Mon commentaire sur le Projet de décret relatif à la publicité extérieure

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 24 janvier 2016

Voici le court texte envoyé à l’adresse suivante : qv2.qv.dhup.dgaln@developpement-durable.gouv.fr pour contribuer au processus démocratique de consultation sur un texte que je trouve… « perfectible » :

Bonjour,

 

Ce court commentaire concerne le « Projet de décret relatif à la publicité extérieure, aux enseignes et pré-enseignes » mis en consultation jusqu’au 9 février 2016 (lien). Les mises en consultation contribuent à une forme de démocratie participative qu’il revient à tout personne intéressée d’utiliser. 

 

Avant de commenter, en quelques phrases les articles du projet de décret, je me permets une contextualisation du sujet.

 

Considérant (lien) le décret d’application de la loi Grenelle II publié le 31 janvier 2012, comprenant un ensemble de disposition de nature à :

  • supprimer le gaspillage énergétique et maîtriser la demande en électricité ;
  • réduire les nuisances lumineuses ;
  • améliorer la qualité du cadre de vie en diminuant l’impact paysager.
  • Les enjeux énergétiques associés aux extinctions sont significatifs. En effet, le parc d’enseignes lumineuses représente une puissance installée d’environ 750 MW soit plus de la moitié d’une tranche nucléaire récente à pleine charge. Les économies d’énergie attendues s’élèvent à environ 800 GWh annuels pour les enseignes et plus de 200 GWh pour les publicités, soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle (hors chauffage et eau chaude) de plus de 370 000 ménages.
  • Combinées, ces deux dispositions permettront d’éviter le rejet chaque année de plus de 120 000 tonnes de CO2.
  • De plus, l’extinction génère des économies d’une part en réduisant la dépense d’électricité, d’autre part en augmentant la durée de vie des sources lumineuses et en réduisant les frais de maintenance.

 

Considérant que la consommation électrique moyenne d’un panneau publicitaire lumineux en fonctionnement permanent approche la consommation moyenne d’un ménage (hors chauffage) : autour de 3500 kWh / an

Considérant la Loi de transition énergétique (lien) en son article L102 « l’Etat […] veille en particulier à maitriser la demande d’énergie et favoriser l’efficacité et la sobriété énergétiques […]. »

Considérant que notre pays est au premier rang mondial pour la proportion des dépenses publicitaires liées à l’affichage (environ 12 %, soit 2,5 milliards d’euros) et que cette publicité est imposée à tous contrairement aux autres médias (télévision, internet…) – (lien)

Considérant que l’impact de la publicité a pour finalité : « Les consommateurs achètent les produits démarchés par la publicité alors qu’ils n’en ont pas forcément besoin. La publicité détient ainsi l’art d’acheter les consommateurs » (lien)

Considérant la baisse des financements publics des collectivités, qui inéluctablement encourage les élus à trouver d’autres sources de financement, yc par le biais de la publicité,

Considérant, plus subjectivement, l’impact visuel désastreux des publicités sur nos villes,

Considérant enfin les récents engagements internationaux et plus particulièrement français pris lors de la Cop21, visant à des objectifs de diminution des émissions de gaz à effet serre, étroitement associé à la sobriété de consommation énergétique.

Il me semble que les articles 2 et 5 notamment du projet mis en consultation encouragent la généralisation de dispositifs publicitaires (notamment lorsqu’ils sont consommateurs d’électricité) incohérents avec les engagements gouvernementaux récents et surtout contradictoires avec l’intérêt général.

Les encouragements à la croissance ne doivent pas être envisagés distinctement des sujets de transition.

Si cette possibilité de « ressource » financière offerte aux collectivités apparait malgré tout essentiel au législateur, je propose que les Kwh consommés à ces fins « inutiles » soient lourdement sur-taxés pour alimenter un fond de financement de la lutte contre la précarité énergétique.

 

Je vous remercie par avance de la prise en compte de ce point de vu citoyen.

