VBCEF2 (Vacances Bas Carbone en Famille, année 2)

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 21 août 2019

Nous n’avons pas toujours la main pour minimiser notre impact climatique. Le boulot, la consommation, la mobilité… sont pour beaucoup de « conscients » des sources de frustration au quotidien.

Il me semble que le sujet des vacances (pour ceux qui peuvent s’en offrir bien sûr) est le plus accessible à traiter sur le champ de la sobriété énergétique : sans rogner sur le plaisir, on a accès à de nombreuses expériences potentielles peu émissives en gaz à effet de serre. Il suffit de chercher un peu. L’année dernière, nous étions partis de la maison à vélo (lien). Difficile de faire mieux d’un point de vue sobriété carbone (et financière!).

Cette année, nous avons quand même pris la voiture pour un aller-retour à la gare TGV la plus proche (Niort). 120 km de plus que l’année dernière… mais nous avons la satisfaction d’avoir fait plus de vélo que d’auto cette année encore !

Attention, je ne cherche pas ici à être moralisateur ou à afficher une exemplarité (qui n’en n’est pas une), mais je partage seulement notre expérience qui peut peut-être en inspirer d’autres… Histoire de positiver les vacances « bas carbone ».

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  • Nous sommes 4, âgés de 10 ans, 11,5 ans et 90 ans pour les 2 autres en cumulé
  • Notre destination : Amsterdam
  • Durée du séjour : 4,5 jours
  • Objectif : découvrir ce coin d’Europe à vélo

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Si dans le port d’Amsterdam, nous n’avons pas vu de marins qui chantent, dans la ville d’Amsterdam nous avons vu un paquet de vélos qui roulent ! Il faut dire que la Hollande possède plus de vélos en circulation que d’habitants ! Les vacances étaient une belle opportunité pour profiter des infrastructures cyclo XXL.

Nous avons opté ce coup-ci pour des tandems Adulte-enfant (lien) pour nous extraire en sécurité de la foule de l’hypercentre d’Amsterdam (la folie pure en ce mois d’aout). Il faut être conscient que l’autochtone utilise le vélo pour ses déplacements du quotidien et du coup, on sent bien que les touristes lui pourrissent un peu la vie. ça roule vite. très vite. Attention donc si vous êtes avec des enfants, ça peut être dangereux de rouler en mode « touriste » en hyper-centre.

Une fois parcourus les 300 premiers mètres qui nous ont éloigné du centre de la ruche, nous avons découvert une sorte de paradis du cycliste urbain / péri-urbain. Les infrastructures cyclistes hollandaises sont surprenantes; le must je pense : des autoroutes à vélo entretenues partout, une signalisation dédiée, des ponts / tunnels spécifiques, des pistes cyclables éloignées des voitures, des déviations en cas de travaux, une priorité permanente sur les voitures (…). Tous les candidat.e.s aux municipales de 2020 devraient faire un stage « mobilité urbaine » dans cette ville !

D’un point de vue pratique, en période estivale, je recommande vivement de loger loin des hôtels du centre et des vapeurs de cannabis. Les quelques français que nous avons croisés qui avaient fait le choix de rester dans l’hyper-centre l’ont regretté. Nous avons opté pour un AirBnB dans un quartier résidentiel sur Amsterdam Noord, accessible de la gare en une quinzaine de minutes à vélo en prenant une navette fluviale gratuite conçue (elle aussi) pour les vélos.

Cette année encore, pas beaucoup de culture pour nous, je le reconnais (pour ceux qui veulent rentrer dans un musée, pensez à réserver plusieurs jours à l’avance sur internet) mais du vélo en famille, de la découverte de paysages nouveaux, des pique-niques, des pauses bière / jus de fruit…

Nous avons opté pour 3 rando-vélo dont les parcours sont repris sur les cartes ci-dessous car nous avons eu beaucoup de mal à les trouver lors de notre préparation de voyage. 135 km au total pour des balades à faible effort (c’est plat de chez plat). Nous recommandons tout particulièrement la balade dans le Waterland au Nord d’Amsterdam. Dépaysement garantie.

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Des moulins, des canaux, de l’eau partout, des chevaux…

Alors oui, je concède que nos vacances ne sont pas les moins chères du marché (500 € de train, 200€ de location de vélo, 800 € de location de maison) ni les plus dépaysantes culturellement, mais nous avons adoré notre séjour dans cette belle capitale d’Europe et découvert en bonus une organisation de la mobilité vélo très inspirante.

Nous sommes contents de nos excursions, avons des souvenirs plein la tête et je n’ai pas le sentiment d’avoir privé mes enfants d’une expérience indispensable à l’autre bout du monde.

Je cherche maintenant de l’inspiration pour une nouvelle semaine à vélo en 2020 (Canal de Nantes à Brest ?). Tous les conseils sont les bienvenus.

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DCE : un outil au service des établissements scolaires pour rendre la Transition Energétique concrète

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 29 avril 2018

Il se passe des choses sur nos territoires et ce serait dommage de ne pas les valoriser. Si des médias nouveaux comme DEMAIN VENDEE s’attèlent (fort bien d’ailleurs) à cette tâche, je prends la plume numérique pour mettre en valeur, sur deux posts distincts, deux initiatives de mon territoire qui méritent une attention (voir plus si affinité).

