Chronique Ecolo-Buissonnière n°13 : « Auprès de mon arbre »

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 25 mai 2018

Déjà ma treizième chronique ! en podcast ICI et en texte (et sourcé) ci-dessous :

Je trouve le sujet de l’arbre très inspirant !

Inspirant… Expirant… Inspirant… Expirant… Rien que de le dire, ça fait du bien.

Il y a plein de raisons à s’attacher à un arbre. Et je ne parle pas là de pratiques écolo-fétichistes ; je veux dire que l’arbre est remarquable en bien des points :

  • il est remarquable d’abord pour son talent de transformer du CO2 en O2 par le miracle de la photosynthèse. La forêt française capterait 15% des émissions de CO2 du pays selon le Ministère de l’Agriculture et de la forêt),

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  • il est remarquable ensuite pour sa prise en charge, gratuite et désintéressée, de l’hébergement du vivant, prenons en de la graine (73 mammifères, 120 oiseaux en France).

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  • L’arbre est remarquable enfin pour ses investissements extra-professionnels. Sur son temps libre ; l’arbre lutte contre l’érosion, dépollue notre l’eau, nous aide à lutter contre les ilots de chaleurs en ville (lien), il nous apaise aussi.  La pratique japonaise du « bain de forêt » (Shinrin-Yoku) aboutirait de manière prouvée à une baisse significative du stress et de l’épuisement, moins de troubles de l’attention, une amélioration des défenses naturelles et des effets positifs sur la tension artérielle.  (lien).

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  • Enfin l’arbre donne même de sa personne pour nous chauffer… y-a-pas à dire, ça buche un arbre !

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J’ai envie de dire, qu’il mérite bien plus que les produits laitiers d’être désigné comme notre « ami pour la vie ». Ça se chante moins bien, mais on peut essayer : « Les arbres non tronçonnés sont nos amis pour la vie ». ça marche !

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Je rajouterai qu’un arbre c’est beau. Je ne connais pas grand-chose de plus beau qu’un arbre en fait… A part une forêt d’arbres bien-sûr (c’est de l’humour de conifère, ça pique un peu…).

L’arbre m’inspire tellement, qu’arrivé au bout de cette première page, ma chronique n’a pas encore commencé (elle durera exceptionnellement 35 minutes. Désolé pour les invités) ;

Ma chronique parlera aujourd’hui d’un livre exceptionnel, d’un héros des temps modernes, d’une femme hors-norme qui ont tous trois pour points communs : racines, bois et feuillages. Dit autrement, des histoires d’arbres qui vont nous emmener dans les Alpes françaises, au Kenya et en Inde.

Encore un voyage au bout du monde à 0 émission carbone ! C’est cadeau. Allez, sans mauvais jeu de mot : au boulot !

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Et pour ne pas frustrer ceux qui ne pourrons pas rester jusqu’à la fin de ma chronique, je vais vous en livrer la conclusion : « Ces trois parcours individuels nous montrent des chemins accessibles pour changer le monde et notre relation au vivant. Et tous trois utilisent les arbres comme véhicule pour ce changement. »

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Pour ceux qui sont restés, commençons par le livre. Si quelqu’un avait la curiosité de me demander quel est mon livre préféré. Ce serait celui-là. Un jour j’en ai même commandé une quinzaine pour les offrir à ceux que j’aime. Depuis, je suis heureux de le retrouver dans les toilettes chez maman. Son apparente simplicité (au livre) est inversement proportionnelle à la quantité d’énergie positive transférée au lecteur.Capture

Il y est question du plus modeste et humble des hommes, isolé dans sa montagne et ignorant les deux guerres mondiales qui se déroulent aux pieds de ces dernières. Cet homme seul, observé ponctuellement par le touriste narrateur, bouge des montagnes ou plus précisément crée une forêt, à force de persévérance et de patience. Le livre c’est l’homme qui plantait des arbres de Jean Giono (que je recommande en version illustrée).