Publié dans ENERGIE, HUMEURS | Pas de Commentaire »

Lu : OR NOIR, LA GRANDE HISTOIRE DU PETROLE

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 9 novembre 2015

S’engager dans la lecture de cet ouvrage monumental, c’est parcourir chronologiquement notre histoire contemporaine en suivant un fil directeur unique : « les HOMMES et le PÉTROLE« . Le pétrole, à la fois comme une « bénédiction » (car il a ouvert un champ des possibles gigantesque ayant permis une considérable amélioration des conditions de vie, pour certains en tout cas) et comme un « malheur » (car la dépendance acquise si vite a rendu nos sociétés vulnérables à sa raréfaction et surtout car il a été et reste la cause plus ou moins assumée des pires exactions que l’Homme est capable de réaliser sur son semblable).

CaptureOn se rend compte au fur et à mesure que l’on avance dans les pages, et donc dans les années, à quel point nos conditions de vie, la géopolitique, l’économie de marché et finalement tout ce qui caractérise notre existence d’humains de 2015, sont étroitement liés à ce liquide noire malodorant et tellement pratiques dans ces nombreux usages.

Tout commença vraiment en 1859, en Pennsylvanie, lorsqu’un certain « colonel Drake », donna le coup d’envoi de la première ruée sur l’or noir. En 1859, la ferme vendéenne dans laquelle je vis, était en train d’être construite, selon le cadastre. A ce moment, pour monter les murs pas d’engins de chantier utilisant du carburants, pas de transports de matériaux par la route, pas de sacs plastiques pour transporter son repas du midi, pas de chewing-gum pour passer le temps… 1859, ça parait loin, c’est hier au regard de notre courte présence humaine sur Terre. En si peu de temps, tout a changé.

Il est impossible de résumer le contenu de ce livre, tant il est riche de détails et éclairant sur les évènements qui ont abouti au Monde que l’on connait aujourd’hui. Le sort de la seconde guerre mondiale s’est joué en partie sur l’accès à la qualité/quantité de pétrole (l’indice d’octane des carburants alliés permettaient notamment aux aviateurs de disposer d’appareils bien plus performants), toute la richesse des « dominants » a été construite dans l’après-guerre sur l’énergie bon marché qu’est le pétrole (les coûts d’extractions étaient marginaux).Et que dire du plan Marshall qui a permis de reconstruire l’Europe ? 1/5 des $ de ce plan étaient consacrés à l’achat de pétrole aux grosses compagnies américaines, pétrole venant à 100% du Moyen Orient. Qui sait que nous devons ce que nous sommes aujourd’hui à l’exploitation de ressources naturelles des pays qui nous causent tant de soucis aujourd’hui ? États-Unis et Europe n’auraient pas pu construire une quelconque prospérité économique sans ce produit miracle, dont une partie significative sera extraite de pays qui ne profiteront pas de cette aubaine (hormis quelques privilégiés).

Et que dire des multinationales du pétrole, qui se sont construites en si peu de temps et qui vont devenir ultra-puissantes grâce notamment à leur organisation en cartel (avant les années 70) et aux liens constants avec le pouvoir (impressionnants comme on retrouve les mêmes noms en récurrence au fil du déroulé de la Grande histoire: Rockfeller, Bush…).  Les « 7 sœurs » (noms des grandes compagnies anglo-saxones qui se sont partagées le gâteau) vont ainsi contribuer largement à définir le cadre géopolitique de l’après-guerre : leur influence peut contribuer à définir des frontières dans les pays sortants de la colonisation (la relation US à la famille Saoud est éloquente et éclairante dans ces conséquences contemporaines), mais aussi carrément à ouvrir des conflits armés (Au delà de l’Irak, j’ai découvert la guerre de Chaco, 1932/35, qui produira 100 000 morts en Bolivie – Paraguay).

On comprend aussi que l’habitude prise dans la courte période d’abondance qui a courue dans les décennies passées, empêche cérébralement tout acceptation de la finitude de la ressource. Les années d’abondances ont créées du rêve, de la perspective de nouveauté matérielle permanente. Le bonheur est l’avoir. Le progrès c’est le toujours plus. On est encore en plein dedans.

Il me reste une centaine de pages à dévorer, mais je n’ai pas réussi à me retenir pour écrire ce post. En cette veille de COP21, il faut lire ce livre pour comprendre la mécanique dans laquelle nous nous trouvons. J’ai trouvé dans ce livre des explications à des situations géopolitiques inextricables, aux logiques qui engendrent le climatoscepticisme et j’ai conforté ma conviction que nous avons besoin d’une société civile très informée pour ne pas subir des décisions politiques, parfois « sous influences ». Notre force est d’avoir accès au savoir. Il faut le partager.