Ce premier post est consacré à une opération nommée DÉFI CLASS’ÉNERGIE,logo_e3 mis en œuvre par l’association ELISE au sein de laquelle je suis bénévole. Je suis donc d’une certaine manière « intéressé » à la réussite de cette initiative mais je me sens surtout suffisamment informé pour revendiquer sa pertinence. De quoi s’agit-il ?

Pour ceux qui connaissent, c’est une opération inspirée du DÉFI DES FAMILLES A ÉNERGIE POSITIVES (lien post précédent).

Sur une période donnée (ici l’année scolaire), un établissement engage, en cohérence avec le projet pédagogique de l’année, une campagne de suivi des consommations énergétiques de ses infrastructures et met en œuvre un plan d’actions d’économie d’énergie. L’idée est d’utiliser les bâtiments comme support pédagogique.

Pour conduire le projet, l’établissement est accompagné par des techniciens / animateurs de l’Association ELISE (en Vendée, mais le dispositif existe partout en France) qui vont faire une première visite technique, animer des actions avec le corps enseignants en utilisant les outils d’éducation à l’énergie pertinents (balades thermographiques, affichages…) et aider en cours d’année à suivre les évolutions des consommation (saisies, analyses…).

L’objectif est de baisser globalement de 8% la consommation d’énergie des bâtiments. Si ça marche, les charges de l’établissement vont donc baisser sur la période.

Sur l’année scolaire 2017-2018, l‘école du Donjon à Sigournais (85) a engagé un projet DCE. C’est le premier établissement vendéen à avoir testé le dispositif ! Ci-dessous le reportage de DEMAIN VENDEE sur cette opération (lien) et une communication sur le sujet ICI.

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Au delà des actions menées avec et par les élèves tout au long de cette année scolaire : balade thermographique, journée sans cartable, livre d’or, classe « empreinte écologique », classe « électricité »…

Au delà des messages passés à ce jeune public pour sensibiliser et permettre les transitions dans les années à venir…

Au delà des économies réalisées par l’école, qui dépassent largement les 8% visés sur les 3 paramètres : consommation d’eau, consommation d’électricité, consommation de fuel…

Au delà de tout ça donc, je retiens les partenariats qui ont permis la réalisation de ce projet.

Une Association comme ELISE n’a pas de financement public pour mettre en œuvre ce type d’actions. Elle doit donc financer ces 6 à 10 moments d’intervention au sein de l’établissement scolaire par une facture. Les écoles n’ont pas toutes les moyens d’investir sur ce type de projet. C’est là que des partenaires externes peuvent intervenir dans le dispositif. Dans le cas de Sigournais, trois structures ont participé au financement de l’opération : le SyDEV (Syndicat Départemental d’Energie et d’Equipement de la Vendée), Garczyinsky Traploir Vendée (entreprise locale) et le Crédit Agricole. Grâce à leur participation, le projet a pu voir le jour, qu’ils en soient ici remerciés !

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 La Transition Énergétique implique aussi des transitions dans les modèles de financement des missions d’intérêt collectif.

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Petite réflexion sur une mobilisation « anti » projet éolien en Vendée

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 15 octobre 2017

Samedi dernier (7/10/17) à Chantonnay (Vendée), j’ai été le témoin direct d’une opposition frontale – et non violente,  précisons le – entre une collectivité qui s’engage dans un projet de transition énergétique sur son territoire et une association de riverains opposants à une partie du plan (le volet éolien bien-sur).

Le projet de la collectivité contient deux composantes majeures : une unité de biométhanisation (qui entrera en fonctionnement en 2018) et un projet de parc éolien (projetCaptureé aux alentours de 2020). Pierre Radanne, invité d’honneur de ce qui aurait du être une belle « Fête de l’énergie », y a reconnu un projet très pertinent de par le couplage d’une production d’énergie électrique intermittente renouvelable  (éolien) et l’injection dans le réseau de gaz d’origine non fossile. Le maire de la commune de Saint-Georges-sur-Arnon a quant à lui partager son expérience réussie d’investissement dans le renouvelable.

Dans le monde de Oui-Oui tout irait pour le mieux et on applaudirait des deux mains. Mais voilà…

…Voilà que la pertinence n’est pas partagée par les militants de l’association « Vent de colère » qui ont décidé de perturber cet évènement pour se faire entendre et le faire passer de festif à conflictuel. Dommage pour l’ambiance et la fréquentation, mais finalement pas pour l’échange car ces derniers ont eu un temps de parole en plénière pour exprimer leur position. Les choses complexes méritant mieux qu’un discours descendant et directif, je ne vois pas cette forme de « dialogue » d’un mauvais œil, bien que franchement les « Ouhhhhhh » peuvent globalement apparaitre d’une affligeante puérilité (je pense que mes enfants peuvent se tenir mieux en public).