Médaille d’or au classement LLLPMP 2010 (Les Livres Lus Par Ma Pomme.)

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Acte 2 : L’étoffe boisée d’un héros. J’ai dû lire le livre de Giono pour la première fois en 2010 et voilà qu’en 2013, je tombe sur un article de courrier international décrivant un fait divers comme je les aime. Pas un fait divers déprimant que l’on retrouve toutes les 5 minutes sur BFM TV, mais un fait divers qui nous permet de deviner notre potentiel de grandeur.

Ce fait divers parlait d’un indien, Jadav Payeng, un homme ordinairement extraordinaire qui a tout simplement mis en application la fiction de l’homme qui plantait des arbres, probablement sans avoir jamais entendu parler de Giono. Il a fait pousser une vaste forêt sur un banc de sable de 550 hectares situé au milieu du fleuve Brahmapoutre.

C’est drôle comme nom de fleuve BRAMA-POUTRE pour une histoire d’arbre. Non ? continuons…

L’article racontait comment cet homme avait été choqué en 1979 de voir sur une île du fleuve des dizaines de serpents morts de chaud, faute d’ombre. Les autorités n’étant pas réceptive à ce micro problème, le bonhomme a décidé de s’y mettre. Seul. D’abord des bambous, ensuite des arbres, en prenant soin d’importer des fourmis de son village pour structurer le sol. Aujourd’hui sa forêt est un refuge pour la biodiversité locale (éléphants, rhinocéros…). C’est seulement depuis 2008 que son initiative est reconnue par les autorités indiennes.

Une vie de solitude il est vrai mais une partie de moi est jaloux de ce courage que je n’aurai jamais.

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Terminons par le cas de « Celle qui plante des arbres ». Connaissez-vous Wangari Maathai ?

Tout le monde devrait la connaitre cette femme, prix Nobel de la paix en 2004 et disparue en 2011.Capture

Wangari Maathai a eu l’enfance africaine de millions de petits africains : aux champs au contact quotidien de la terre, dans un Kenya gérant tant bien que mal sa transition post-coloniale, au sein d’une famille traditionnelle. Elle a eu plusieurs chances : la première, des parents qui envoient une de leurs filles à l’école, la seconde, l’opportunité de faire ses études aux USA dans le cadre d’un programme international. De retour au Kenya, elle aurait pu capitaliser ce coup de pouce du destin et devenir fonctionnaire, membre de l’élite d’un pays en reconstruction ; ce qui aurait déjà été remarquable.

Mais voilà, elle a choisi de se battre sur plusieurs fronts tout au long de sa vie : féminisme, corruption, pauvreté, écologie. Car pour elle tous les sujets étaient liés. Pas de bonne gouvernance sans prise en compte de l’éco-système… et réciproquement. Une pensée révolutionnaire qui lui valut de nombreux passages en prisons.

Son œuvre : le Mouvement de la Ceinture Verte, qui a permis de planter plus de 40 millions d’arbres en faisant participer les paysans (paysannes surtout) dans un processus de plantation de masse, au sein d’un réseau qu’elle a mis des années à construire. Le mouvement continue : www.greenbeltmovement.org  

Seconde recommandation de lecture : son autobiographie

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Il est temps de conclure.

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L’arbre est notre passé : savez-vous que le plus vieil arbre vivant du monde est un pin

californien dont l’âge est estimé à 4.842 ans !

L’arbre est notre futur car il porte les solutions à nos problèmes de croissance des adolescents idiots que nous sommes. Même le mot croissance, quand il s’agit d’arbre, prend une toute autre signification. L’arbre est une solution accessible. Les portugais nous l’on montré récemment en plantant en une demi-journée 60.000 arbres sur un espace dévasté par un incendie (lien).