Citation de G.W. BUSH, 2000 devant un parterre d’entreprises pétrolières :

« certains vous appellent l’Elite, je vous appelle ma base »

 Citation de l’Amiral américain Hyman Rickover, 14 mai 1957 :

« depuis plus de cents ans, nous avons nourri un nombre sans cesse croissant de machines avec du charbon; depuis cinquante ans, nous avons pompés du gaz et du pétrole jusque dans nos usines, voitures, camions, tracteurs, navires, avions et maisons sans une pensée pour l’avenir. [...]. Les carburants fossiles sont comme un capital à la banque. Un parent prudent et responsable usera de ce capital avec parcimonie, afin de transmettre à ses enfants autant d’héritage que possible. Un parent irresponsable et égoïste dilapidera ce capital par une existence tapageuse, sans se soucier un brin de comment sa descendance s’en tirera. Je suggère que ceci  est le bon moment pour réfléchir sobrement à nos responsabilités vis-à-vis de nos descendants, ceux qui sonneront la fin de l’âge du carburant fossile »

 


Publié dans ENERGIE, LECTURES, PEAK ALL | Pas de Commentaire »

Une vidéo qui nous explique que le charbon est « amazing »

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 1 octobre 2015

La newsletter de Laurent Horvath est une « mine » d’information sur l’énergie : lien vers le dernier opus. J’y ai découvert une pépite : une pub du très puissant lobbying charbonnier australien. Franchement, ça vaut le coup de voir ce que la communication moderne peut produire pour servir ses clients.

Capture

La contre-vidéo associée :

Capture

 

Publié dans ENERGIE, VIDEOS | Pas de Commentaire »

Vidéo : s’en griller une (tartine) en pédallant

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 10 septembre 2015

Une courte vidéo de rentrée pour, peut-être, convaincre certains que l’énergie électrique n’est pas si facile à produire que ça. Optimisons nos usages avant de penser aux modes de production… Après si ça peut occuper les cyclistes de nous griller une tartine tous les matins !

 

Capture

 

 

Publié dans ENERGIE, VIDEOS | Pas de Commentaire »

J’ai vu « LIBRES! » de Jean-Paul Jaud et…

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 28 avril 2015

J’ai vu « LIBRES! » de Jean-Paul Jaud hier soir et j’en ressorts avec plein de sensations contradictoires.

203658.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxCe film documentaire est engagé. Il prend clairement parti contre l’usage d’énergie nucléaire (ses risques de défaillances, ses conséquences catastrophiques pour l’Homme). Pour ce faire, le réalisateur, qui est aussi l’auteur de « nos enfants nous accuserons« , prend plusieurs chemins parallèles : tout d’abord une colonie de vacances en Charente Maritime qui a une belle vue sur la centrale du Blayée. Les « monos » sont très écolos et apprennent aux enfants le danger du nucléaire, le bienfait de la Nature et de la musique (je résume bien-sur).

Ensuite, c’est le moment le plus fort, un passage à Fukushima dans la zone interdite. On traverse une ville fantôme où le temps s’est arrêté il y a 4 ans. Paysage de désolation et détresse humaine. Au Japon, le premier ministre de l’époque est interviewé par Hervé Kempf et il exprime pourquoi il est devenu évident que l’énergie nucléaire ne doit plus être utilisée par l’homme. Le calendrier nous fait des blagues (pas drôles soit) puisqu’il est question que très prochainement le Japon redémarre pour la première fois depuis 4 ans une ou deux centrales (oui, oui, ça fait 4 ans que le Japon vit sans électricité nucléaire), ce qui provoque la colère de l’auteur à succès Murakami (lien).

Enfin pour la perspective positive, le réalisateur passe un peu de temps au Danemark sur l’ile de Samso (lien) qui est une ile 100% énergie renouvelable. C’est donc possible de faire sans nucléaire et avec vent, paille et soleil.

