lu : Révolution comptable (pour une entreprise écologique et sociale)

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 18 août 2020

Voici un livre fort recommandable, ouvrant des perspectives d’innovation sur un sujet difficile d’accès pour les non initiés et dont le titre reflète bien l’ambition des auteurs : il s’agit bien de proposer ici une révolution comptable, seule à même selon les auteurs toujours, de répondre aux enjeux de 2418872_mediumnotre temps.

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Si je me permettrai quelques réserves un peu plus loin, il faut reconnaitre que les deux premiers chapitres, en se positionnant sur le champ historique, démontrent de manière limpide comment nous en sommes arrivés « là ». Le « là » faisant référence à un système comptable international, érigé en norme incontournable et incontestée, ne regardant que la protection du capital financier au détriment de la protection des capitaux humains et naturels.

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Il est captivant de constater que ces 40 dernières années, les entreprises ont su s’entendre pour définir des règles « dures » applicables partout dans le monde sur le sujet de leur comptabilité (IFRS) alors qu’en 2020 il n’existe toujours aucune instance mondiale de protection du vivant et en conséquence qu’aucune exigence climatique, par exemple, ne soit applicable. C’est possible pourtant : sur la comptabilité, les entreprises sont surveillées, contrôlées, sanctionnées selon des normes supranationales sans rien trouver à y redire.

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Le soucis du soucis est que ces règles sont incompatibles avec les protections sociale et environnementale selon les auteurs, conscients de l’atteinte des limites de notre système. Ils proposent donc de tout revoir. Ce que l’on a fait, on doit pouvoir le modifier.

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Ne s’arrêtant pas au constat, une partie significative du livre (partie3) s’attelle à la description d’une proposition, qui n’est aujourd’hui qu’un modèle expérimental dont on commence à beaucoup parler (au sein de Ruptur par exemple): le modèle CARE-TDL (vidéo de présentation).

L’idée est bien de renverser la table des normes internationales existantes, de les substituer par une comptabilité triple capital permettant de définir les capitaux à conserver, dont les capitaux naturels et humains. Je ne rentrerai pas ici dans le l’explication technique, je résumerai avec mes mots :

  • les capitaux financiers, naturels et humains ont le même poids et ne se mélange pas. On doit les considérer comme des fins en soi et non comme des moyens pour l’entreprise. A la fin, les capitaux sont restitués. On  ne mélange pas les capitaux financiers, humains, naturels. Ils ne se compensent en aucun cas.
  • Ambitieux mais par réparateur. Sur le champ environnemental, l’enjeu est bien de conserver l’état de l’existant, pas de l’améliorer.
  • L’identification des capitaux à préserver doit faire l’objet d’une étude « ontologique » (étude de l’être) avec des parties prenantes expertes (je dois avouer que cette théorie m’a laissé un peu sur ma faim opérationnellement. Le choix des « bon enjeux » est un exercice en soi).
  • (…)

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Pour modérer mes critiques à suivre, je veux être clair sur le fait que cette proposition et la direction de la recherche vont dans le sens d’une correction d’un biais de fonctionnement évident empêchant les changements nécessaires en entreprise pour construire un système compatible avec nos systèmes planétaires. Mais…

L’approche comptablement-centrée, sans nuance, ne laissant aucune place aux autres ingrédients du changement que pourraient être l’engagement, l’innovation dans modèles économiques, la fiscalité (…); voir l’agressivité des auteurs envers toute action sortant de la sphère comptable (RSE, marché carbone, réglementation, attentes marché…) décrédibilise certains passages ou en tout cas ne fait pas œuvre de mobilisation. Comment croire que seul un changement de norme comptable changera le monde de l’entreprise ?

Dis autrement, pour voir émerger ces évolutions, il me semble qu’il faut s’appuyer sur les entreprises les plus engagées en matière de RSE, même si cette dernière est imparfaite et plus personnellement, la phase d’identification des enjeux et des critères mesurables me semble pouvoir être alimenter des méthodes utilisées depuis des années dans le cadre des démarches RSE.

 

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« Après » ?…. sérieux ?

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 7 mai 2020

6 semaines de confinement et les cérébraux – ce n’est pas péjoratif, je m’inclus en partie dans cette masse de personnes dont le rôle social est de penser des trucs -: « nous » donc, commençons à produire des analyses de ce qui doit changer « après » la crise COVID. C’est logique quand on y pense : le temps disponible s’est considérablement allongé pour une grande partie d’entre nous; en tout cas pour tous ceux qui ne sont pas « en première ligne » (personnel soignant…) ou en « seconde ligne » (certains commerçants, agriculteurs, livreurs…) pour reprendre les termes guerriers présidentiels.

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Du coup, les tribunes injonctives se succèdent et il m’arrive un truc étrange: je lis des déclarations d’intentions, des projections questionnant le monde « d’après » et – c’est dingue !- tout en étant le plus souvent d’accord sur le fond, j’ai des boutons d’urticaire virtuel qui me chatouillent le cortex. Même Nicolas Hulot ne me convainc plus. J’ai la sensation insupportable que personne ne change vraiment (ou même n’évolue). Je crois lire un bandeau BFMTV défilé en bas des articles : « j’avais bien raison de penser ce que je pensais, COVID vous le montre bien ! » et du coup j’ai beau être d’accord avec certaines remises en cause des erreurs système, je ressens (plus que je mesure) que les équilibres de forces restent les mêmes… les « anti-machins » ou les « pro-trucs » passent leur temps à se confirmer entre eux que leur « bonne » vision de ce qui doit être apparait enfin à la lumière de tous.

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Ça me laisse penser que le monde « d’après » est une promesse marketing qui sera par nature déceptive. Suis-je « passé à côté » de mon confinement en n’ayant pas acquis la conviction que le changement systémique soit possible grâce cette crise ?

 

Bien sur, on peut (va?) rendre cette crise « utile » sur des choses importantes :

  • La revalorisation des biens communs probablement pour un temps. Le système de santé coute cher ? oui et alors ? Nous formons Société quand nous sommes organisés collectivement pour nous soigner, nous nourrir, nous entraider. Effet de bande, peut-être aurons-nous gagné pour quelques temps la reconnaissance de l’utilité de l’impôt sans quoi rien n’est possible (version optimiste).
  • Nos approvisionnements stratégiques ne sont pas forcément associés à une technicité ou au coût de production. Produire des masques, des respirateurs, des médicaments coûte (beaucoup) plus cher en Europe en temps de non-crise mais sont essentiels à notre survie en période de crise. Certaines chaines d’approvisionnement vont se raccourcir.
  • Le télétravail, c’est possible pour beaucoup de métiers. Il se peut même que ce soit parfois plus efficace.
  • le vélo-taf semble prendre 10 ans d’avance dans ses infrastructures en cette veille de déconfinement progressif.
  • Certaines entreprises ont pu faire la preuve de leur engagement sociétal en trouvant des leviers de contribution à l’effort collectif (Décathlon, Maif…) et en sortent grandies. D’autres en choisissant de ne rien changer à leur référentiel de fonctionnement s’éloignent encore un peu plus de leur « responsabilité sociétale » (versement de dividendes énormes aux actionnaires et demande de soutien de l’Etat, lobbying pour diminuer les « contraintes » environnementales…)
  • Nous avons tous fait un stage de sobriété qui démontre à chacun où se situe l’essentiel.
  • L’incivisme et l’irresponsabilité ne dépassent pas, loin s’en faut l’entraide et la coopération. Le pire et le meilleur s’assemblent et philosophiquement sont représentatifs de ce que nous sommes individuellement (le meilleur et le pire en un seul corps).
  • Les inégalités sociales on été rendues concrètes par le confinement (éducation, conditions de vie confinée…). Il y aura des traces et un effort de rattrapage évident à mettre en chantier pour compenser cette situation sur le temps long.
  • Le numérique s’est encore plus encré dans nos vies (du coup je crains que la 5G passe comme une lettre à la Poste non confinée)
  • La hiérarchie des métiers et l’insupportable décalage avec les échelles de rémunération pourra elle évoluer ? (« merci pour vos applaudissements mais ils ne se mangent pas« ) et le corolaire : « à quoi je sers en période de crise majeure ? c’est quoi mes compétences utiles pour la Société ? »