Surtout, l’arbre est inspirant comme le démontre mes 3 héros du jour. Avec les arbres on ne peut pas se planter…

 

Bonus : Pour voir ça sous l’angle de l’humour « et tout le monde s’en fout » : LIEN

 

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L’agro-écologie « en vrai » au Gaec URSULE, Chantonnay (85)

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 10 mai 2016

J’habite à la campagne.

Je vois ces jours-ci, dans le champ derrière la maison, les rampes de pulvérisateurs qui déversent régulièrement leurs traitements phytosanitaires. Parfois, je râle : « il y a beaucoup de vent là, il abuse !« . J’oublie… Je visionne ça (LIEN) et me dis qu’il y a un soucis que notre génération doit accepter de prendre en compte… Je passe à autre chose… Une partie de mon cerveau doit se dire « la technique n’est pas encore disponible pour faire autrement, les évolutions sont en route… C’est ainsi pour le moment« …

Et puis, aujourd’hui, dans le cadre du programme « Révolution Alimentaire » du Comité 21, j’ai eu la chance de voir, ailleurs que sur des plaquettes du ministère de l’Agriculture (lien), ce qu’est l’Agro-écologie « en vrai », sur le terrain. C’était à 10 km de chez moi, au Gaec URSULE et ça m’a redonné confiance dans notre capacité à faire « autrement ».

CaptureCe post n’est pas un compte-rendu, mais plutôt une sélection d’idées maitresses que je retiens de cette matinée, regroupées autour de quelques mots entendus de la bouche de notre hôte.

« Durable avant d’être Bio »

C’est une des premières phrases de Jacques Morineau qui nous accueillait sur sa ferme. Elle me semble bien traduire ce que j’ai ressenti : comme un engagement partagé des associés, dès la première heure : dernier insecticide de sol en 1988, traitements sélectifs (« à vue ») dès 1990, 0 intrant chimique dès 1996 !

Ici comme ailleurs chez d’autres précurseurs, il y a une forme de leadership assumé pour s’engager sur un chemin différent de la voie de production « conventionnelle ». Un jour, la finalité affichée de l’entreprise est devenue « l’autonomie productive ». Comme ça…

[Il faudra faire une thèse un jour sur ce moment où tout bascule et ou certains changent l’ordre établi des choses. Elle vient d’où cette énergie ?]

Loi de la « Biodiversité maximale »

110 vaches, des poulets élevés en plein air, 33 espèces végétales cultivées sur 170 ha, 110 ha en herbe (la prairie a ici autant, voir plus, d’attention que les cultures).

La ferme est un concentré de diversité. Un pied de nez à la spécialisation agricole. Il ne s’agit pas d’un choix arbitraire mais pour notre hôte, une condition de réussite dans la voie de l’indépendance en intrants chimiques. Varier les variétés ne suffit cependant pas. Pour réussir à mettre en œuvre ce système intelligent, il faut la jouer subtile. Comprendre les atouts de chaque culture pour « lutter » stratégiquement contre les ennemis naturels, anticiper les périodes de rotation en pluriannuel, avoir une approche globale, holistique, être à l’écoute au quotidien de la météo, de l’état des cultures… J’ai eu l’impression d’observer un joueur d’échec, trop fier du dernier coup qu’il a produit la veille.

« Un parcours gastronomique pour coccinelles »

La « Biodiversité maximale » concerne aussi les petites bêtes alliées de notre éleveur-cultivateur. Tout est pensé pour que le cycle de vie et de développement des auxiliaires de cultures soient en phase avec la « protection » des cultures. Notamment; des haies bocagères entourent les parcelles de la ferme, ainsi les coccinelles peuvent loger confortablement tous l’hiver. Surtout, là où en culture conventionnelle, le traitement chimique va tuer pucerons et coccinelles et laisser un vide de vie temporaire, que se chargeront bien vite de combler de nouveaux pucerons avec une force décuplée (car sans prédateurs ! cqfd), au Gaec URSULE, les coccinelles sont toujours là.

