantique qui organisait des échanges autour de « S’engager pour changer le monde« .
Cette journée a bien mal commencé puisque j’ai loupé l’intervention inaugurale de Yannick Roudaut (je recommande vivement le visionnage de son TedX si ce n’est déjà fait) et suis arrivé au moment du plaidoyer d’Elisabeth Levy pour l’immobilisme et l’arrêt de ces démarches intellectualisantes que sont la RSE, la Transition (…). Je suis sorti de la salle frustré.
Un atelier sur la TRIA plus tard (je reviendrai sur le sujet à l’occasion d’un autre post, en attendant voici le lien vers le site dédié à la Troisième Révolution Industrielle en Pays de la Loire), me voici assis au premier rang d’un atelier qui a pour titre « Le Bonheur au travail, c’est rentable« .
Cette petite heure a éclairé ma journée (ma semaine ?).
L’intervenante, Laurence Vanhée, nous a présenté son expérience de RH au sein du ministère belge de la Sécurité Social. « RH » ne correspond cependant pas vraiment au spectre couvert par le travail accompli. Quand on se donne pour mission de mettre en place une « Happy Organisation », on déborde largement de la gestion des « ressources » humaines (le mot « ressource » fait quand même échos à la base à quelque chose plus qu’à quelqu’un, non ?).
Parler « bonheur au travail » peut faire sourire. Les deux notions ne paraissent pas faites pour aller ensemble. D’ailleurs le mot travail, sémantiquement, a dans toutes les langues une proximité affirmée avec des notions de torture, de douleur. La seule exception serait l’anglais : « in old english, the noun also had the sens of « fornication » !
Et pourtant, comme le dit Mme Vanhée, son point de départ était rationnel : « on travaille avec des adultes responsables et ils ne sont pas moins responsables quand ils passent l’entrée du ministère ». Le projet a donc, notamment consisté à valider leur autonomie en leur donnant plus de liberté, liberté couplée à une responsabilisation collective et non plus hiérarchique. Le groupe définit les modalités d’atteintes des objectifs. Pour le reste, c’est la liberté. Tu veux arriver plus tard (après les bouchons ?) : OK. Tu veux bosser à la maison ? OK. De toute façon, dans la nouvelle organisation mise en place, il n’y a plus d’horaires imposés.
Quand en entreprise on parle de donner un cadre, Laurence Vanhée, elle, insiste sur le contexte, l’environnement de travail. Plus de bureaux individuels (plus aucun, yc pour le big boss), plein d’espaces de travail différenciés adapté à différents besoins, passage au 100% numérique pour permettre le télétravail (…). Des astuces pour adapter l’ergonomie à chacun. Au global, la surface de bureaux a fondue, les frais d’immobilier et d’entretien diminués en toute logique.
Les clefs du changement de paradigme proposées sont vraiment questionnantes :
- Arrêter de motiver les équipes (ça sert à rien, nous sommes tous trop différents) et faire le cadeau de la confiance
- Don’t manage : LOVE. « ne fait jamais à un collaborateur, ce que vous ne feriez pas à vos amis »
- Don’t think, THINK (penser en « vert », tout placer au filtre de la responsabilité sociétale)
- Don’t work, have fun
- Don’t complain : INNOVATE
Et ce qui est dingue, c’est que les résultats en terme de performance ont été au rendez-vous (voir photo ci-contre).
Bravo et merci pour ce beau retour d’expérience Mme Vanhée !
Pour terminer en clin d’oeil, ci-dessous une petite vidéo du référent bonheur de Laurence Vanhée (B Obama) dans un exercice de style déstabilisant pour son hôte…