La consommation change… peut-être ?

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 7 juillet 2015

Les jours où je suis de bonne humeur (genre à la veille des congés), je me dis que le monde change dans le bon sens. Un petit post optimiste donc.

En introduction de ma bafouille : Lino Ventura dans ce cours extrait vidéo nous explique que « la société de consommation, c’est foutu!« (lien). Ceci tendrait à prouver que si changement il y a, il se met en place sur un temps long, quelques décennies s’étant déjà écoulées entre ce film et 2015. Capture

Nous posséderions aujourd’hui 15 fois plus d’objets que nos grand-parents ! Les impasses environnementales et sociales qui en découlent sont de plus en plus partagées et pour y répondre de nouveaux modes de consommation apparaissent. L’enjeu des différentes économies émergentes (fonctionnalité, partage, circulaire) est notamment de penser USAGE plutôt que PROPRIÉTÉ, comme expliqué simplement dans cette vidéo de l’ADEME (lien).

Plus concrètement, fleurissent sur internet des offres de services inimaginables il y a encore quelques mois : Les Échos.fr présentaient il y a peu l’apparition d’une entreprise proposant un système de location de Smartphone (lien), la société BOULANGER a développé une plateforme de location de matériel Hi-fi vidéo image (Lokeo – lien). Il est maintenant possible de consommer l’usage de sa télévision sans en être propriétaire.

Au delà de la location, des modèles proposant de véritables économies de la fonctionnalité trouvent progressivement leur place (incluant bien d’autres services que l’usage locatif – cf lien). L’exemple de Clarlight est à ce titre intéressant (lien).

La question est maintenant de savoir si tout cela est vraiment bon pour notre système Terre qui a bien besoin d’une perspective positive pour répondre à tous ses maux.

On peut considérer qu’il ne s’agit là que d’une modalité supplémentaire d’attirer le chaland et de faire consommer encore plus des personnes qui n’auraient pas eu les moyens d’acheter ! Ce qui au final ne résout rien aux enjeux quantitatifs (épuisement des matières, augmentation des déchets…), voir, dans le pire des cas, les amplifie.

On peut aussi voir les choses de la manière suivante :

1- en changeant les mentalités des consommateurs que nous sommes et en orientant nos habitudes vers l’ »usage » plutôt que « l’avoir », notre appétence à la possession va diminuer. Notre relation aux choses iraient diminuant et notre « plaisir » se trouverait à terme ailleurs que dans l’acte d’achat. Qu’est ce qu’une bonne affaire au bout du compte ?

2- effet indirect au système, les entreprises doivent sortir du « prix le plus bas » pour augmenter la durée de vie de leurs produits car restant propriétaire de ces derniers, ce sera trop couteux de renouveler / réparer… Les produits doivent ici obligatoirement être qualitatifs. On fait alors de la croissance « positive » car, créer de la valeur n’est alors plus systématiquement associé à l’augmentation quantitative de biens vendus, la marge se fait sur les services. On optimise le ratio valeur économique / dommages environnementaux. C’est bon pour la planète et on rêve de réconcilier « croissants » et « décroissants ».

 

La phrase d’Épictète « Heureux celui qui ne pleure pas sur ce qu’il n’a pas, mais se rejouit de ce qu’il a » peut éventuellement être « updatée » en « Heureux celui qui ne pleure pas sur ce qu’il n’a pas, mais se réjouit de ce dont il a l’usage« 

PS : laissez moi rêver

 

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J’ai vu « LIBRES! » de Jean-Paul Jaud et…

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 28 avril 2015

J’ai vu « LIBRES! » de Jean-Paul Jaud hier soir et j’en ressorts avec plein de sensations contradictoires.

203658.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxCe film documentaire est engagé. Il prend clairement parti contre l’usage d’énergie nucléaire (ses risques de défaillances, ses conséquences catastrophiques pour l’Homme). Pour ce faire, le réalisateur, qui est aussi l’auteur de « nos enfants nous accuserons« , prend plusieurs chemins parallèles : tout d’abord une colonie de vacances en Charente Maritime qui a une belle vue sur la centrale du Blayée. Les « monos » sont très écolos et apprennent aux enfants le danger du nucléaire, le bienfait de la Nature et de la musique (je résume bien-sur).