La philosophie est intéressante : ici on travaille pour nourrir le sol (et la vie du sol) qui nourrit la plante plutôt que pour nourrir la plante avec des intrants chimiques au fil de sa croissance. C’est un gage de résistance durable des cultures.

Un système de production efficace

Je n’ai pas vu ce matin un modèle de production théorique et utopique. Le système est efficace. Les rendements sont parfois meilleurs que les systèmes traditionnels mais surtout, ils sont envisagés de manière globale et non culture par culture. Exemple : en cultivant des associations de culture, par exemple Pois/Orge, le rendement en pois est équivalent au conventionnel. La production d’orge, c’est bonus !

De plus, en diversifiant les cultures, les risques climatiques et parasitaires (et de crise de filières) sont limités.

Enfin, l’exploitation est autonome (pas d’intrants chimiques, qui ont tendance à peser de plus en plus lourd dans les bilans comptables des exploitations conventionnels) et peut même se permettre de vendre des protéines végétales en plus de ses bêtes !

Une remise en question permanente, une posture de « Paysan-Chercheur », un investissement énorme dans les ressources immatérielles

C’est pour moi le principal enseignement de cette matinée. Si le modèle du GAEC URSULE fonctionne, ce n’est pas grâce à l’application d’une liste de recettes permettant d’obtenir le diplôme de la parfaite petite exploitation « agro-écologiquement-conforme ». C’est bien plus compliqué : les réajustements techniques sont permanents, les anticipations sont pluriannuelles et intègrent même les effets probables du réchauffement climatique (quelle entreprise peut en dire autant ?).

Les connaissances sont mouvantes. La présence permanente d’apprentis (plutôt non issus familialement du milieu agricole) et les participations académiques de Mr  Morineau sont autant d’investissements immatériels qui permettent à ce système apprenant de fonctionner. Captivant et frustrant car ce savoir n’est pas facilement transférable.

Enfin, la posture des membres du GAEC en termes d’ouverture au changement et à l’innovation est probablement la force la plus remarquable qui laisse entrevoir de beaux jours pour URSULE. En tout cas, je leur souhaite de poursuivre sur ce chemin.

Belle journée.

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Retour sur la rencontre « Entreprises et Biodiversité » organisée par Carbon’at

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 4 décembre 2015

Dans le cadre hors norme du Carré Cointreau à Angers, Carbon’at a tenu une après-midi passionnante entre acteurs économiques et acteurs non économiques sur le sujet de la Biodiversité sur le territoire. Comme le précise l’hôte du jour, Christian Lafage (Directeur Développement Durable du groupe Remy-Cointreau), le traitement du sujet biodiversité a clairement évolué ces dernières années : de l’approche militante à la l’intégration dans les réflexions sur la responsabilité sociétale des organisations. film

Parmi les nombreux contributeurs à ce moment, Patrice VALANTIN (DERVENN), a repositionné le sujet : la notion de biodiversité ne doit pas être entendue comme la « protection des espèces » mais comme la prise en compte des systèmes vivants dans leur globalité et complexité. Pas de biodiversité sans traitement des interrelations entre tous les acteurs du vivant.  Il nous a présenté une initiative intéressante : le FIPAN (fond d’intervention du patrimoine naturel) qui est introduit dans le petit film ci-contre.

Partant du constat que 92% du territoire est privé en France, l’idée est de générer des partenariats sur certains territoires (3 pour le moment) en s’associant avec un portage local (création d’une association locale) et s’appuyant sur le financement volontaire de grands comptes type EIFFAGE ou YVES ROCHER. La logique du FIPAN est de parler et travailler avec les acteurs de la santé des territoires et créer une rémunération pour ceux qui sont dans l’action. Actuellement, le FIPAN est en phase développement et le modèle éfilmconomique n’est pas encore totalement éprouvé.

Parmi les autres intervenants de cette rencontre, Laurence DEBORDE (Chambre d’agriculture 44) m’a appris tout ce que je connais aujourd’hui sur les haies bocagères ! Vraiment captivant.