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Mais je suis convaincu que cette crise n’aura d’une part pas été régénératrice pour l’environnement (effet rebond à attendre du fait de la sur consommation post confinement), ne sera d’autre part pas une répétition générale de ce qui nous attend sur le terrain de réchauffement climatique (on ne trouvera pas de vaccin) et que nous devons donc continuer à agir en Colibiri à notre petite échelle pour négocier les Transitions.

Et comme mon post ne se veut pas sombre, je voudrai finir en partageant la dernière vidéo du Programme TES (Transition Énergétique et Sociétale), qui lui, me donne beaucoup de raisons d’espérer ! LIEN

TES

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Lu : Le Bug humain de Sébastien Bohler

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 28 avril 2020

Voici une lecture qui m’a enthousiasmée / déprimée et dont la lecture est tout aussi indispensable que Economix. Bien-sur ici, il est question de vulgariser et d’interpréter ce que nous apporte la neuroscience quand Economix nous aide à décrypter l’Economie, mais il m’a semblé retrouver ici les mêmes ingrédients dans les deux ouvrages, abordant le sérieux (la science, l’évolution, l’avenir) avec humour et détachement. J’ai dévoré ce livre.

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Et si notre cerveau, qui nous a permis de nous hisser si haut dans la domination de la vie sur Terre, était « aussi » la cause de l’impasse de développement dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui ? Notre cerveau nous empêche-t-il de penser le temps long ? d’envisager un système post-COVID climato-compatible ? et du coup, sommes nous équipés pour aller beaucoup plus loin ? C’est un peu le sujet de ce livre.

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Sans tenter de résumer maladroitement le contenu de l’ouvrage, on apprend notamment qu’il existe dans nos têtes, une toute petite partie de notre cerveau qui abrite le striatum, petite chose molle qui libère la drogue la plus recherchée de nos univers sensoriels : la dopamine. Cette dernière nous donne des shoots de plaisir que tout un chacun cherche à activer.

On apprend que 5 motivations, et pas une de plus, activent la dite zone : Manger – Copuler – Explorer – Conquérir – Dominer. Ces 5 motivations nous influencent tout au long de nos vies, de nos choix. Dit comme ça, ça parait négatif, mais envisagé sur le temps long, ça nous a permis de nous élever et de vaincre les limites du moment.  On comprend même bien pourquoi l’Évolution s’est appuyée sur ce système de récompense : dans un monde où tout était rare, valoriser celui qui mange le plus, car il a développé un talent en matière de chasse par exemple, et lui permettre de transmettre ce talent par un accès à la reproduction « pass premium », ça se tient !

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Le problème que met bien en évidence ce bouquin, c’est que dans l’Humanité de 2020, où l’accès aux 5 motivations est open-bar et instantané (porno sur Internet, nourriture en excès aboutissant à l’obésité, infobésité des réseaux sociaux, surconsommation comme marqueur de statut social, félicitations artificielles des jeux vidéo qui nous donnent l’illusion d’une domination…), nous n’arrivons pas à gérer…

Nous savons que nous avons des murs devant nous (climatique en premier lieu) mais nous n’arrivons pas à sortir de nos dépendances et habitudes à cause de ce fichus striatum. Alors on achète des SUV, on regarde des séries à la chaine sur Netflix, on se conforte avec ses 300 « amis » sur les réseaux sociaux… Nous sommes des gosses à qui personne n’ose dire « arrête! ». Alors on continue.

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Il y a aussi des pistes dans ce livre pour « faire avec » ce striatum inadapté (on ne peut pas l’enlever de toute façon), notamment en faisant des pratiques sociales vertueuses des marqueurs de reconnaissance sociale, en apprenant la sobriété et la pleine conscience (prendre le temps de déguster, apprendre à être heureux avec moins…), mais aussi en partageant (car partager libère aussi de la dopamine!), mais quel défi !

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Ce livre est captivant parce qu’il parle de nous collectivement et de nous individuellement. J’ai donc reconnu le travail de mon striatum sans avoir encore la conviction de pouvoir l’éduquer (!) … mais comprendre et savoir sont aussi des armes puissantes pour faire évoluer nos comportements et surtout ne pas en retirer un sentiment de fatalisme.

J’espère.

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Chronique Ecolo-Buissonnière n°28 : Brèves de comptoir

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 4 mars 2020

Cette chronique est la dernière des quatre chroniques proposées aux candidates nantaises aux Municipales 2020. Je n’ai pas écrit les chroniques en lien avec le programme ou le profil des candidates présentes au moment du méfait.Euradio-logoNB

Le son est ICI.

 

 

C’est dommage…

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Vraiment dommage pour vous Mme : c’est la moins bonne de mes 5 dernières chroniques que je vous propose là !

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J’aurai bien aimé vous livrer un opus d’une meilleure facture, d’autant plus que mes précédentes chroniques, autant sur la forme que sur le fond parvenaient à toucher juste grâce un parfait dosage de dérision et de faits engageants. Elles traitaient pour l’essentiel de démocratie participative, par quelques voyages dans le temps, ou via le retour d’expérience passionnant de Loos en Gohelles ou une mise en abime digne de retour vers futur…

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Vraiment, je vous recommande de les podcaster. En toute absence de modestie, elles étaient chouettes.

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Voilà…

Mais pour cette chronique je me trouvais un peu sec alors je vous ai écrit un petit truc comme ça vite fait, un peu foutraque et je ne vous en voudrai vraiment pas si vous en profitiez pour traiter quelques mails. Sentez-vous libre. On se la joue discussion de comptoir. A la cool.

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Voilà, voilà… Qu’est-ce que je vous sers ?

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Vous avez un avis vous sur les panneaux publicitaires électroniques ?

Ne nous mentons pas. Toute personne qui présente une conscience environnementale (même rikiki – Disons de 1 sur 10 sur l’échelle de Gretha) à l’énoncé de ces 3 mots « PANNEAUX PUBLICITAIRES ÉLECTRONIQUES » ressent un frisson grippal le long de son échine dorsale qui nous rapproche de l’état actuel d’Elizabeth.

Tout le monde a conscience que ça consomme de l’électricité et que, même si le message affiché sur le dit panneau nous demande d’économiser l’énergie parce que c’est important (cas schizophrénique maintes fois observé sur des pubs pour les énergéticiens), il est peu probable que ce message de prévention parvienne à rentabiliser un centième de l’énergie qu’il a fallu pour le diffuser.