Forme mise de côté donc, il me semble qu’il convient d’écouter les arguments, faire le tri et penser (panser) les maux. Cette « analyse » ne concerne que moi bien entendu et je ne représente personne.

La présidente de l’Association, lors de sa prise de parole, ne remettait pas en cause la pertinence d’une planification de la transition énergétique mais plutôt le dispositif choisi : l’électricité d’origine éolienne. Dans la salle, sa posture ne semblait pas partagée par mon voisin de derrière, clairement bloqué sur un raisonnement technophile pro-nucléaire, ITER, etc… L’expertise de Pierre Radanne sur les délais inadaptés, les coûts exorbitants et les risques exagérés n’a pas su convaincre cette personne. Le débat s’arrête quand les argumentations se font au nom de la croyance et non du savoir. Il ne me semble pas que les opposants soient cependant tous dans une logique conservatrice et centralisatrice de la production d’électricité type « EDF des années 50-60-70″.

Parmi les autres arguments énoncés, certains me sont apparus spécieux (béton dans le sol…) ou partiels (sans être faux) : intermittence….échec de l’Energiewende (lien pour nuancer)… Dans un monde complexe, je reconnais sans soucis qu’aucun moyen  de production d’électricité (y compris l’éolien) ne présente aucun défaut. Il n’est pas question de trouver une solution parfaite (qui n’existe pas) mais de concilier tous les enjeux pour choisir la solution la plus acceptable pour les décennies à venir.

Je n’ai entendu aucune proposition de limitation de la consommation d’électricité. La sobriété ne fait pas partie des hypothèses acceptables.

Ce qui me semble être LA vraie raison de ce « vent de colère » de la dizaine de riverains présents est celle du partage de la valeur entre les investisseurs et ceux qui vont « subir » le plus directement la présence des générateurs électriques à 500 ou 600 mètres devant leurs fenêtres. Car, il ne faut pas nier qu’un élément nouveau s’imposera dans le paysage, que des nuisances inexistantes aujourd’hui pourront perturber la qualité de vie perçue par les habitants concernés et ne l’oublions pas, que la crainte de perte de valeur foncière peut être vécue comme une profonde injustice. Un projet exogène sur lequel je ne récolterais que les passifs et pas les actifs ne me satisferait peut-être pas, malgré « mon engagement » personnel sur ces sujets.

Pour dépasser le simplisme du raisonnement « NIMBY » (Not In My Backyard) qui laisse penser à un égoïsme-individualisme pur jus, il faut se poser, de mon point de vue, la question du partage de la valeur produite. Contrairement à une approche capitaliste « pure », ce type de projet aurait intérêt à proposer des modèles de partage de la valeur avec les investisseurs ET les riverains. Plus facile à dire qu’à faire bien sur. Des pistes existent avec le financement participatif qui je l’espère trouvera une place dans le projet de Chantonnay (lien). Est-il possible d’aller plus loin que d’offrir la possibilité de l’investissement (et donc du retour sur investissement) ? Pourquoi ne serait-il pas envisageable de reconnaitre la nuisance par une rémunération directe / indirecte ? Si cette « rémunération » de la nuisance peut paraitre dérangeante, demandez-vous comment les centrales thermiques ou nucléaires ont procédé ces dernières décennies avec les communes d’accueil. Pour moi, ce serait une reconnaissance, pas l’achat du silence.

La recherche de l’intérêt individuel et de l’intérêt collectif doivent-ils systématiquement être opposés ?

Au delà de ma proposition, il est claire que la sociologique (lien) a autant apporter aux réussites des projets de ce type que la technologie et la technique de l’environnement qui nous emprisonne trop souvent.

Une dernière chose, pour être transparent : je suis clairement favorable à décentralisation de la production d’électricité, à l’investissement dans l’énergie renouvelable (de préférence par le citoyen et pas que par le privé) et à une approche raisonnée de la réponse technologique au même titre que le travail sur les usages. Je pense que l’intégration du triptyque Sobriété-Efficacité-Renouvelable promu par l’Association Négawatt (Lien) est la réponse acceptable pour notre avenir.

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Agenda : l’Association ELISE fête ses 20 ans le 8 novembre !

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 22 septembre 2017

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CoWatt : le cotoiturage solaire

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 5 mars 2017

Je faisais référence, à la fin de ma dernière chronique pour l’Ecolobuissonière (lien), à l’initiative locale CoWatt. 16649377_580072532183516_2273845702526726158_n

Ce post décrit le projet… et mieux, vous propose d’y participer et/ou de contribuer au financement de son lancement ! Pour en savoir un peu plus, cliquez ICI.

CoWatt est une coopérative dont l’objectif est d’accélérer la transition énergétique en multipliant les installations de panneaux solaires sur les toits des particuliers. CoWatt veut  :

  • associer des citoyens qui souhaitent investir et soutenir des projets d’énergie solaire en valorisant des toitures bien exposées dans la région Pays de la Loire.
  • prendre en charge les démarches administratives, techniques et juridiques nécessaires à la mise en place de telles installations.
  • mobiliser les citoyens et animer la dynamique collective autour du développement des énergies renouvelables.