Enfin, je voulais revenir sur la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) qui est aussi une compétence disponible sur notre territoire pour s’intéresser au sujet Biodiversité en entreprise. Je m’étais déjà penché sur le sujet en 2011 déjà (lien) au travers des Refuges LPO (lien). Les entreprises s’engagent à respecter une Charte (protection de l’environnement, pas d’usages chimiques…) et la LPO met à disposition une expertise pour réaliser l’état des lieux des enjeux et des actions possibles à conduire. Au-delà des entreprises, à ce jour 19.000 Refuges LPO ont été créés, regroupant 30.000 Ha !

Le plus remarquable à l’issue de ces échanges est de voir toutes les opportunités de collaboration possibles avec le monde de l’entreprise. Sortons de nos murs !

Les autres compte-rendus sont disponibles sur le blog de Carbon’at.

 

 

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Retour sur l’après-midi : « Biodiversité : de l’obligation à l’opportunité pour les entreprises »

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 5 février 2015

J’ai participé cet après-midi à un moment « Biodiversité et entreprises » offert par la CCI du Maine-et-Loire, inscrite dans le cadre du « Tour de France de la Biodiversité » porté par les CCI et le ministère du Développement Durable.

Plusieurs entrées dans cette après-midi : réglementaire, institutionnelle, témoignages.Capture

La réglementation

Notre dernière Loi qui causait « Biodiversité » (en fait on parlait de Nature) date de 1976. J’avais donc 1 an. Nos très éclairés dirigeants se sont dit qu’il était temps de mettre ce texte ancestral au goût du jour. Le projet de Loi devrait être discuté à l’Assemblée Nationale dès mars 2015. A venir probablement, la création d’un Comité national de la Biodiversité, des Comités régionaux qui remplaceront les « Trames Vertes et Bleues » (www.tramevertetbleue.fr ) chapeautés d’une Agence Nationale de la Biodiversité qui serait parrainée (et non « présidée » comme écrit précédemment) par Hubert Reeves (post précédent sur son dernier ouvrage). S’il est confirmé à ce poste, je n’ai aucun doute sur le fait qu’il saura donner de l’ambition au fonctionnement de cette Agence.

Le projet de loi est en ligne : lien.

Parmi les dispositions réglementaires déjà en place, CDC Biodiversité (opérateur privé de 30 personnes, filiale de la Caisse des dépôts) a présenté le principe de la compensation écologique, qui a vu le jour avec le Grenelle de l’Environnement et se trouve depuis applicable à tout les travaux d’ampleurs nécessitant la réalisation d’études d’impacts.

La « compensation », ce n’est rien d’autre que l’application du principe « pollueur – payeur » d’un point de vue écologique. Il est ainsi demandé aux maitres d’ouvrage de rechercher l’absence de « perte nette de biodiversité » à l’échelle de chaque projet. Pour se faire, la logique réglementaire se décompose en 3 temps :

1-EVITER =>  2-REDUIRE => 3-COMPENSER

Pour illustrer l’application de la compensation, l’expert a cité le cas de l’autoroute A65 (1ère autoroute construite après le Grenelle de l’Environnement). Dans son cas, les mesures compensatoires ont coûté 2% du prix global du projet et la surface concernée pour la compensation dépasse les 1400 ha.

 

Institutionnels

Une reCaptureprésentante du Ministère du Développement Durable a présenté deux points (en tout cas, j’en ai retenu deux…).  

 1- un outil (EBEvie) qui est en ligne sur le site du Ministère (lien) pour permettre aux entreprises d’évaluer l’interdépendance des entreprises vis-à-vis de la biodiversité. Comme je n’ai pas vu la mécanique, je n’ai pas d’avis. Pour l’utiliser, c’est gratuit, il faut seulement s’identifier. Le Ministère cherche des « motivés ».