Madame. Si vous êtes élue et qu’il s’avére que vous décidiez de maintenir l’usage de ces aspirateurs à attention, svp assumez que vous le faites pour les revenus associés et non en argumentant sur les fumeux intérêts écologiques de la chose… même si l’annonceur annonce (citation JC DECAUD à Franceinfo) “Ces panneaux c’est déjà mieux que d’envoyer quelqu’un avec une voiture changer l’affiche”

C’est pipeau (lien). C’est pipeau comme de dire que le passage du papier au numérique est un bienfait environnemental, c’est pipeau comme de dire qu’Air France a un impact carbone neutre car il fait œuvre de compensation en plantant des arbres. Sachez qu’un panneau numérique de deux mètres carrés consomme 7.000 KWH / an, ce qui équivaut à la consommation annuelle d’un foyer avec un enfant” Rien qu’en consommation locale c’est l’équivalent de la consommation annuelle hors chauffage de trois familles » (lien)  Il y en avait 600 à Paris en 2017 donc 4 200 000 kwh ! (y en a combien à Nantes ?). Même RTE qui s’occupe de notre réseau de transport électrique, a proposé de les éteindre l’hiver pour éviter la mise en route de nos centrales à charbon ou d’importer du courant.

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Je vous en ressers un ?

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Tiens revenons-en à la démocratie participative qu’on en a causé tout à l’heure. Pourquoi ne pas solliciter un comité citoyen pour trancher sur le bénéfice / coût de ces machins ? peut-être qu’ils trancheraient pour le chèque annuel.

Peut-être pas…

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Allez, j’en reprends un petit

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Pas plus tard qu’hier on en causait à l’apéro avec Momo qui me disait qu’on peut pas faire confiance dans les gens, que les consultation publique c’est du (lien)

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J’ai demandé à Momo s’il connaissait Loic Blondiaux ? C’est chercheur reconnu sur le thème de la démocratie. (page de pub sobre en carbone : Vous pourrez venir l’écouter et le découvrir le 4 juin prochain à Nantes où le Collège des Transitions Sociétale conclura son année sur le thème de la « démocratisation de la démocratie locale » LIEN.)

Bref Momo il ne connaissait pas Loic Blondiaux. Je lui ai dit que dans son livre de 2008 « Le nouvel espoir de la démocratie » il explique notamment que c’est pas parce que tous nos élus en parle de la démocratie participative… qu’ils la pratiquent.arton44

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Parfois parce que l’élu se trompe : il commande une enquête de perception et l’appelle concertation. En pensant marketing politique, il n’est pas prêt faire rentrer le citoyen dans la prise de décision. Pas du tout…

Parfois ça foire car les démarches participatives sont cosmétiques (voir manipulatoires). Et la Momo il m’a dit que la seule fois qu’il s’est déplacé pour donner son avis il a eu le sentiment que la décision était déjà prise. Il n’a pas tort Momo. Peut-être qu’en surinvestissant l’ingénierie au dépend de l’ambition de la finalité de la participation, on a noyé le poisson. La démocratie participative est une notion forte et flou à la fois et pt’t ben qu’elle est forte car elle est floue !

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Allez un dernier

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Momo y dit que les mots ne suffisent pas : débat, forum, assises, rencontres, conseil des jeunes, des vieux, de développement, budget participatif, jury citoyens… c’est bien beau mais sans traduction dans la prise de décision, ça suffit pas.

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OUI MAIS ATTENTION ! Faut pas non plus être que négatif !!

Je ne sais pas ce que vous en pensez-vous Mdame mais moi je trouve que l’expérience en cours de la Convention Citoyenne sur le Climat fait plaisir. Et puis toutes ces expériences réussies (Loos en Goehelles, Kingersheim… ) donnent envie de tenter des trucs, non ?

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D’ailleurs, concrètement, opérationnellement, quelles dispositions de démocratie citoyenne avez-vous programmé de mettre en œuvre lors de votre mandat ?

Je vous ressers quelque chose ?

 

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Chronique Ecolo-Buissonnière n°27 : Retour vers le futur

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 4 mars 2020

Cette chronique est la 3ème des quatre chroniques proposées aux candidates nantaises aux Municipales 2020. Je n’ai pas écrit les chroniques en lien avec le programme ou le profil des candidates présentes au moment du méfait.Euradio-logoNB

Le son est ICI.

 

Marie ? Elisabeth ?

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Vous m’entendez ?

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J’ai un problème. Et pas qu’un petit… Ce matin, j’ai pris le jus en voulant récupérer ma tartine dans le grill pain avec ma fourchette. Ça a fait un grand éclair blanc et paf plus rien ! Je crois que je suis tombé dans les pommes et quand je me suis réveillé je me suis retrouvé dans une grande pièce toute blanche. Par terre.

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Pétard les filles j’étais mal… je me voyais déjà arrivé dans la gare de triage céleste !

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Puis des gens sont rentrés. Ils m’ont demandé de quand je venais.

J’ai trouvé la question incongrue. On demande aux gens d’où ils viennent, comment ils viennent, pourquoi ils viennent éventuellement mais demander de quand on vient…

Alors j’ai souris.

Pas eux.

Ils me regardaient de haut, un peu comme des flics parleraient à un délinquant inconscient de la gravité de ses actes dans une mauvaise série de France 3.

Ils ont pris une heure pour m’expliquer. Leur discours était rodé. Je n’étais visiblement pas le premier. J’ai compris. Je crois.

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Je suis bloqué dans le futur.

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Je suis à Nantes en 2103 et je leur ai dit de quand je venais. Ils savent que je suis né en 1975, en pleine crise pétrolière, que je me suis éclaté dans les années 90-2000 en roulant des milliers de km dans des « Réservoirs » (c’est comme ça qu’ils appellent les voitures en 2103). Ils ont été surpris de savoir que j’avais pris l’avion… plusieurs fois.

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Ils m’ont expliqué qu’ils ne me voulaient pas de mal. Ils disaient qu’ils voulaient seulement comprendre ; qu’une grande partie des archives de mon époque avaient disparu à cause des « évènements » et en tant que seul représentant disponible des hommes du passé, ce groupe d’historiens cherchaient à refaire le film. Moi je trouvais que ça ressemblait à une sorte de procès à charge.

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Des heures durant, dans la grande salle blanche, un jury m’a questionné. Ils ont fait des efforts sociaux mais leurs regards étaient lourds. Je lisais leur mépris et leur dégout devant mon récit.  Bêtement, j’ai rapidement pris le parti de répondre à leurs questions. Je leur ai parlé de mes vacances, de ma vie, de mon travail. Je leur ai dis que je suis quelqu’un de très vigilant à mon impact environnemental, que je prends le train quand je peux et j’achète mon énergie chez Enercoop, que je prends l’avion une fois tous les 10ans… La discussion s’est envenimée. La petite dame du fond avec la longue tresse, a explosé et m’a criée que ma génération avait dilapidé son avenir à elle, que mon inconséquence devait être punies. Elle est sortie en pleurant.

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Gros, gros malaise. Les autres ont essayé de me rassurer et m’ont demandé de leur parler de la Nantes de 2020.