Une démarche groupée est d’autant plus pertinente qu’en mutualisant les projets, les risques sont aussi partagés.

L’idée est que la production d’électricité, sur 20 ans, permette de dégager suffisamment de bénéfices pour financer les emprunts, rémunérer les investisseurs, financer les fonctionnement et investir dans des actions en faveurs de la transition énergétique sur les territoires où les centrales sont installées.

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Depuis un an, une quinzaine de bénévoles, appuyés par les associations Alisée et Elise, œuvrent à la création de CoWatt. Afin de lancer la structure définitive fin mai, il reste à mettre en place les statuts, mais aussi :
– le site internet
– les autres supports et moyens de communication (flyers, affiches, newsletters, photos & vidéos, événements..)

Pour cela 20.000€ sont nécessaires. CoWatt va donc faire un appel aux dons via la plateforme de crowdfounding « ZESTE » dès le 9 mars (LIEN).

Cette campagne fait également suite à la présence de CoWatt au grand débat de la transition énergétique porté par Nantes Métropole.

Le projet est à suivre sur Facebook !

CoWatt : la transition à portée de main

 

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Chronique Ecolo-Buissonnière : Les paradoxes et enseignements de la transition énergétique allemande – ENERGIEWENDE

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 2 mars 2017

Ma dernière chronique est à peine en ligne (LIEN) que le texte, les sources et graphiques sont déjà disponibles :

« Ma contribution à la coopération franco-allemande, puisque c’est le sujet du jour, s’est limitée dans toute ma vie à 2 voyages scolaires à la fin des années 80 à Wetzlar près de Franckfurt. J’en profite pour adresser d’ailleurs un amical salut à Uwe Keller, mon correspondant allemand. C’est quand même surprenant que je n’arrive pas à me rappeler du nom des gens que je croise au boulot et que je me rappelle d’Uwe Keller ! Hastag #dégénérescence.

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Les souvenirs de mes séjours sont ceux d’un énorme aéroport, d’une piscine publique à vague avec une partie extérieure chauffée en pleine hiver. Bref des souvenirs très peu en lien avec la transition énergétique que j’ai choisi de chroniquer aujourd’hui (en réponse à l’édito de Marie).

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L’actu en France, c’est la publication du scénario NEGAWATT (lien) qui dresse un scénario crédible d’une société française sobre en énergie, efficace, renouvelable et non accessoirement affranchie du nucléaire. Je rappelle que NEGAWATT est un néologisme créé en 1989 par l’écologiste américain Amory Lovins. L’idée est qu’il est moins couteux d’économiser l’énergie que la produire.

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Il se trouve que l’Allemagne a des trucs à nous transmettre sur le sujet de l’ENERGIEWENDE. Dès les années 80 l’association allemande Öko-Institut a dressé des scénarios de transition énergétique et a ouvert la voie à la présence du gourou de la troisième révolution industrielle Jeremy Rifkin (lien) qui a su parlé à l’oreille des puissants en Germanie. Dès 2000 un plan de déploiement des énergies renouvelables, couplé à une sortie du nucléaire, s’est traduit en actes. La catastrophe de Fukushima n’a fait qu’accélérer le mouvement de la sortie totale du nucléaire, fixée à 2022.

Le paradoxe est que pour franchir le cap de la transition, l’Allemagne fait tourner des centrales charbon et gaz pour compenser la perte de production électrique due aux arrêts de centrales nucléaires. Le pays se trouve en France accusé de contribuer à la pollution française hivernale en particules fines quand les vents sont mal orientés (tout est relatif bien sûr, les vents d’Est sont surement une bonne nouvelle à Vilnius ou Minsk!).

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L’expert en énergie qu’est Eric Vidalenc a d’ailleurs titré un article dans alternative économique le 9 décembre : Les éoliennes allemandes qui polluent l’air de nos villes… (lien). Une provocation destinée à relativiser notre recherche de bouc-émissaire. Je vous propose de prendre un peu de recul sur la réalité du sujet. La mode est au fact-checking et pour une fois que la mode porte du sens, soyons moderne. Fact-checkons :

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OUI, L’Allemagne et la Pologne, sont responsables de 54% des émissions de GES issues des centrales à charbon en Europe…  et c’est un problème. Ces centrales sont très polluantes et incompatibles avec les engagements de la COP21 (ci-contre : illustration de la situation des centrales charbon en Europe).

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L’ironie : savez-vous qu’avec nos centrales nucléaires en arrêt cet hiver nous avons eu besoin d’acheter de l’électricité charbonnée à Allemagne ? Notre « responsabilité » de clients n’est donc pas absente.

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En 2016, la France a perdu sa place de premier exportateur européen d’électricité. Et qui passe devant nous ? notre cousin germain grâce à ces éoliennes qui produisent de l’électricité par chère.

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NON, les émissions de CO2 allemandes n’ont pas continué d’augmenter après 2011. Ce fut le cas en 2012 et 13, mais la diminution des émissions a repris en 2014 et 15. L’arrêt prématuré du nucléaire a freiné la décroissance des émissions de GES mais ne l’a pas stoppé.C3kKOn3XAAQELA3

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Ça veut dire quoi ?