 2- un dispositif de reconnaissance  « Prix Entreprises et Environnement » a ouvert ses inscriptions pour les candidats. Voici la vidéo du dernier gagnant du volet « Biodiversité » (lien sur l’image) :

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Témoignages

  • APITERRA : entreprise mettant en place des ruches en entreprises. L’intéressant est le volet participatif induit par la démarche : on sensibilise à l’enjeu par l’action. Bonne idée. =>  lien
  • EDELWEISS : un paysagiste qui propose une fonctionnalité « originale » : entretien d’espaces verts par des animaux pour la tonte (150 moutons / 200ha en gestion « tonte douce) => lien
  • CPIE LOIRE ANJOU : présentation des collaborations entre l’association et les entreprises (carrières notamment). Démonstration que l’on peut faire des choses bien avec les activités économiques sur le sujet « biodiversité » => lien
  • Mais aussi ANGERS LOIRE METROPOLE, ITENCIA, PARC NATUREL REGIONAL local.

 

Conclusions

L’action du domaine économique sur le sujet « Biodiversité » est de plus en plus opérationnelle. Les compétences augmentent. Cela reste cependant un sujet difficile d’accès car il demande une expertise bien plus forte qu’une approche « bilan carbone » par exemple ou la vulgarisation et la simplification sont la règle. La connaissance de la vie est plus complexe (même sur une petite surface) et les nouvelles règles du jeu réglementaires notamment ne sont pas encore facilement conciliables avec une logique purement industrielle. Pourtant, comme l’a dit un intervenant ce jour, « on ne détruirait pas le château de Versailles pour y faire passer une autoroute. Pourquoi donc notre patrimoine naturel aurait-il moins de valeur que notre patrimoine culturel ?« 

Pour terminer la page « Biodiversité », je vous recommande de consulter ces belles photos de « très vieux » arbres (lien) et partage avec vous ma tristesse de ne pas voir nos sénateurs prendre au sérieux la santé de nos abeilles (lien).

 

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« Ma » bonne nouvelle à propos de l’adoption de la pêche en eaux profondes

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 11 décembre 2013

CapturePersonne n’ignore que la semaine dernière, le Parlement Européen a approuvé la poursuite de la pêche en eau profonde malgré une excellente campagne de communication de Pénélope Bagieu (« Ma vie est tout à fait fascinante« ) que je vous recommande vivement de consulter si ce n’est déjà fait (lien). Humour, communication moderne avec une argumentation plutôt solide. Cette campagne a fait grimper la pétition de l’Association Bloom qui s’oppose depuis longtemps à ce mode de pêche destructeur et peu compatible avec ce que l’on pourrait nommer une exploitation « durable » des ressources marines.

Donc, à 50% contre 47 %, le 10 décembre nos élus ont décidé de valider ce mode prélèvement. Ce n’est pas ça que je considère comme une bonne nouvelle.

Ce que je considère personnellement comme une « bonne nouvelle », c’est que nous vivons dans une société qui nous permet de savoir, par quelques « clic », qui sont les élus qui ont voté « pour » cette disposition (lien). Nous pouvons donc les contacter pour connaitre leurs motivations, communiquer sur leur identité… Ils ont des comptes à nous rendre et ça ne dépend que de nous de solliciter Mr Cavada, Mr Hortefeux, Le Pen père et fille et la trentaine d’autres partisans français de la pêche en eaux profonde.

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Ce type d’information n’est pas accessible partout (pas en Russie par exemple). Pour moi, la « bonne nouvelle », c’est que notre outil démocratique fonctionne en transparence. Je suis content d’être européen malgré cette décision et je comprends les Ukrainiens finalement. C’est ça la bonne nouvelle ; on positive comme on peut…

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Giono se doutait-il que « l’homme qui plantait des arbres » existerait ?