Voilà le film maladroitement résumé. La balade proposée est esthétique, la volonté de tirer la sonnette d’alarme sincère. Lors de l’échange entre la salle et Jean-Paul Jaud, j’ai ressenti une forme de désespoirs de l’auteur et l’expression que faire des films était sa manière de contribuer à une prise de conscience. C’est globalement réussi et je recommande vraiment de voir ce film pour contribuer à se faire un avis. En sortant du film, on a la conviction qu’une autre catastrophe comme Tchernobyl (cela fait 29 ans. Quelques jours après la catastrophe, Joel de Rosnay écrivait un article toujours d’actualité : lien) ou Fukushima ne manquera pas d’arriver.

Ceci dit, j’ai plusieurs regrets suite à cette soirée :

  • je continue de penser que le banc des accusés (puisqu’il s’agit bien d’un film à charge) présente un absent de poids : le charbon. Quels sens il y a monopoliser toutes les discussions sur le nucléaire et oublier celui qui tue le plus à la surface du Globe (dans les mines et du faits des particules fines) ?
  • alors que ce film devrait être un point de départ à l’échange au sein de la société et je me suis retrouvé dans un contexte militant frisant l’entre sois. Ce n’est en rien la faute du film ou de l’auteur, mais l’enjeu est bien de convaincre les non convaincus.
  • je n’ai enfin pas du tout apprécié la posture du réalisateur vis à vis des enfants. Sur le fond, l’esprit est surement bon, mais dans la méthode, c’est de mon point de vue de la manipulation de jeunes esprits. Je n’ai pas été à l’aise avec le numéro des « monos » qui s’adressaient surement plus à la caméra qu’aux jeunes quand ils expliquaient le mensonge de l’État aux citoyens sur le nucléaire… Comment créer une génération de complotistes.

Bref, je me sens plein de contradictions. J’ai été formé par Jean-Marc Jancovici en 2005, brillant accusateur de notre dépendance aux énergies fossiles et défendeur affiché de l’atome. Je m’émancipe tout doucement et je pense aujourd’hui en effet que les risques associés à l’usage du nucléaire civil n’en valent plus la chandelle, surtout maintenant que l’on connait le coût réel du Kwh nucléaire et que l’on se rend compte qu’il n’est pas compétitif, y compris vis-à-vis des énergies renouvelables (lien sur un article du Huffington Post). Elle n’est pas si bon marché l’électricité de l’atome ! et le mensonge d’État est pour moi ici.

Je sais aussi qu’un aussi grand péril que le nucléaire est l’usage du charbon qui tue tous les ans les hommes par milliers (mais ils ne sont pas occidentaux, donc on ne les voit pas…).

Je sais enfin que rien n’est simple et que la raréfaction en métaux rares empêche d’envisager une généralisation mondiale des énergies renouvelables de haute technologie (lire P. BIHOUIX : lien).

Bref, je ne sais pas grand chose…

Alors quoi ?

Je crois qu’un chemin est possible. Il intègre le renouvelable, la sobriété, une autre relation à consommation et à la production (lien). Une sorte de mélange de nos compétences qui ne sera accessible qu’en mixant l’engagement citoyen et le savoir faire industriel.

Un peu de vision politique sur le sujet serait la bienvenue, mais on devrait pouvoir faire sans…

 

Publié dans ENERGIE, HUMEURS | Pas de Commentaire »

Question d’angle de vue

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 20 mars 2015

Je trouve ce dessin particulièrement pertinent :

 

Capture

Publié dans ENERGIE, HUMOUR | Pas de Commentaire »

« Polluer n’a jamais été aussi avantageux » by Chappatte

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 13 décembre 2014

Capture2

Publié dans ENERGIE, HUMOUR | Pas de Commentaire »

PERLE 2 : « l’énergie en Pays de la Loire : des enjeux territoriaux majeurs »

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 19 septembre 2014

Polytech Nantes a eu la gentillesse de m’inviter aujourd’hui à la journée de clôture du programme PERLE 2 (1,2 millions d’€) qui a mobilisé une douzaine de Capturelaboratoires et une quinzaine de doctorants ces 4 dernières années. J’ai donc passé une grosse demi-journée pour comprendre l’état de la science en matière d’énergie.

Je ne cache pas que le programme de la journée pouvait m’apparaitre, en première approche, très universitaire avec un contenu laborieux pour le vulgarisateur que je suis. Le fait que des sujets sociétaux soient abordés m’a finalement décidé à me déplacer sur Nantes. Il me semble que cet effort d’ouverture est la traduction d’une prise de conscience du monde universitaire sur la nécessité de décloisonner les spécialités.