Ensuite, c’est le moment le plus fort, un passage à Fukushima dans la zone interdite. On traverse une ville fantôme où le temps s’est arrêté il y a 4 ans. Paysage de désolation et détresse humaine. Au Japon, le premier ministre de l’époque est interviewé par Hervé Kempf et il exprime pourquoi il est devenu évident que l’énergie nucléaire ne doit plus être utilisée par l’homme. Le calendrier nous fait des blagues (pas drôles soit) puisqu’il est question que très prochainement le Japon redémarre pour la première fois depuis 4 ans une ou deux centrales (oui, oui, ça fait 4 ans que le Japon vit sans électricité nucléaire), ce qui provoque la colère de l’auteur à succès Murakami (lien).

Enfin pour la perspective positive, le réalisateur passe un peu de temps au Danemark sur l’ile de Samso (lien) qui est une ile 100% énergie renouvelable. C’est donc possible de faire sans nucléaire et avec vent, paille et soleil.

Voilà le film maladroitement résumé. La balade proposée est esthétique, la volonté de tirer la sonnette d’alarme sincère. Lors de l’échange entre la salle et Jean-Paul Jaud, j’ai ressenti une forme de désespoirs de l’auteur et l’expression que faire des films était sa manière de contribuer à une prise de conscience. C’est globalement réussi et je recommande vraiment de voir ce film pour contribuer à se faire un avis. En sortant du film, on a la conviction qu’une autre catastrophe comme Tchernobyl (cela fait 29 ans. Quelques jours après la catastrophe, Joel de Rosnay écrivait un article toujours d’actualité : lien) ou Fukushima ne manquera pas d’arriver.

Ceci dit, j’ai plusieurs regrets suite à cette soirée :

  • je continue de penser que le banc des accusés (puisqu’il s’agit bien d’un film à charge) présente un absent de poids : le charbon. Quels sens il y a monopoliser toutes les discussions sur le nucléaire et oublier celui qui tue le plus à la surface du Globe (dans les mines et du faits des particules fines) ?
  • alors que ce film devrait être un point de départ à l’échange au sein de la société et je me suis retrouvé dans un contexte militant frisant l’entre sois. Ce n’est en rien la faute du film ou de l’auteur, mais l’enjeu est bien de convaincre les non convaincus.
  • je n’ai enfin pas du tout apprécié la posture du réalisateur vis à vis des enfants. Sur le fond, l’esprit est surement bon, mais dans la méthode, c’est de mon point de vue de la manipulation de jeunes esprits. Je n’ai pas été à l’aise avec le numéro des « monos » qui s’adressaient surement plus à la caméra qu’aux jeunes quand ils expliquaient le mensonge de l’État aux citoyens sur le nucléaire… Comment créer une génération de complotistes.

Bref, je me sens plein de contradictions. J’ai été formé par Jean-Marc Jancovici en 2005, brillant accusateur de notre dépendance aux énergies fossiles et défendeur affiché de l’atome. Je m’émancipe tout doucement et je pense aujourd’hui en effet que les risques associés à l’usage du nucléaire civil n’en valent plus la chandelle, surtout maintenant que l’on connait le coût réel du Kwh nucléaire et que l’on se rend compte qu’il n’est pas compétitif, y compris vis-à-vis des énergies renouvelables (lien sur un article du Huffington Post). Elle n’est pas si bon marché l’électricité de l’atome ! et le mensonge d’État est pour moi ici.

Je sais aussi qu’un aussi grand péril que le nucléaire est l’usage du charbon qui tue tous les ans les hommes par milliers (mais ils ne sont pas occidentaux, donc on ne les voit pas…).

Je sais enfin que rien n’est simple et que la raréfaction en métaux rares empêche d’envisager une généralisation mondiale des énergies renouvelables de haute technologie (lire P. BIHOUIX : lien).

Bref, je ne sais pas grand chose…

Alors quoi ?

Je crois qu’un chemin est possible. Il intègre le renouvelable, la sobriété, une autre relation à consommation et à la production (lien). Une sorte de mélange de nos compétences qui ne sera accessible qu’en mixant l’engagement citoyen et le savoir faire industriel.