J’ai été obligé de leur dire qu’on chauffait les terrasses pour pouvoir consommer notre bière dehors en hiver. Pour certaines candidates même que les terrasses chauffées étaient l’âme de nos villes! Stupéfaction. Ils pensaient que c’était une légende. Ils m’ont encore engueulé et ils ont fait les calculs devant moi. Une seule terrasse consommant 50 400 kWh de propane par hiver, elle rejetait 13,7 tonnes de gaz carbonique. Pour une seule terrasse ! 122 000 km en berline (Lien)

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J’ai aussi du leur parler de la climatisation des magasins l’été et des portes ouvertes, du chauffage des rues l’hiver. Je leur ai dit. Je leur ai dit comment, dans les années 20 encore, les enseignes nationales imposaient à leur personnel de laisser les portes ouvertes en dépit de toute logique de sobriété énergétique.  Je leur ai cité un article de Ouest France lu peu de temps avant mon accident temporel. « Tant que les températures sont acceptables, nous proposons à nos boutiques d’ouvrir les portes afin de favoriser le plus grand confort de notre clientèle. ». Lien

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Bref les sujets se sont succédé puis on a arrêté le procès en écocide. J’étais vidé. Moi, l’engagé dans mon monde était devenu le pire des salauds dans le monde de demain. Je me suis dis que ce serait une belle expérience à proposer à nos élus pour sortir de la myopie du quotidien.

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D’ailleurs c’était le sujet suivant.

Pour mes interlocuteurs il était de notre responsabilité – celle de nos gouvernements locaux qu’ils ont appelé ça – de réguler et interdire ces pratiques déviantes et mortifères dans un monde où nous connaissions la  dérive climatique. Je leur ai parlé de nos engagements, de nos premières actions…

La discussion pris alors un tour inattendu. Ils m’ont demandé comment les décisions locales étaient prises. Comment les habitants étaient formés, impliqués et mis à contribution dans l’action publique. Ils ne pouvaient croire que de citoyens informés pouvaient ainsi creuser leur tombe. J’ai expliqué nos élections et tout et tout…

Ils ont pris un air entendu. Genre. OK boomer, on a compris.

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Ils m’ont parlé de manque de démocratie.

J’ai pris la mouche à mon tour et j’ai expliqué que nous étions en démocratie puisque des élections régulières désignaient les plus pertinents d’entre nous pour prendre les meilleures décisions d’intérêt collectif.

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 « Comment avez-vous pu exclure les principaux intéressés de la décision publique ! comment vous êtes-vous laissé confisqué l’action !».

Je leur ai dit que pour être efficace on ne pouvait pas non plus se permettre d’impliquer en permanence les citoyens. J’en suis là…

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La Colère gronde maintenant et j’ai peur pour mon intégrité physique.

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SVP, demandez concrètement, opérationnellement, quelles dispositions de démocratie citoyenne votre invité a prévu de mettre en œuvre pendant son mandat.

Moi, faut que je trouve une DeLorean pour rentrer, A bientôt, j’espère….

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Chronique Ecolo-Buissonnière n°26 : Je l’ai eu dans LOOS!

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 4 mars 2020

Cette chronique est la seconde des quatre chroniques proposées aux candidates nantaises aux Municipales 2020. Je n’ai pas écrit les chroniques eEuradio-logoNBn lien avec le programme ou le profil des candidates présentes au moment du méfait.

Le son est ICI.

 

Voici une musique (lien pour les oreilles des lecteurs) bien entrainante pour entériner en même temps que notre entrée dans les années 20, le divorce en maturation depuis si longtemps entre l’Europe et la Grande-Bretagne. Bien sûr qu’il faut passer à autre chose, j’adore le film « un jour sans fin » mais Andy Mac Dowell ne peut nous faire patienter éternellement ! Nous avons cependant le droit d’être triste… un court instant. Après, promis je cause municipale.

Triste, ou plutôt nostalgique des moments partagés. Comme un vieux couple qui a fait le tour de sa vie commune.

Perso j’ai en tête ces nombreux instants feutrés de début de soirée, debout dans l’ambiance bondée d’un pub, à boire une Guinness dans un récipient tenant finalement plus du pot de fleur que du verre. J’ai aussi en mémoire cette pluie pénétrante avec en arrière-plan une vue sur le pont de Darteford (que je pris des dizaines de fois en 1995) sur une scène du film « 4 mariages et un enterrement » (Andy Mac Dowell, cette chronique est pour toi).

Je n’oublierai surtout jamais cet humour incomparable qui m’a fait longtemps penser que ce Brexit était une nouvelle blague absurde que je n’avais pas comprise.

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Va, amis anglais, va mais n’oublie pas de revenir si l’oncle Donald te déçoit.

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Cette chronique aurait dû être une chronique de vœux à la fois drôle et pertinente avec des jeux de mots écolo à l’intérieur mais nous sommes en février… La chronique initiale a donc été mise à la corbeille et je vais vous parler d’une rencontre. Une rencontre qui date de plusieurs semaines. Une rencontre marquante et inspirante.

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J’aurai presque envie de dire : Ça y est, nous sommes sauvés : nous avons un modèle à suivre ! Les 4 cavaliers de l’apocalypse que sont le réchauffement climatique, la désespérance sociale, l’épuisement des ressources et la haine de l’autre peuvent rassembler leur linge sale et faire leur sac ! Dis autrement, si nous choisissons de ne pas nous inspirer de cette expérience, nous ne pourrons nous en prendre qu’à nous.

Bien sûr que j’en fait trop et l’homme rencontré s’opposerait à de tels propos dépourvus de nuances… Mais pourquoi je serai tiède alors que mon cerveau et mon cœur bouillonnent ? et puis, je fais ce que je veux avec les mots dans ma chronique.

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Vous connaissez Los Angeles ? Ben moi je vous emmène à Loos en Gohelles !

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L’homme rencontré est Jean-François CARON, maire depuis 2001 de Loos en Gohelles, une ville de 7000 habitants dans le Nord. Ville qui a subi dans les années 70/80 un effondrement : celui de sa raison d’être : sa mine de charbon. Se relever d’un effondrement ce n’est pas rien. Je vous parle d’une ville survivante qui a embelli ses terrils pour les rendre touristiques, a engagé cette transition en s’appuyant sur son histoire pour se projeter vers un avenir au diapason des enjeux de notre temps.

Jean-François CARON est connu pour avoir fait de sa ville un laboratoire français de la transition énergétique (Jeremy Rifkin adore cette expérience et en fait un lieu de référence) et quand les médias viennent sur place pour observer, comme France 2 récemment (lien), ce sont les actions écologiques qui sont mises en valeur : plan solaire, lutte contre la précarité énergétique… mais je crois maintenant qu’ils se trompent en ne regardant que ce qui est visible.

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La réussite de Loos en Gohelles est aussi et surtout ailleurs. La substantifique moelle de Loos est donc ailleurs…

Elle est dans la démonstration opérationnelle et concrète qu’il est possible de faire vivre une démocratie participative locale de manière systémique, au plus proche des préoccupations du quotidien des habitants. Sans entrer dans le détail de ce que Jean-François CARON appelle le CODE SOURCE dans cette chronique (définitivement trop courte) je ne peux qu’essayer de vous donner envie d’aller creuser ce retour d’expérience unique, sur le site de la ville ou sur le blog du Monsieur.