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 17 mars 2013

Le 30 aout 2011, je commentais le livre de Jean Giono; « l’homme qui plantait des arbres » (lien). J’adore ce petit livre. Je suis, à chaque lecture, transporté dans un espace très sensoriel et très reposant. Surtout, le message du livre me plait : on peut tous changer le monde… tout en restant humble sur notre place dans l’univers.

Je ne me doutais cependant pas que cet homme « qui plantait des arbres » existait et encore moins qu’il était indien. Il se nomme Jadav Payeng et il a fait pousser une vaste forêt sur un banc de sable de 550 hectares situé au milieu du fleuve Brahmapoutre (lien article courrier international). Cet homme a été choqué en 1979 de voir sur une île du fleuve des dizaines de serpents morts de chaud, faute d’ombre. Les autorités n’étant pas réceptive à ce micro problème, Jadav Payeng a décidé de s’y mettre. Seul. D’abord des bambous, ensuite des arbres, en prenant soin d’importer des fourmis de son village pour structurer le sol. Aujourd’hui sa forêt est un refuge pour la biodiversité locale (éléphants, rhinocéros…). C’est seulement depuis 2008 que son initiative est reconnue par les autorités indiennes.

Une vie de solitude il est vrai mais une partie de moi est jaloux de ce courage à donner un sens aux choses. Vraiment, je suis jaloux et content d’illustrer un de mes livres préférés par le destin d’un héros des temps modernes (selon mon référentiel bien sur).

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Cohabitation éoliennes – oiseaux

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 2 septembre 2012

Deux articles de suites sur les éoliennes…. Un article récent de Nature (relayé par courrier International n°1139) relance un débat schizophrénique pour les personnes attachées à la question environnementale. Dans quelle mesure peut-on impacter la biodiversité (en tuant des oiseaux) au nom de la Transition énergétique (en multipliant les éoliennes) ?

L’article de Nature met en évidence tout d’abord que les installations éoliennes sont loin d’être nos œuvres les plus impactantes sur la mortalité non naturelle des oiseaux. Les ordres de grandeur sont significatifs : lorsque 2 milliards de volatiles disparaissent annuellement du fait de l’action combinée de nos immeubles vitrés et nos chats domestiques, les éoliennes exterminent 440 000 oiseaux (chiffres estimés sur le territoire américain).

Le second constat est que les éoliennes ont un vrai impact sur la faune volante, notamment lors des migrations. Il est inutile de nier ce fait par volonté d’angélisme écologique. Il semble cependant que des solutions peu couteuses soient accessibles : stopper les éoliennes lors de passages de migrateurs (perte de 0,07% de la production), augmenter le seuil bas de mise en fonctionnement (les chauve souries de chassant pas par vents fort)…

 

http://www.connaissancedesenergies.org/sites/default/files/42-23691442_0_zoom.jpg

Cet article m’a permis de trouver sur le net un site dédié à un programme « Eolien et Biodiversité » (lien sur le logo ci-dessous) qui insiste sur le fait que le critère « mortalité directe » n’est qu’un volet de l’impact des éoliennes, la perte d’habitat et le dérangement (changement de trajectoire d’animaux déjà en limite énergétique lors des migrations…) étant à considérer à parts égales. Le site et riche et démontre que l’intégration du paramètre « Biodiversité » est une condition du déploiement de l’éolien sur nos territoires.

Cohabitation éoliennes - oiseaux dans BIODIVERSITE Capture

L’impact des éoliennes sur les oiseaux n’est ni une raison de rien faire, ni un sujet à prendre avec légèreté. Les choses sont compliquées, c’est comme ça. la bonne nouvelle, c’est que les compétences et références se font plus nombreuses sur le sujet et on peut être optimiste sur les dispositions préventives qui seront mis en place dans les générations d’éoliennes à venir.

 

Je continue de croire à cette technologie (sans être opposé à leur classement en ICPE) et vous pousse à répondre à l’appel à souscription d’Énergie Partagée en cours : lien. Devenez un actionnaire « pour quelque chose ».