Un peu de vision politique sur le sujet serait la bienvenue, mais on devrait pouvoir faire sans…

 

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Qu’est-ce que tu Voeux pour 2015 ?

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 26 décembre 2014

En 2014, ce blog a vu passer son 100 000ème visiteur, ce qui ne veut pas dire grand chose (lien) mais qui me motive quand même à m’appliquer un peu pour rédiger une bafouille acceptable. Une saine petite pression pour me motiver dans cet « entre deux réveillons« . Si on oublie l’opulence consumériste que m’évoque cette période de l’année, reconnaissons lui aussi l’occasion qu’elle nous offre de nous retrouver ensemble pour passer de bons moments. Ne boudons donc pas notre plaisir (c’est Patrick Sébastien qui me l’a enseigné en 2014 - lien), arrêtons de tout voir en noir (pourtant la NASA a prédit la fin du monde cette annéelien), enrichissons nous de nos expériences récentes et envisageons la suite le plus positivement possible.

Mon envie est, en cette période de transition professionnelle (lien), de souhaiter à tous (et à moi en particulier) une liste de « je vœux », en échos à certains posts publiés en 2014 sur ce blog. Donc pour cette année 2015, je VŒUX :

  • INNOVER. L’innovation est multi-forme et elle n’est surtout pas que technologique (la géo-ingénierie ne m’a pas convaincu cette année -lien). L’émergence des nouveaux modèles économiques attire toute mon attention et je crois vraiment qu’une partie de la solution à notre problème de dépendance totale entre croissance et épuisements des ressources naturelles, se trouve dans l’Économie de la Fonctionnalité (lien) et l’économie circulaire. Ma priorité pour 2015 est donc de convaincre et de contribuer à déployer ces modèles économiques nouveaux. Et l’histoire va commencer le 7 janvier prochain (lien)…
  • AGIR. Il se passe beaucoup de choses sur mon territoire. De la TRIA (Troisième Révolution Industrielle et Agricolelien), aux conférences éclairantes du Collèges de Transitions Sociétales, en passant par la vie associative de Carbon’at; les occasions de travailler ensemble pour faire des choses bien foisonnent. Je nous souhaite d’avoir la possibilité d’investir ce temps non rémunéré en Euros mais pourtant à forte valeur ajoutée !
  • LIRE plus qu’en 2014 (lien vers mes lectures 2014), m’ouvrir au savoir que d’autres ont partagé. Je nous souhaite à tous d’arriver à prendre le temps de sortir de l’urgence du quotidien pour traiter l’important. Et lire me semble important.
  • Faire CONFIANCE. Aucune solution innovante ne marchera sans confiance. Dans une époque où il est de bon ton de se méfier, de se protéger, de s’isoler de l’autre; je veux prendre le risque de la confiance. Que l’on parle de nouveaux modèles économiques ou de management en entreprises (lien), l’absence de confiance dégrade les chances de succès. Organisons la confiance, construisons une confiance « éclairée » (antonyme d’aveugle); mais bâtissons sur la confiance.
  • RIRE. La gravité de la situation ne doit pas nous empêcher d’en rire pour la supporter, la dépasser, libérer une énergie positive sur des sujets pas drôles. Autodérision, mise en évidence de notre absurdité… tout est bon à prendre pour ne pas se noyer dans le pessimisme ambiant alimenté façon « vis-sans-fin » par les mauvaises nouvelles des chaines d’info continue. Sortir du fait divers et se divertir par le rire. En 2014, plein de trucs m’ont fait rire (lien).

 

 

En 2015, je nous souhaite d’AGIR, de RIRE, de LIRE, d‘INNOVER et de démontrer que la CONFIANCE ça marche… Sans attendre.

Please, don’t wait

Capture

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100 000 visiteurs !

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 28 novembre 2014

100 000 visiteurs sur ce Blog depuis septembre 2011 : GÉNIAL ! LA GLOIRE !

Bon, c’est vraie que je n’ai aucun point de comparaison sur le sujet; c’est surement beaucoup moins qu’une journée sur le site du « bon coin ». Nous dirons que ça vaut quand même le coup de fêter le compte rond.