Bon, reconnaissons-le, je n’ai pas tout compris aux apports techniques (maintenant je connais la différence entre supercondensateurs et accumulateurs)…

Au delà de la technicité, je regrette personnellement un peu la forme de ces nombreuses « conférences descendantes » : apports (trop complets) d’experts qui ne sollicitent pas l’échange ou le débat. Le sachant parlent aux apprenants. Je ne suis plus vraiment habitué à cette méthode « traditionnelle » d’exposé scientifique.

Voici quelques morceaux choisis de ce que j’ai choisi de retenir :

Ouverture : Dany Escudié – directrice de recherche CNRS INSA Lyon

L’intervenante a choisi de cibler quelques points très pertinents. Par exemple, la forte « dépendance en eau » associée à la production d’énergie ; l’importance de la géopolitique de l’énergie, l’enjeu de l’efficacité énergétique (on perd en moyenne 30% entre l’énergie primaire et finale).

L’accent est aussi donné à la nécessité d’innover technologiquement (à la fois, c’est pas surprenant, je suis dans un « nid » de chercheurs!).

Cette introduction, intéressante et accessible, m’a permis d’identifier quelques mémos sympas à placer en soirée :

  • Énergie = force en action (Aristote – 320 avant JC)
  • -1100 : premier usage du charbon comme énergie par les Chinois !
  • 1630 : première crise énergétique / pénurie de charbon de bois
  • De 2.5 kWh/j (besoins vitaux)=> aujourd’hui, l’homme a besoin de 140 kwh/j en France pour vivre, se mouvoir (et polluer…)
  • Le cloud computing est la 5ème puissance consommatrice d’énergie (avant l’Inde, l’Allemagne, le Canada, la France…). La dépendance énergétique des Data centers est invisible mais l’enjeu est énorme (illustration innovation sur le sujet)
  • Rappel « jancovicien » : l’électricité dans le monde est avant tout charbonnée. Je me permets pour le coup de rappeler qu’une voiture électrique à Bombay rejette indirectement plus de 250 g de CO2 au km.
  • Investissement public dans le domaine de l’énergie : c’est 1 milliard d’euros dont près de la moitié traitent de sujet nucléaire.

C’est le second expert en deux jours (je suis le MOOC Économie circulaire) qui minimise l’« irresponsabilité » environnementale supposée de la Chine. J’ai même appris qu’une législation sur l’économie circulaire avait été déployéeImage2 il y a plusieurs années déjà. Mme Escudié, elle, relativise la consommation énergétique chinoise (notamment du fait de la fonction d’externalisation de la production des biens aux services de l’occident – voir schéma ci-dessous l’illustration de la « fuite carbone »).

 

Dominique Pécaud (directeur IHT) « l’acceptabilité sociale des énergies nouvelles : critique et pratiques nouvelles »

Comment intégrer les « riverains » dans le déploiement des énergies nouvelles ? Ou plutôt,  comment « Demander l’avis aux parties prenantes et … ne pas en tenir compte ». Voici l’introduction de l’intervenant. L’approche est critique. Aucune démarche de transparence sincère ne semble être possible. Il est possible que je n’aie pas été assez intelligent pour tout comprendre.

Je retiens que le rôle de l’expert scientifique est de plus en plus remis en cause par le savoir profane, favorisé par l’accès à l’information sur internet. Démocratie en trompe l’œil ? Explication ou demande d’avis ?

Selon lui, la rationalisation sur des sujets scientifiques n’est plus vraiment possible.

2 idées intéressantes dans sa conclusion :

-          Travailler plus sur le patrimoine matériel et immatériel

-          Confronter régulièrement les savoirs scientifiques et les savoirs profanes

 

Rodica Loisel (maitre de conférence IEMN IAE) « Transition énergétique et effets de la RetD énergétique industrielle »

Il y a des gens qui bossent sur des études de marché de la production d’H2 et de ses usages à horizon 2030 sur la base du projet éolien offshore. Intéressant. Speed, mais intéressant…

La problématique : 30 % de la production d’électricité de l’éolien offshore est effacé du fait de l’incapacité de transporter le surplus d’énergie transformé. Parmi les différentes hypothèses étudiées : Power to gaz (pas d’investissement donc le plus intéressant), Power to power (investissement d’infrastructure), power to mobility

Bon, le résultat , c’est qu’aucun transfert n’est rentable !