 

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Agriculture urbaine : retour d’expérience original de la commune de Saint-Fulgence

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 21 août 2012

En voilà une idée qu’elle est bonne.

La commune québécoise de Saint-Fulgence a mis en place un projet pédagogique plein de bon sens environnementalement et sociétalement en remplaçant ses espaces verts par une végétation « utile » (fruitiers, aromatiques…). Ainsi, l’espace public devient aussi un lieu de consommation non marchand et les plus jeunes se familiarisent avec le fonctionnement de mère nature. J’adore.

« Ciboulette, fraise, persil, échinacée, origan, capucine, pensées et thym sont des exemples de végétaux qui ont été plantés dans les bacs et les jardinières procurant ainsi un garde-manger frais et local pour la population. De plus, une plate-bande comestible a été aménagée à la municipalité et des arbres fruitiers ont été plantés sur le terrain de l’église. Les jeunes de l’école Mont-Valin ont également mis les mains dans la terre en aménageant neuf plates-bandes composées uniquement de vivaces dans leur cour d’école. Cette activité éducative a permis d’embellir la cour et procurera dans le futur des petits fruits et des fleurs agréables à regarder et à manger!« 

Fichier:Saint-Fulgence 20090102.JPG

source : médiaterre

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Les Centres de stockage de déchets : espaces de Biodiversité ?

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 3 juillet 2012

Bien que cela puisse paraitre surprenant, par certains aspects, les Installations de Stockage de Déchets (souvent décriées lors de leur mise en place du fait des nuisances environnementales associées à cette activité mais encore indispensables à nos modes de vie et de consommation) profitent de leur spécificités pour s’ouvrir aux « bestioles » protégées.

Un centre de stockage de déchet est un espace d’enfouissement de déchets qui prend pas mal de place (de plusieurs dizaines à plusieurs centaines d’hectares). Il se trouve (heureusement!) que l’ensemble de la surface n’est pas utilisée en « instantané ». L’activité s’organise donc en parcelles appelées « alvéoles » que l’on « referme » une fois que le niveau de déchet compacté est suffisant.

Les surfaces non utilisées et celles déjà utilisées constituent donc des espaces de vie que la faune locale a vite fait de s’approprier. Les « grands noms » du traitement de déchets (SITA, VEOLIA, SECHE…) se sont appropriés le sujet depuis plusieurs années en invitant le plus souvent les associations compétentes (LPO, Observatoires…) à les aider à mettre en place des actions simples et efficaces : points d’observation, tablette pour nourrir quelques rapaces protégés, mise en place de véritables « coulées vertes » au sein de l’Installation Classées (!), circuits de visite, parcours pédagogiques…

S’il ne faut pas tomber dans l’angélisme, je trouve positif que des industriels développent des compétences sur un sujet aussi difficile que la Biodiversité. Renseignez-vous, il y a surement un centre à visiter pas loin de chez vous.

Merci à Béatrice et Mikaël de m’avoir motivé à écrire ce post

http://www.syndicat-tri-action.fr/media/media5894.jpg

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Carbone : Forêt – Bois des faits et des chiffres

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 25 mai 2012

La FNBA met en ligne un état de la connaissance sur le « le carbone et le bois« . Bien sur intéressé puisque produit par l’inter-profession des industriels du bois (une partie significative du support est consacrée à la réponse aux récentes études minorant l’effet puits carbone des forêts, à la promotion des produits issus de la forêts…), ce support n’en reste pas moins bien fait.

Retenons qu’une forêt en pleine croissance peut absorber de 11 à 37 Tonnes de CO2 par ha et par an et que la forêt française séquestre 12% des émissions annuelles de notre beau pays.

 

Carbone : Forêt - Bois des faits et des chiffres  dans BIODIVERSITE Capture

 

Il s’agit à la fois d’un support « commercial » défendant la cause du « bois » et des professions rattachées (je n’ai identifié aucun abus de communication) et d’un support d’information intéressant et exploitable.

 

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