Ce maire, sans renier son pouvoir de décision finale, s’est outillé pour co-construire les projets d’amélioration de la ville et de la vie avec les habitants. Il s’est organisé pour donner à tous le pouvoir d’agir (ce que les plus intellos d’entre nous appelleront de la capacitation et les plus anglophones de l’empowerment). Et à Loos, c’est du concret !

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Dans la boite à outil qu’est le référentiel d’implication citoyenne (téléchargeable gratuitement lien) on trouve par exemple un dispositif nommé le « fifty fifty  : le citoyen ou un collectif propose un projet contribuant à l’intérêt collectif de la ville et la mairie apporte une aide matérielle et technique pour que le demandeur fasse. L’idée ici est d’associer le citoyen non plus seulement à la définition des projets, mais bien à leur mise en œuvre !

On trouve aussi des diagnostics en marchant (promenade d’observation avec les habitants dans leur quartier pour trouver les choses à changer) et des dizaines d’autres outils et méthodes destinés à faire avec les gens et les rendre fiers de leur action et leur lieu de vie.

Mais cette histoire c’est plus que la somme d’outils et la réussite d’un homme, c’est une volonté d’inclusion de tous dans la chose publique à l’échelle la plus pertinente qui soit : son lieu de vie.

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Cette chronique s’adresse aux citoyens qui devrait exiger ce niveau de contribution à leur vie locale pour ne pas être considéré comme des consommateurs de décision publique à convaincre par des sachants élus, mais elle s’adresse aussi à la candidate que j’ai la chance d’avoir sous mes yeux.

Concrètement, opérationnellement, quelles dispositions de démocratie citoyenne avez-vous programmé de mettre en œuvre lors de votre mandat ?

 

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Chronique Ecolo-Buissonnière n°25 : Démocratie et JE (de dés)

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 5 décembre 2019

Et voici une nouvelle chronique en mots ci-dessous et en son bientôt ICI.

La dernière fois que j’ai bafouillé dans le micro, j’ai uchroniqué le second mandat écolo fictif de Jimmy Carter … (lien). Dommage pour les absents car le monde était alors presque sauvé à l’issue de cette fiction inspirée de la lecture récente de Civilization de Laurent Binet, qui a entre-temps reçu le Grand prix du roman de l’Académie française (mes recommandations de lecture, c’est pas de la m…).

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Mais mon uchronie low-cost présentait pourtant une faille de taille. Elle revendiquait le concept du leader comme solution à tous nos maux. Je suis tombé dans le panneau !

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Il faut dire que notre démocratie représentative est construite autour des  leaders qui incarnent. On ne sait pas trop quoi d’ailleurs mais ils et elles incarnent. Pour être en position de se présenter puis de gouverner, il faut incarner…

Perso, j’ai longtemps pensé que notre système électif était la stricte application de l’idéal démocratique. Une évidence encrée en moi depuis mes cours d’éducation civique durant lesquels on ne m’a jamais laissé envisager une quelconque nuance sur le sujet.

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Et si les règles du jeu de notre démocratie représentative étaient pipées ?

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A ce stade de l’introduction de la chronique je voudrai que nous nous placions dans la tête de Marie.

Oh là là, quelle mouche l’a piqué aujourd’hui ?

D’habitude on a droit à sa vie à la sauce verte. Qu’est-ce qui lui prend ce matin. Vl’a pas qu’il est parti sur les RIC et samedi jaunes ! Comment je vais rebondir là-dessus moi. Elle va être longue cette chronique… elle va être longue…

1167 mots ma chronique Marie et à ce stade il en reste encore 886. Courage.

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Donc, dans son ouvrage « le Principe du Gouvernement Représentatif » Bernard Manin explique en quoi la Démocratie représentative que nous percevons comme une évidence n’en n’est pas une …

Pour faire simple, il constate notamment que les révolutions américaines et françaises des années 1790 ont totalement effacé des radars un outil de démocratie directe pourtant largement éprouvé. J’ai nommé le tirage au sort

Tirage au sort revenu en grâce avec la Convention citoyenne pour le climat, mais très exceptionnellement.  D’ailleurs, je ne sais pas vous mais moi au moment du tirage au sort pour la convention citoyenne pour le climat, je me suis surpris à espérer être appelé sur mon 06. J’avais même commencé à réorganiser mon agenda pour être dispo ! #déception

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Pourquoi donc Aristote disait-il que « le tirage au sort est démocratique, l’élection oligarchique » ? Pourquoi donc Jean-Jacques Rousseau disait-il que «  l’élection est aristocratique, le tirage au sort est démocratique » ? Comme si ces observateurs avaient remarqué qu’une caste de « gouvernants » supérieure socialement aux électeurs accaparait le système électif.  Montesquieu assumait et justifiait même l’existence d’élites éligibles par l’idée qu’elles seraient plus compétentes et plus sages. Nous ne le dirions pas ainsi aujourd’hui mais globalement cette perception reste vraie.

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Pourtant des Cités comme Athènes ou Venise avaient jugé que le tirage au sort équilibrait leur système, notamment en prévention des risques de squattage des lieux de pouvoirs. Bien sûr, ce qui fut dans une Cité comme Athènes avec ces 300 000 habitants n’est pas extrapolable à un pays de 60 millions…

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Nantes a combien d’habitants déjà ?

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Imaginons une Cité de Nantes appliquant quelqu’une des règles de fonctionnements glanés dans l’expérience de son antique ainée Athéna.

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Bienvenue étranger dans la Cité de Nantes ! Je me présente : Hippolyte, habitant ici depuis 8 ans et tiré au sort le mois dernier pour devenir conseiller municipal pour 30 mois à compter de mars prochain. Je suis tellement content ! Je vais enfin contribuer à la décision publique. J’ai plein d’idées en tête.

Je crois que vous venez observer la très réputée structure de gouvernance municipale à la nantaise ? Je vais essayer de vous présenter simplement comment ça marche mais soyez tolérants avec moi car je n’ai suivi pour le moment qu’une des 2 semaines de formation que chaque tiré au sort doit réaliser en plus des 5 jours dédiés aux transitions sociétales.

Une première chose que je dois vous dire, c’est que, comme à Athènes en un autre temps, les tirés aux sorts sont des volontaires. Ceux qui se présentent se sentent donc capables. Bien sûr, nous devons aussi être majeur, sans casier judiciaire et justifier de 5 ans de vie dans la Cité.

Nous étions cette année que 30 000 postulants. Nous serons une soixantaine de conseillers tirés au sort complétant la trentaine d’élus (qui le sont eux pour 5 ans). Nous disposerons tous d’une voix pour les votes en séance. En plus de l’expression des votes en séances, chaque conseiller partagera des missions spécifiques. Moi, je serai chargé des questions relatives à la Mobilité. Je n’y connais rien pour le moment mais apparemment, l’expertise n’est pas requise. Par contre mon expérience d’usager semble être elle très appréciée.

Nous siégerons hebdomadairement au Forum Graslin où toutes les séances sont ouvertes au public.

Que vous dire d’autre ? Dans notre système, quand une personne est tirée au sort, les Sages de la Cité, élus, valident sa candidature au regard de critères inscrits dans le code des valeurs de la Cité. J’ai été reconnu digne de la fonction. Je viens de recevoir le courrier officiel.