La transition est un état provisoire. C’est un moment où on passe d’un point A à un point B. Alors OUI cet état provisoire présente des effets négatifs mais il ne doit pas cacher le but qui lui sera durable (plus de charbon maintenant pour moins demain).

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Et il se trouve que la croissance d’installation d’énergie renouvelable est plus rapide que prévue en Allemagne. Selon le site dédié à l’ENERGIEWENDE (animé notamment par Craig Morris) aujourd’hui 32% de la production d’électricité est d’origine renouvelable et le taux de croissance permettrait d’envisager les 50% en 2025. En 2010, l’Allemagne était à 17% (à peu près comme la France aujourd’hui). La tendance est bonne !

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L’Allemagne a ouvert la piste. Les énergies renouvelables peuvent pourvoir significativement et fiablement notre besoin en électricité. La Chine de serait pas aussi ambitieuse sans l’exemple allemand. On a connu des choix stratégiques plus dangereux que la recherche de l’indépendance énergétique !C4JljatXUAAlrA8

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Un autre enseignement de l’expérience allemande a été celui de la place du citoyen dans le déploiement des ENR. L’investissement citoyen représentait avant 2015 « quelques 50% de la puissance renouvelable installée » (petits investisseurs ou particuliers). Si la tendance est aujourd’hui à l’augmentation de la place des industriels, c’est encore une particularité allemande replicables en France.

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J’en profite pour faire la pub pour une initiative locale qui se nomme COWATT et qui a pour objectif de générer des projets citoyens de « co-toiturage » / co-financement photovoltaïque. Cette initiative, qui est en train de naitre, est portée par les associations ALIZEE (44) et ELISE (85). A suivre : LIEN

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Je ne sais pas ce que devient Uwe Keller mais je le vois bien bosser sur l’ENERGIEWENDE.

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Si j’avais une demande à faire à nos invités du jour, c’est d’organiser un petit voyage en Allemagne pour partager le meilleur de l’expérience allemande … et si possible retrouver Uwe Keller.« 

 

En complément de ce court texte, un article récent de Thibaut Laconde sur le même sujet LIEN

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Le négaWatt nouveau est arrivé !

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 23 février 2017

Le scénario négaWatt, ça vous parle ?

A la base, le mot NégaWatt est un néologisme inventé en 1989 par l’écologiste américain Amory Lovins pour exprimer qu’il est moins couteux d’économiser l’énergie que de la produire. En France, l’Association NégaWatt est devenue une référence dans la production de référence ! Régulièrement, ce regroupement d’experts produit des scénarios pour permettre d’envisager un avenir énergétique compatible avec les enjeux de la Transition Énergétique à l’échelle du territoire national (bientôt régional).

Déjà, en 2012, je présentais Négawatt sur ce blog (LIEN) et expliquais le très pédagogique triptyque négawatien : SOBRIÉTÉ – EFFICACITÉ – RENOUVELABLE. Depuis, je l’utilise à toutes les sauces dans de nombreux contextes !
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Pour comprendre le sérieux du boulot réalisé et les se faire expliquer les principales évolutions depuis le précédent scénario, je vous conseille de visionner la vidéo de présentation réalisée l’occasion des dernières Assises de l’Energie de Bordeaux (lien).

Sinon, pour les plus motivés, le rapport complet, sa synthèse et surtout tous les graphiques dynamiques sont disponibles en ligne ICI.

Si la prospective est forcement un exercice complexe où toutes les hypothèses peuvent être critiquées,  le travail proposé est solide et crédible. Il nous propose, comme l’ADEME en 2016, un avenir possible avec 100 % d’énergie renouvelables dès 2050. Mais cette perspective positive n’est accessible qu’au prix de changements et d’investissements lourds dès aujourd’hui.

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Les 12 points clefs du tout nouveau scénario sont repris ci-dessous :

  • La courbe de la consommation s’est inversée. La consommation d’énergie est orientée à la baisse depuis quelques années dans l’ensemble des pays de l’OCDE. Pour la France la courbe de consommation rejoint de fait celle tracée par le scénario négaWatt dès 2003. Cette baisse affecte également les émissions de gaz à effet de serre, non seulement celles mesurées sur le territoire national mais aussi celles contenues dans nos importations : le phénomène n’est pas lié à la crise de 2008-2009 ni à un mouvement de délocalisation, il est bien structurel et non conjoncturel.

  • La sobriété et l’efficacité sont les clés de l’inflexion de la demande. Grâce aux actions de sobriété et d’efficacité qui se traduisent par la suppression des gaspillages, la consommation d’énergie finale en 2050, au terme du scénario négaWatt 2017, est réduite de moitié et l’énergie primaire de 63 %, tout en maintenant un haut niveau de services. Ce résultat est obtenu grâce à la maîtrise du dimensionnement, du nombre et de l’usage de nos appareils et équipements, au développement d’une mobilité “servicielle”, à un programme ambitieux de rénovation énergétique des bâtiments et à une occupation plus raisonnée de l’espace.