Les installations industrielles n’aiment notamment pas le marche / arrêt imposé par la discontinuité de production d’ENR.

Pas gagné de voir le projet de Rifkin se transformer en réalité sur le court terme !

 

Bruno Auvity (Professeur Chercheur Polytech Nantes) « Piles à combustibles et hydrogène »

Donnée d’entrée ; les humains sont près à consacrer 10 à 20 % de leur budget à la mobilité. A horizon 2050 : la pertinence du choix techno de l’hydrogène devrait être évident. Aujourd’hui le coût est trop fort.

 

Mohamed MACHMOUM (Directeur de l’IREENA / Institut de Recherche en Energie Electrique de Nantes Métropole) « Dimensionnement optimisé, commande et intégration »

Alors là, on rigole plus. C’est de la technique pure et dure. Du coup, j’ai lâché.

Je retiens seulement que le câblage Haute Tension dans le cadre de projet Off-shore peut représenter jusqu’à 75% du budget de l’investissement !

Vive les machines lentes à aimants permanents !

 

Thierry BROUSSE (professeur Polytech Nantes) « Stockage de l’énergie : des solutions et des problèmes »

Une piste pour l’avenir  : le développement des batteries Sodium Ion; ce qui prendrait en compte la pénurie de ressource Lithium. C’est possible ! Les marais salants ont un nouveau débouché.

Et vives les Mésopores interconnectés !

Je n’ai pas pu rester pour les autres présentations, mais il est encourageant de voir l’énergie libérée sur le sujet Énergie en Pays de la Loire. Continuez !

 

Publié dans A L'OUEST, ENERGIE, INNOVATION | Pas de Commentaire »

Retour d’expérience : Défi des Familles à Energie positive

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 10 mai 2014

Voici 6 mois que je ma petite famille s’est engagée (au sein de l’équipe de Chantonnay) dans le Défi des Familles à Énergie Positive. Il est maintenant temps de faire un point sur cette expérience.

CaptureLe défi des Familles à Énergie Positive : de quoi s’agit-il ?

(extraction du site dédié aux Pays de la Loire : lien)

L’idée est de composer des équipes d’une dizaine de foyers se regroupant pour représenter leur village, leur quartier ou leur entreprise et concourir avec l’objectif d’économiser le plus d’énergie possible sur les consommations à la maison : chauffage , eau chaude, équipement domestique. 

Chaque équipe fait le pari d’atteindre 8% d’économies d’énergie – protocole de Kyoto oblige ! – par rapport à l’hiver précédant le concours.

Le concours se base sur le progrès global des comportements des concurrents : peu importe d’où on part, l’essentiel est de progresser en équipe.

Le bilan du défi de l’hiver 2012-2013 a été convaincant : en moyenne 13 % d’économies d’énergies.

La principale mission des participants (au delà de raisonner ses comportements) est de reporter sur une plateforme internet dédiée les  consommations d’énergie du foyer.

L’expérience des pays scandinaves, de la Hollande et de la Flandre nous montre que les ménages qui conservent leurs relevés de consommation de gaz et d’électricité et les comparent à ceux de l’année précédente, développent un réflexe énergie qui les poussent à économiser.

La mesure et l’échange, voici les principes fondamentaux de l’opération. En qualité, on a coutume de dire que « ce qui ne se mesure pas, n’existe pas« . Excessif mais applicable au sujet.Capture

Le principe et les outils – déclinés nationalement – ont été conçus par une structure nommée PRIORITERRE (lien) et les défis sont animés par les Espaces Info-Energie (ELISE en Vendée : lien). Il a eu lieu pour la première fois en Pays de la Loire lors de la saison 2011-2012. 

Pour participer à la prochaine édition : Contactez votre Espace Info-Energie

 

Les résultats : Capture

Notre petit groupe devrait atteindre largement notre objectif collectif de 8%. Champagne !

Normalement, l’effet « météo douce » de cet hiver est lissé par le programme de traitement des données. De mon côté, mes -27% me semblent quand même en partie dus à cet hiver chaud.