Ce qui a été un peu compliqué, c’est la négociation avec mon patron. Je suis technicien chez Euradio. Il a fallu que je m’engage à libérer 50% de mon temps de travail pour la Cité. Je serai rémunéré à hauteur des 2/3 d’un SMIC sur ce mi-temps par la collectivité, ce qui est moins que mon salaire mais comme je bénéficierai de bonification retraite ; de mise en suspension de mes prêts et de déductions fiscales, je pense que ça vaut le coup. En plus cette expérience trouvera une bonne place dans mon CV.

Dernière chose, je sais que mes activités seront évaluées par les Sages de la Cité. Si je n’assure pas, je ne pourrai plus prétendre à un futur mandat par tirage au sort. Nous avons le droit à 2 mandats durant toute notre vie de citoyen. Après si ça me plait, il faudra que je passe par les élections. On verra.

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Voilà pour la petite extrapolation.

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Depuis que nous sommes enfants l’aléatoire est cantonné à l’univers du jeu, du pas sérieux. Pourtant le tirage au sort intelligemment agencé, sans être une solution miracle, présente peut-être quelques intérêts.

D’abord celui de rendre la pratique démocratique usuelle, de montrer aussi la complexité de l’exercice du pouvoir et se prémunir des manipulations souvent simplificatrices des réseaux sociaux.

Enfin, en offrant à chaque citoyen une chance raisonnable de pouvoir contribuer durant sa vie à la décision publique, on répond à cette dernière citation d’Aristote « l’une des formes de la liberté, c’est de commander et d’obéir tour à tour ».

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Chronique Ecolo-Buissonnière n°24 : La première UCHRONIQUE d’Euradio !

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 28 octobre 2019

Et voici une nouvelle chronique en mots ci-dessous et en son bientôt ICI.

 

Connaissez-vous le principe, assez jubilatoire de l’Uchronie ?

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Je sors de la lecture de Civilizations de Laurent Binet qui en est une… d’uchronie, c’est-à-dire une fiction réalisée avec des personnages et des moments historiques réels. L’idée étant de faire bifurquer le cours de l’Histoire en imaginant ce qui aurait pu arriver si… Dans Civilizations, Christophe Colomb ne revient pas de son voyage en Amérique et les Incas envahissent l’Europe après lui avoir piqué la technologie maritime du moment.

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L’uchronie c’est donc une façon de dire, qu’un autre monde aurait été (et donc EST) possible. Ce n’est qu’une question de choix, de chemins, de hasards, de petits riens qui changent finalement tout. 

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Je vais m’essayer à la première Uchronique de l’histoire d’Euradio.

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Il me faut partir d’un fait réel et opposable pour ensuite bifurquer.

Mon fait réel sera un discours de Jimmy Carter de 1979. LIEN

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C’est parti.

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Nous sommes le 15 juillet 1979.

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Jimmy Carter, président des US depuis 1977, est en train de se faire maquiller dans une petite pièce improvisée derrière son bureau ou doit avoir lieu l’enregistrement TV.

Le moment est grave et le sourire n’est pas de mise. Nous sommes à quelques mois des élections qui vont l’opposer, semble-t-il, à un acteur sur le retour, un ultraconservateur qui s’appelle Ronald Reagan.

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Rien n’est encore joué bien-sûr, mais le fait que Jimmy Carter se soit retrouvé confronté à deux chocs pétroliers durant son mandat ne facilite pas la perspective d’une réélection facile. Sa cote de popularité atteint difficilement 30%, du jamais vu.

Dans quelques minutes le président  Carter va prononcer un discours retransmis à la Télévision.

Contre l’avis de ses conseillers, il a décidé de frapper fort. Il va dire au peuple américain qu’il faut envisager d’urgence une transition dans leur mode de vie pour permettre de garantir la prospérité sur le temps long.

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Il se place devant la caméra. L’ampoule rouge s’allume.

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Nous ne reprendrons qu’un extrait lu par Élisabeth :

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 [...] L’identité humaine n’est plus définie par ce que l’on fait, mais par ce que l’on possède. Cependant nous avons découvert que posséder des choses et consommer ne satisfait pas notre désir de sens. Nous avons appris que l’accumulation de biens matériels ne peut combler le vide d’existences sans confiance ni but.

Les symptômes de cette crise de l’esprit américain sont palpables. Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, le peuple américain entrevoit que les cinq prochaines années seront pires que les cinq années qui viennent de s’écouler. Les deux tiers de notre peuple ne votent même pas. La productivité des travailleurs américains est effectivement en baisse, et la volonté des Américains d’épargner pour préparer l’avenir a chuté sous celle de tous les autres citoyens du monde occidental.

Comme vous le savez, nous sommes face à un manque de respect croissant envers le gouvernement, les églises, les écoles, les médias et d’autres institutions. Ce n’est pas un message de bonheur ou de réconfort, mais c’est la vérité et c’est un avertissement. »

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Voilà, l’enregistrement est terminé.

Plus de retour en arrière possible. Dans le pire des cas il sera au chômage dans quelques mois… Il a décidé de ne pas changer de cap.

Pourquoi une telle motivation ?

Personne n’est au courant. Il a échangé il y a quelques jours avec un jeune scientifique au hasard d’une de ces soirées sans fin et c’est comme si ses yeux s’étaient ouverts. Comme s’il disposait de toutes les données mais qu’il manquait la lumière pour les voir.

Il a oublié le nom de cet homme mais maintenant, juste après son discours, il pense à lui.

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La campagne électorale de 1980 a été violente. On sait aujourd’hui, en 2019, que Jimmy Carter a bénéficié d’un soutien inattendu de groupes issus de la société civile qui ont relayé inlassablement ses arguments sur les limites du système.

Certains analystes politiques avancent aussi que la surmédiatisation quotidienne d’une marionnette satirique le représentant sous un aspect sympatique d’utopiste écolo avec un bon fond a pu jouer un rôle important. « go bike » disait la marionnette à tous les bouts de phrases, alors que son concurrent était présenté comme un idiot manipulé par des puissances obscures.

Ceci plus les bourdes répétées d’un Ronald Reagan décidément bien peu pertinent (on est quand même passé à côté du pire) ont permis un inespéré 50,75 % le soir des résultats. Contre toute attente Jimmy Carter est réélu et une courte majorité au Congrès, lui donne quelques années pour tenter de mettre en application son plan.

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Les 3 premières années, le nouveau président a eu une pression monstrueuse sur les épaules de la part des lobbys installés mais aussi de la banque Centrale pour surtout ne rien changer ! Mais il était motivé comme jamais et comme il l’a écrit dans ses mémoires pour la première fois il avait vraiment l’impression de défendre l’intérêt général.

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Ce fut compliqué. Chacun se souvient des grandes grèves de 1980 où ouvriers et patrons des majors de l’automobile, main dans la main, bloquèrent le pays plusieurs semaines durant pour ne pas voir appliquer la loi de début de mandat sur l’interdiction des véhicules motorisés individuels dans les villes et la mise en place de malus fiscaux proportionnels aux poids des véhicules. Près de la moitié des États n’ont pas suivi. Au début…

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Il faudrait un livre de 1300 pages pour vous raconter comment ils s’y sont pris. L’importance de la présence d’Yvon Chouinard au poste de secrétaire d’état de la Prospérité et de l’Ecologie a d’ailleurs été largement sous-estimée.