  • Une confirmation : le “100 % renouvelables” est possible dès 2050 Il est possible de couvrir la totalité des besoins énergétiques de la France par des sources renouvelables à l’horizon 2050. La biomasse solide reste la première source de production d’énergie renouvelable, suivie de très près par l’éolien puis le photovoltaïque, lui-même suivi de très près par le biogaz. Les énergies fossiles importées ne servent plus qu’à des usages non énergétiques. Le fonctionnement des 58 réacteurs nucléaires actuels n’étant pas prolongé au-delà de la quatrième visite décennale (environ 40 ans), le dernier d’entre eux est arrêté en 2035. Basée sur l’exploitation partout sur son territoire de ses ressources diversifiées, la France assure pleinement sa sécurité énergétique.

  • Zéro émissions nettes en 2050 : la France devient neutre en carbone. Le couplage des scénarios négaWatt et Afterres2050 montre que les émissions nettes de gaz à effet de serre, toutes sources confondues, deviennent nulles en 2050 : les « puits de carbone » agricoles et forestiers compensent alors les émissions résiduelles, principalement dues à l’agriculture. Par la suite, la quantité de carbone stockée finit par plafonner, et la fonction puits de carbone se réduit progressivement sur la période 2050-2100.

  • Gaz et électricité, une complémentarité incontournable Les vecteurs gaz et électricité voient leur part augmenter de manière concomitante, au détriment notamment des carburants liquides, pour représenter en 2050 plus de 70 % de la consommation d’énergie finale. Capables de couvrir une très grande part de nos usages, ces deux vecteurs sont d’évidence complémentaires et non concurrents. La valorisation et le stockage possible des excédents d’électricité renouvelable sous forme de méthane de synthèse (power-to-gas) est l’une des clés de voûte du système énergétique de 2050.

  • L’agriculture et la forêt jouent un rôle majeur Couplé au scénario négaWatt, le scénario Afterres2050 montre également que l’agriculture et la forêt jouent un rôle majeur sur le climat, à la croisée des enjeux climatiques et énergétiques, par la fourniture de ressources renouvelables, le stockage de carbone et la réduction des gaz à effet de serre. Le triptyque négaWatt appliqué au système alimentaire démontre ici aussi toute sa pertinence : sobriété dans la consommation, efficacité des modes de production, utilisation et production de ressources renouvelables.

  • L’économie circulaire, moteur du renouveau industriel Pour répondre à l’évolution des besoins, l’industrie doit réorienter ses productions vers des biens et équipements plus durables, loin de la surconsommation actuelle, et veiller au contenu de ses produits en énergie grise et en matériaux. En développant les filières de réparation, de recyclage et de récupération, il est possible de diviser par deux les quantités de matières minières consommées, y compris en prenant en compte le développement des énergies renouvelables qui offrent par ailleurs de nouvelles opportunités pour l’industrie.

  • Des bénéfices multiples pour la santé et l’environnement Le scénario négaWatt améliore très significativement la qualité de l’air, de l’eau et des sols ainsi que la biodiversité avec des conséquences positives majeures sur la santé publique. Il rend notre air bien plus sain par la quasi-suppression des particules émises par les combustibles et carburants (remplacés par du méthane), par l’utilisation d’équipements de combustion performants pour la biomasse et par une forte diminution des émissions d’ammoniac agricole.

  • La transition énergétique, un bienfait pour l’économie et l’emploi Le scénario négaWatt s’avère globalement moins coûteux que le scénario tendanciel, même en considérant un prix des énergies importées stable. Il est aussi nettement plus riche en emplois : la transition énergétique crée pas moins de 400 000 emplois nets d’ici 2030, confirmant les analyses antérieures. La société française devient ainsi plus résiliente face à d’éventuels chocs extérieurs tels que, par exemple, une crise géopolitique entraînant une rupture d’approvisionnement ou une hausse soudaine du prix du baril.

  • Une France plus solidaire et plus responsable. La mise en œuvre de la sobriété, de l’efficacité et du développement des énergies renouvelables apporte à tous les territoires, ruraux comme urbains, de l’activité et des richesses qui permettent de construire à terme un paysage énergétique réparti plus équitablement : elle permet notamment de réduire très fortement le nombre de personnes en situation de précarité énergétique. À l’international, la France envoie un triple message : de responsabilité en prenant toute sa part de l’effort climatique, d’exemplarité en contribuant à l’émergence d’un nouveau modèle de développement et enfin de solidarité vis-à-vis des pays où la croissance de la consommation d’énergie reste une nécessité.

  • Il n’y a plus de temps à perdre Il ne faut ni attendre de grand soir énergétique, ni se contenter de gadgets : la priorité pour les 5 ans à venir est à la mise en œuvre des lois et mesures décidées durant les deux quinquennats précédents, mais dont le rythme d’application est très insuffisant. Une réelle volonté d’agir doit se manifester clairement et à toutes les échelles, entre continuité des engagements et nouveaux trains de mesures. Le combat pour le climat n’est pas perdu, mais chaque année d’atermoiements obère notre avenir énergétique et climatique.