Peu importe, ma petite famille a quand même fait de vrais efforts pour maitriser notre consommation (plus de feu au poêle en compensation de la fermeture de radiateurs, fermeture plus systématique des volets, coupures en absence, jeu plus fin sur la régulation…).

Reste qu’il me faut virer cette chaudière fuel dans les plus brefs délais…

Ma conclusion :

Bien que sous-investit dans la vie du groupe (mille pardons à mes partenaires!) faute de disponibilité, je retiens plein de bonnes choses de cette expérience.

Avant tout, le fait qu’il s’agisse d’un travail collaboratif, visant les comportements et non les investissements. L’aide du point info énergie est riche de « petits trucs » du quotidien, loin des grands principes et bigrement opérationnels.

De plus, on n’est pas dans une approche écolo-élitiste mais dans une approche pragmatique, de bon sens, économique. Nous avons tous intérêt à baisser nos factures, même si la conviction écolo n’est pas notre première motivation.

Enfin, la démarche crée du lien, tout simplement.

Mon objectif :

Arriver pour la saison prochaine à monter un projet dans mon village…

Publié dans A L'OUEST, ENERGIE, GES | 1 Commentaire »

« Pourquoi pas » utiliser l’Energie Thermique des Mers profondes ?

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 1 mai 2014

Au hasard de la lecture du Courrier International n°1222, j’ai découvert que l’ETM (Énergie Thermique des Mers) était une option crédible puisque le géant américain Lockheed Martin (lien) vient d’annoncer avoir signé un contrat pour la construction d’une centrale ETM en Chine. Il s’agit de construire une centrale d’une capacité de 10 megawatts (l’équivalent de deux éoliennes marines de dernière génération) au large de la Chine. Elle doit fournir l’intégralité de la consommation électrique d’une station balnéaire.

Déjà en 1870, Jules Vernes évoque ce potentiel dans « Vingt-mille Lieues sous les Mers« . Sa concrétisation est une nouvelle reconnaissance de la capacité d’anticipation de cet illustre nantais !

Mais de quoi s’agit-il ? Capture

Le principe de la centrale ETM (ou Otec) est de produire de l’électricité à partir de grandes turbines actionnées par un gaz transformé en vapeur lorsqu’il se réchauffe grâce à la chaleur de l’eau de surface, pour ensuite être refroidi grâce à la fraîcheur de l’eau pompée à 1000 mètres de profondeur. Mais attention, cette énergie n’est pas disponible partout : en gros l’eau de surface doit être le plus chaud possible et grossièrement, les zones éligibles sont équatoriales.

Théoriquement, c’est le pied : en une année nous pourrions produire quatre mille fois plus d’énergie que le monde n’en consomme (source New Scientist). Sans production de GES, de manière indépendante des énergies fossiles ! Dans la vraie vie, c’est bien sur plus compliqué, le process est lui même énergivore, la distance production / consommation est problématique, la technologie en eau profonde n’est pas totalement éprouvée, les perturbations du milieu récepteur sont réelles…

On compte cependant déjà une dizaine de projets dans le monde en plus du projet de Lockheed Martin. Le groupe français DCNS est l’un des rares autres industriels dans le monde à miser sur cette technologie dont les principes de base avaient été validés par des physiciens français, dont Georges Claude, créateur d’Air Liquide, au début du XXe siècle.

Des applications potentielles… étonnantes !

Parmi les projets un peu fous associés à cette technologie, l’idée de fermes flottantes (cité dans Courrier International et faisant référence à un article de Modern Farmer). Le projet – Blue Revolution – prévoit de concevoir sur Hawaï des cultures hors-sol associées à de l’aquaculture en milieu ouvert avec l’apport d’une énergie locale et pas chère : la technologie ETM.

Détail intéressant : plus le réchauffement climatique est fort, plus cette technologie devient rentable (eaux de surface sont plus chaudes donc le gradian de température augmente) !

Pour en savoir plus sur la technologie ETM :

- l’énergie thermique des mers (lien)

- dossier dédié du club des Argonautes (lien)

Publié dans DEFINITION, ENERGIE, INNOVATION, POURQUOI-PAS? | 1 Commentaire »

12345...10
 

vagno |
Fin de séjour à Amnesia |
nkoloboudou |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | www.motamotadomicile.fr
| TOUJOURS MASI MANIMBA
| Du lien social