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Pour ne parler que d’un aspect de ce plan de transition, en cette veille d’élections municipales en France, regardons plus en détail la politique de la ville. Plusieurs dizaines de milliards de dollars de fonds fédéraux, ont été consacrés à la réorganisation des villes.

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Nous sommes habitués aujourd’hui à ces images de villes géantes équipées de téléphériques urbains : je pense à Chicago bien sur mais cette image d’Epinal cache bien d’autres réussites dans d’autres villes. Les lignes de métro aériennes à San Francisco et les réseaux ferroviaires hyper denses permettant de rejoindre les dizaines de villages de banlieue organisés en grappes autour du centre des grandes villes.

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Autre action emblématique, contribuant à irriguer les flux urbains, véritable système vasculaire des villes : le fameux Bicycle Way Of Life. Peu de gens se rappellent que les premières autoroutes vélo (les Bicycles High Way) sont nées à New York, avant même l’apparition des assistances électriques qui ne se démocratiseront que dans les années 90.

A l’époque, de nombreux experts considéraient les distances trop grandes pour répondre aux besoins. Et pourtant l’impossible a été rendu possible par la qualité des infrastructures proposées (pistes couvertes, éclairées, avec des aires fast food tous les 500m), couplée à une campagne de communication xxl (c’est là qu’est apparu le slogan « Bike to Health » porté par le Hit rock homonyme des ZZ Top).

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N’oublions pas que les entreprises ont aussi su se remettre en question. Sans l’offre de produits innovants et très marketés par les anciens fabricants de motos et de voitures, il est probable que le vélo ne serait pas devenu le produit emblématique de « l’Amérique qui gagne » et accessoirement un des premiers revenus d’exportation. Les pratiques de cette puissance bicyclo-industrielle font d’ailleurs souvent l’objet de critiques au niveau international et au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce et de l’Environnement.

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Une chose est sûre, l’occident serait fort mal armé aujourd’hui pour faire face aux enjeux du réchauffement climatiques sans l’action volontariste de Jimmy Carter.

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Jimmy Carter est toujours vivant. Il est le plus vieux président encore en vie de l’histoire des États-Unis, et on peut le voir sur Twitter dans une courte vidéo aider à la construction d’habitations sociales à Nashville (un jour après être tombé chez lui et avoir reçu des points de suture au-dessus de l’œil). Il a 95 ans.

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Chronique Ecolo-Buissonnière n°23 : A change is gonna come (?)

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 2 octobre 2019

Chronique n°23 ci-dessous. Le lien bientôt ICI.

 

En 1964, Sam Cooke a composé et chanté un titre qui restera dans l’histoire comme un hymne de la lutte pour les droits civiques des afro-américains. Martin Luther King ob_7aa96e_sam-cookeet Barack Obama utilisèrent cette chanson comme la bande son d’une longue transition. Imparfaite transition mais transition quand même.

En cette rentrée, en ayant moi aussi pour grille de lecture les municipales 2020, je vais me tenter à une forme modérée d’optimisme, mot qui m’insupporte pourtant, étant entendu qu’optimisme et pessimisme sont les deux faces de l’expression de la passivité.

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Même si l’actualité de l’été 2019 pousserait la reine des neiges à se pendre devant un parterre d’enfants en larmes, j’ai essayé d’isoler quelques signaux qui me permettent de penser que, peut-être, A change is Gonna come.

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Mon premier ACHIGOCO (j’ai jugé trop risqué de répéter 10 fois A change is gonna come dans ma chronique. J’ai donc contracté la chose en « ACHIGOCO »). Donc, mon premier ACHIGOCO sera consensuel. C’est le point de vue d’un touriste qui a fait 135km en vélo en famille cet été autour d’Amsterdam (lien) : Moi.

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Si dans le port d’Amsterdam, on n’a pas vu beaucoup de marins qui chantent, dans la ville d’Amsterdam on a vu des milliers de vélos qui roulent ! Il faut dire que les Pays-Bas possèdent plus de vélos en circulation que d’habitants.

Les infrastructures cyclistes hollandaises sont surprenantes : des autoroutes à vélos entretenues partout et tenues à l’écart des voitures, une signalisation dédiée, des ponts / tunnels spécifiques, une priorité permanente sur les voitures… une forme d’idéal, une sorte de licorne urbaine pour les vélotaffeurs.

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Comment ce prodige fut-il possible ?

Dans les années 70, une série d’accidents impliquant des voitures ont couté la vie à des enfants. La population a exigé aux législateurs de protéger les survivants et comme il n’y a pas de constructeurs automobiles aux Pays-Bas… les actes ont suivi. Le code de la route a été modifié (..).

L’histoire se répète peut-être. En Allemagne, le salon de l’auto de Francfort est perturbé par des manifestants (autour de 20000) réclamant une « révolution des transports », enrayant la mortelle croissance de la vente des SUV. Mortelle pour le climat et pour 4 piétons dont un enfant percutés quelques jours plus tôt à Berlin.

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Alors, si je le pouvais, je demanderais bien aux candidats aux municipales 2020 quel est la part du budget voirie qui sera consacré à l’amélioration de nos infrastructures vélos, car j’ai l’impression que les gens sont prêts, si et seulement si leur sécurité est raisonnablement assurée. Et les aménagements, c’est des sous. Pour donner un ordre de grandeur, le gouvernement wallon (territoire 40 fois plus petit que la France) vient d’acter 75 millions €/an pour développer ses infrastructures vélo. Notre pauvre plan vélo hexagonale culmine à 50 millions €/an. Nous avons 30ans de retard à rattraper, les arbitrages doivent être les bons sachant que nous ne pouvons peut-être pas totalement compter sur les marques automobiles pour arrêter de nous vendre du rêve routier : elles investissent 3 milliards d’€ tous les ans pour nous vendre des voitures toujours plus lourdes. Cet été je suis tombé de ma selle de vélo en découvrant les pages web d’un des gros constructeurs qui a passé l’étape du greenwashing et a choisi d’assumer : on peut y lire : « MILLE POUVOIRS. ZÉRO DEVOIR » ou accrochez-vous mesdames « des attributs de mâles dominants » « conçu pour diriger »… lien Classe !

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Mon second ACHIGOCO sera moins consensuel. C’est le témoignage d’un habitant d’une commune rurale, qui se retrouve régulièrement à observer par la fenêtre, les pratiques chimiques de son voisin agriculteur : MOI.

Le champ est à une vingtaine de mètres de la maison, nous sommes un peu protégés mais ça ne m’empêche pas de me voir sonner le tocsin à la vue du pulvérisateur malfaisant, comme si l’envahisseur Viking s’approchait de mon château. Et voilà que je me mets à crier « Clara ferme les fenêtres, vite, Lucie rentre ! ». Et que je me dis, « allez, c’est reparti pour un mal de tête ce soir… ».