  • Le scénario négaWatt, une boussole et un tempo pour agir Partout dans les territoires, des acteurs de toutes natures, citoyens, entrepreneurs, élus se sont déjà engagés concrètement pour construire un nouveau paysage énergétique. À ceux-là et à tous les autres qui, toujours plus nombreux, leur emboîtent le pas, le scénario négaWatt offre une trajectoire et un rythme pour guider l’action : à tous, nous disons de s’en saisir pour réussir la transition énergétique, notre immense et vital chantier pour la première moitié de ce siècle.

La synthèse de 48 pages est disponible ICI.

 

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Stockage d’énergie sous-marin à air comprimé

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 23 août 2016

Le site ENERGEEK a mis en ligne (LIEN) un article très intéressant sur l’entreprise canadienne HYDROSTOR qui propose un procédé innovant de stockage de l’énergie d’origine renouvelable « en surplus », sous l’eau, par de bêtes mouvements d’air : l’énergie disponible en période d’abondance sert à faire tourner des compresseurs pour envoyer l’air dans des ballons soumis à la pression des profondeurs et on récupère grâce à cette dernière l’air et l’energie qui va avec en cas de besoin par le chemin inverse.

Le stockage d’énergie renouvelable est un enjeu majeur. Il s’agit peut-être d’une parcelle de solution qui a de l’avenir.

Selon la start-up canadienne, ce dispositif permettrait de durer deux fois plus longtemps que les meilleures batteries de stockage disponibles sur le marché actuellement, et cela pour un coût inférieur.

Vidéo ci-dessous :

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Demain le train ?

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 22 avril 2016

Le train n’a pas la cote. Concurrence des Bus « Macron », prix en hausse, financement difficile des lignes régionales, surinvestissement dans les infrastructures routières qu’il faut maintenant amortir… Bref, on pourrait penser que les frais de structures ferroviaires deviennent trop importants dans un monde budgétairement contraint. Alors quoi ? le train est une technologie du passé ?  C’est fini ?

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Eh bien non ! Il existe encore des projets fous destinés ouvrir de nouvelles opportunités pour le mode de déplacement le moins impactant en terme de gaz à effet de serre (après la marche et le vélo !). Par exemple, en Chine on pense à mettre un train sous les océans ! (lien). 13000 km, sous l’eau. J’adore ! Pourquoi donc Jules Vernes n’a-t-il pas pensé à ça ?

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Les japonais veulent eux rendre leurs trains invisibles dès 2018 ! (LIEN). Je ne vois pas trop l’intérêt, mais c’est rigolo…

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Encore plus fun, le révolutionnaire Elon Musk (qui casse pour le moment le modèle économique de la commercialisation de voitures avec la Tesla), nous propose un Hyperloop capable de relier San Francisco à Los Angeles (616 km) en 35 minutes. Le machin irait à 1300 km/h ! La Slovaquie est sur les rangs pour investir ! LIEN.

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Le train n’est pas mort, puisque des projets -fous- sont encore dans les tiroirs; et moi, ça me fait rêver ces projets (bien plus qu’une course de Formules 1 Électriques en centre ville de Paris). 

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Que penser du compteur Linky ?

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 10 mars 2016

Il se passe un truc actuellement concernant le déploiement du compteur « intelligent » Linky : les communes reçoivent des injonctions à s’opposer à leur déploiement (certaines refusent leur mise en place : lien), celles qui s’y opposent disent recevoir des pressions, des associations « anti » font un important travail de présence sur le net et les réseaux sociaux…

Bref, la tendance du moment étant, reconnaissons le, à l’opposition systématique aux décisions de l’État centralisateur, j’ai eu envie de me faire une opinion par moi même, que j’ai décidé de partager ici. Il ne s’agit pas d’une vérité absolue, mais seulement d’un point personnel et pragmatique sur un sujet un peu technique. Je cite certaines de mes sources dans le texte, d’autres points viennent d’échanges avec des acteurs en qui j’ai confiance. Faites vous même vos recherches pour vous faire un avis le cas échéant.

Contexte : d’où vient ce truc ?

Une directive européenne de 2009 impose la mise en place de ce type nouveau de compteur. En France, c’est la loi de transition énergétique pour la croissance verte votée en août 2015 qui précise les conditions du déploiement en France. Le déploiement sera réalisé de 2015 à 2021 à hauteur de 4 à 8 millions de compteurs par an. 35 millions au total ! Il s’agit d’un projet industriel de grande ampleur.

Il est donc impropre de dire que ERDF « souhaite » mettre en place ces compteurs (lu dans la presse). Il s’agit du déploiement d’une disposition réglementaire dont ERDF a la charge.

Contexte : c’est quoi l’intérêt recherché ?