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Près de 80 communes sur les 30 et quelques milles que compte la France (lien) ; ont affirmé – par un acte de désobéissance civile courageux – leur opposition aux traitements chimiques à proximité des habitations. Et s’ils le font c’est que leur population le demande. La Société change sur la tolérance vis-à-vis de la chimie en agriculture. Et pourtant, les communes rurales ont très souvent été avant tout agricole, et donc très tolérantes sur ce sujet. Saviez-vous qu’en 1983, 45% des maires étaient des agriculteurs ? Ils n’étaient plus que 25% en 2008. LIEN.  Et même s’ils représentent encore aujourd’hui 10% des élus municipaux (ce qui plus que leur part dans la population en général qui est de 2%) il n’est pas surprenant  que ces évolutions, génèrent souvent pour ces derniers un sentiment d’abandon et d’isolement pour des agriculteurs emprisonnés dans un système que ne dépend pas que d’eux, à une période où beaucoup voient leur activité mise en péril par une sécheresse sans précédent et où leur survie est questionnée. Survie n’est pas que un effet de style. Selon la MSA, 1 tiers des agriculteurs vit avec moins de 350€ par mois en travaillant H24 (lien).

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Alors oui, les signaux écologiques longtemps faibles et devenus aujourd’hui forts n’ont pas été écoutés par la profession et son syndicat majoritaire, trop souvent arc-bouté sur une posture conservatrice. La transition est en cours et elle aura lieu… mais il y a un aussi un enjeu à éviter de créer animosité et frustration sur nos territoires. Je vous recommande de lire cet article d’une agricultrice, Anne Cécile Suzanne (lien), qui explique bien comment elle se sent prise entre de multiples injonctions contradictoires.

Il y avait 6 millions d’agriculteurs en France en 1950, ils n’étaient plus que 448 000 en 2017 et une chose est sûre nous avons besoin d’eux pour conduire la transition.

Actuellement, une consultation publique est ouverte sur le sujet (lien) et ma contribution fut la suivante : finançons, rémunérons les agriculteurs pour la plantation et l’entretien des haies bocagères comme le permettent maintenant des dispositifs de plus en plus nombreux comme le label bas carbone. Ce type de dispositif me parait win-win-win : protection sanitaire, écologique et économique. Ici aussi les futurs conseils municipaux ont un rôle à jouer pour accompagner positivement les transitions agricoles.

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Mon ACHIGOCO numéro trois est le point de vue d’un randonneur du dimanche sur la pollution plastique. Ce randonneur est encore Moi. [très égo centrée cette chronique]

A chaque ballade, j’ai pris l’habitude de prendre un sac poubelle pour ramasser les déchets qui croisent mon chemin, histoire de faire un truc satisfaisant pour mon cerveau perpétuellement contrarié.

Récemment, en ramassant, sur un bord de route une petite bouteille plastique de dessert lacté, je me suis imaginé cette scène :

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C’est jeudi, grosse semaine pour Claire qui vient de récupérer Hugo à l’école. Il faut encore passer faire les courses à Hyper U, préparer à manger. Elle est fatiguée Claire. Hugo prend son 4 heures à l’arrière de la voiture. Il est plutôt calme pour une fois. Elle se tourne vers lui tendrement avec les yeux de l’amour. Heureusement qu’il est là pour elle. Elle se reconcentre sur la route et lui dit :

« mon chéri tu as fini ton Danonino ? Balance-le donc par la fenêtre stp. Je t’aime tu sais. »

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C’est possible que ça se passe comme ça ?

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Depuis les années 1950, 8,3 milliards de tonnes de plastique (lien) ont été fabriquées dans le monde. Et seulement 9 % ont été recyclés. Et bien loin de diminuer, la production croît en moyenne de 4 % par an.

Mais il se passe un truc ! La loi économie circulaire en cours monte en ambition ; la publicité faite sur le scandale des expéditions de nos déchets plastiques en Chine et Malaisie qui nous sont retournés est plus bruyante… Je viens même d’acheter mes premiers shampoing et dentifrice solides.

Mais, oh paradoxe et schizophrénie pour nos futurs élus : nos territoires ont investi lourdement pour collecter, séparer, parfois valoriser les plastiques…. Ici encore, comment les nouveaux élus vont-ils réagir devant des outils industriels non amortis qui risquent (peut-être) de voir leur process remis en question ?

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Voilà ce que je peux faire pour vous aujourd’hui. J’aurais pu tout aussi bien développer un ACHIGOCO sur la monter en puissance de l’arbre-allié, sur la valeur montante de l’Eau, sur la place de citoyen acteur de transition, sur la place de l’écologie dans les discussions politiques, sur la prospective sur les territoires de demain, sur la conscience des enjeux cachés du numérique … mais je vais en garder un peu pour plus tard…

Les municipales à venir vont être décisives sur ces sujets.

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Reste à choisir les leviers qui vont réellement impacter les enjeux auxquels nous faisons face et non ceux qui brillent parfois mais ne sont pas réellement efficaces. Souhaitons aux élus à venir d’avoir la sagesse de s’appliquer cette belle phrase de Marc Aurèle :

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 « Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre. »

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Lu : RENNAISSANCE ECOLOGIQUE, 24 chantiers pour demain de Julien Dossier

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 24 septembre 2019

Un livre préfacé par Rob Hopkins, c’est classe ! Quand ce dernier appuie son commentaire de la manière suivante, on se dit que ce serait dommage de passer à côté :9782330114398

« le génie de ce livre est qu’il s’appuie sur la sagesse de notre passé pour imaginer le futur »

L’expertise de Julien Dossier dans l’accompagnement des transitions zéro carbone (mais pas que) et son expérience sur le territoire parisien font de ce livre un recueil méthodologique outillé, tourné vers l’action pour accompagner les territoires à engager leur(s) transition(s). Je reviendrai plus bas sur les « envies » que ce livre ont pu générer pour le conseiller municipal que je suis encore pour quelques mois.

La valeur ajoutée principale de ce livre dépasse selon moi la méthode et se trouve inscrite dans la recommandation de lecture de Rob Hopkins citée plus haut. Car les enjeux et leviers de transition sont connus (à défaut d’être massivement activés) mais l’effet mobilisation est souvent étouffé devant l’ampleur des chantiers à ouvrir, l’expertise technique perçue et le manque de vision globale. Comment présenter un projet de transition sur un territoire de manière ludique, pédagogique, implicative (…) ?

La proposition de Julien Dossier est lumineuse. Il s’appuie sur une fresque d’Ambrogio Lorenzetti du 1338, visible à Sienne et nommée « Effet du bon et du mauvais gouvernement« .  Derrière ce titre un poil trop manichéen se cache une mise en forme complète des composantes d’une Société « bien fonctionnante », avec ses acteurs et ses interactions. Tous les morceaux du puzzle (de la bande dessinée ?) ont leur raison d’être et laissent envisager la complexité de lecture. Finalement ce qui est chouette, c’est que la fresque est accessible à tous sans aucune expertise. La fresque est support de mobilisation.

 

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Julien Dossier a actualisé la Fresque à nos enjeux contemporains (avec l’aide du crayonné du dessinateur Johann Bertrand d’Hy) et propose une interprétation d’un territoire « souhaitable/idéal » et l’a outillé d’une méthode accompagnant son usage pour générer l’action. Cette réflexion est captivante car elle pousse à la transposition sur son territoire de vie.

Personnellement, au fil de la lecture, j’ai ressenti le besoin d’adapter la fresque proposée à mon territoire rurale, qui a ses propres caractéristiques en termes d’accès à l’emploi, de bassin de vie, de cœur de vie (…) et le travail mériterait d’y passer du temps pour le proposer à un collectif pour passer sur les étapes de « chantiers ».

Preuve en est que ce livre ne vous laissera pas insensible. A ranger à côté du Manuel de transition de Robb Hopkins.

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