Je comprends qu’il se situe, d’un point de vue théorique, sur plusieurs plans :

  1. Organisationnel / serviciel pour ERDF qui aura plus facilement accès aux informations concernant notre point de connexion. Les délais d’intervention seraient divisés par 5.
  2. Services supplémentaires pour l’usager qui aura accès à des informations personnalisées sur sa consommation. L’idée étant de générer de l’économie par la connaissance (effet « suivi des consommations de carburant » dans les indicateurs du tableau de bord, on vous félicite quand vous anticipez les freinages…). Il est vrai que la première chose que l’on fait en entreprise pour générer une amélioration, c’est de mettre en place des outils de mesure. On parie ici sur le fait que l’usager sera intéressé au sujet.Capture
  3. A l’échelle du territoire, c’est un maillon des outils permettant d’envisager une gestion intelligente des consommations / productions d’électricité (notamment dispositifs diffus de production d’énergie renouvelable). C’est un maillon nécessaire à la généralisation de projets pilotes comme le SMART GRID VENDEE (lien) dont nous sommes si fiers sur notre territoire. La petite vidéo ci-contre de l’excellente émission Futuremag est éclairante sur le sujet.

Quel coût pour le particulier… pour la collectivité ?

La pose est entièrement gratuite, aucun paiement ne sera demandé aux particuliers lors de l’installation. Les anciens compteurs récupérés seront recyclés par des entreprises locales.

Un autre débat fait rage sur les coûts de mise en place et les gains attendus pour la collectivité. Allemagne et Belgique auraient choisi de ne pas déployer ce type de dispositif faute de pertinence en terme de rentabilité. Je n’ai pas vraiment d’avis sur le sujet. S’agit-il d’une dépense publique excessive ? Peut-être… mais je n’ai toujours pas digéré personnellement l’abandon des portiques Eco-taxes et je n’ai pas vu beaucoup d’associations se soulever pour exiger leur mise en place au titre des fonds publics déjà engagés…

De plus, le coup est parti avec plusieurs milliers de foyers déjà desservis. Ce n’est pas un point de blocage pour moi.

Quel risque sur la confidentialité des données collectées ?

Donc une « bébête connectée » va connaitre une partie de ce qui nous caractérise (nos usages électriques). Les données seront cryptées mais est-ce suffisant ? Quelle est la confidentialité de ces données ? Ne rentre-t-on pas dans le scénario 1984 d’Orwel avec un Big Brother qui prend pied insidieusement chez nous ?

Concrètement, à part savoir (en cas de piratage ou de mauvaise usage) si et quand nous sommes chez nous, le type d’information rendues accessibles me semble carrément sans intérêt et sans commune mesure avec ce que nombre de personnes choisissent volontairement de mettre en ligne sur FaceBook ou moins volontairement via les application de leurs smartphones.

Je n’ai surement pas compris le risque …

Quel risque sanitaire ?

C’est le sujet le plus fréquemment mis en avant. Le compteur génèrerait des ondes électromagnétiques dangereuses. En effet, la communication des données étant réalisées par « ondes », on retrouve les débats sur la nocivité des ondes électromagnétiques des téléphones portables, des bornes wifi… La question qu’il faut se poser, est celle des ordres de grandeurs.

Il ne faut pas ignorer qu’il existe des personnes ultra-sensibles aux ondes électromagnétiques, mais j’ai quand même envie de savoir, dans le cas non pathologique, dans quelle proportion Linky impacte l’environnement dans lequel nous vivons, c’est à dire en intégrant toutes les émissions d’ondes existantes.

Tout ce que j’ai trouvé m’est apparu rassurant pour l’usager connecté que je suis (et que sont la plupart d’entre nous). Le Linky a tellement peu d’information à transmettre qu’une seconde de dialogue par jour avec le concentrateur suffit. Ceci avec de la basse fréquence et des signaux à peine supérieur au bruit de fond.

Reste que les personnes ultra-sensibles devraient pouvoir bénéficier d’un traitement particulier.

lien vers l’article de Que Choisir – janvier 2016

Risque incendie et responsabilité ?

Franchement, c’est le sujet que je n’avais pas vu venir. Sur les milliers de compteurs Linky posés, très peu de problèmes d’incendie ont été notifiés (moins d’une dizaine) dont les causes ne semblent pas être l’usage mais un défaut dans la pose. Le soucis n’est pas l’augmentation du risque incendie mais plutôt la répartitions de responsabilités engagées en cas de dommage.

En effet, la formulation des conditions générales de ventes de Linky (EDF => ERDF) sont alambiquées et laissent penser que c’est la collectivité qui serait responsable des dommages en tant que propriétaire du dispositif. Les assurances ne couvriraient pas ce point.

De ce que j’ai lu, le concessionnaire (ERDF) reste responsable des problèmes éventuels en phase d’exploitation, et les syndicats territoriaux de gestion de l’électricité (AODE) des problèmes survenant à l’installation. Les collectivités doivent engager un échange avec leur AODE pour se rassurer sur ce point.

Conclusions

Risque sanitaire minime, risque incendie invariable par rapport aux dispositions en place, risque de vol de données personnelles peu préjudiciables VERSUS un potentiel de contribution (couteux il est vrai) à la transition énergétique; je ne vois pas pourquoi faire un combat de la non installation des compteurs Linky.

Indignons nous pour des trucs qui le méritent. Ils ne manquent pas en ce moment…

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