100 000, ça m’a semblé beaucoup… Après réflexion, je pense que l’on peut revenir sur Terre et relativiser cette « performance ».

100000-views

Quand je mets un post en ligne (poussé par Twitter), un de mes premiers et fidèles lecteurs s’appelle ROBOT ! Je pense que Mr ROBOT ne s’intéresse pas trop à mes histoires de responsabilité sociétale et comme il est vraiment souvent là, il me parait juste de diviser par deux (carrément) le nombre de visiteurs théoriques pour évaluer le nombre d’humains de passages.

50 000 visiteurs, c’est quand même bien…

… pour être honnête, je vais régulièrement en tant que visiteur sur mon propre blog pour vérifier des mises en pages, identifier des fautes d’orthographes après quelques jours de digestion, retrouver de vieilles publications (…). Admettons que j’y aille 10 fois par semaine. En 3 ans, ça fait quand même 1570 visites (quel narcissique je fais). Arrondissons à 2 000.

ça nous fait 48 000 visiteurs humains qui ne sont pas moi. C’est encore bien…

… mais je sais qu’une grosse partie de mes visiteurs sont des « réguliers ». Appliquons la célèbre règle des 80/20 : 20% des visiteurs réguliers représentent 80% des pages consultées. Suivant cette logique 38 400 visites sont réalisées par mes « réguliers ». Je vais estimer leur nombre au nombre de mes followers sur Twitter : 238. Il me reste alors (48000-38400+238) environ 10 000 visiteurs à fêter.

10 000 visiteurs, je suis content…

… mais quand même, il y en a pas mal qui reste moins de 3 secondes. Ils ont du se tromper de chemin ceux-là ! J’estime – avec les statistiques à disposition – que 1/10 de mes visites sont dans ce profil.

Bon, ben voilà, aujourd’hui je fête finalement mes 1 000 visiteurs !

Déçu ?

Aucunement : même si seulement 100 personnes de passage sur mon blog estiment avoir appris quelque chose sur mes sujets de prédilection; je serai très fier de mon boulot.

Merci à vous, moi je continue.

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Et si on profitait, en 2015, de l’évolution des normes ISO 9001 et ISO 14001 pour les dépasser ?

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 29 octobre 2014

En 2015, deux référentiels majeurs du panorama des certifications en entreprise vont changer : ISO 9001 qui s’intéresse, pour simplifier, au couple client/produit (ou service) et la norme ISO 14001 qui s’intéresse au couple parties intéressées / impact environnemental (voir post précédent sur les évolutions attendues de la norme ISO 14001).

Les évolutions de ces deux normes vont dans le sens d’une amélioration globale des exigences. Par exemple, ISO 14001 semble s’ouvrir plus franchement à la prise en compte de la chaine d’approvisionnement et à la logique d’Écoconception. Ceci doit permettre de répondre à certaines incohérences que je suis amené à observer dans mon quotidien. Par exemple, peuvent être certifiées aujourd’hui des entreprises de « négoce » se déresponsabilisant totalement sur la manière dont sont conçus et produits les objets vendus puisque c’est « hors périmètre » ! On parle alors de tri de papier, de stickers pour éteindre les lumières alors que les enjeux environnementaux (et potentiels d’amélioration) en amont dans la chaine de valeur sont énormes. La crédibilité d’une certification est ici clairement mise en cause. Quelle est ici la vision globale de l’amélioration la performance environnementale ?

Ma réflexion est aujourd’hui la suivante : n’est-il pas temps de sortir de la logique de « réponse à une exigence » pour intégrer à nos démarches managériales d’autres ingrédients comme les principes de l’Ergonomie (l’Homme au travail), du travail libéré (lien), du happy management (lien)… ; en deux mots comme en 100 : les enjeux de la RSE ?

Il est grand temps de dépoussiérer notre approche contrainte et souvent minimaliste au risque de pérenniser des chapelles entre la recherche de conformité et la « vraie vie » managériale de l’entreprise. Un système de management ne doit pas être l’apanage d’experts en normes et doit se rapprocher plus clairement du « management » de l’entreprise !

Il existe un risque, avec le contexte de crise que nous vivons, que les entreprises désambitionnent totalement leurs systèmes de management et ne gèrent (lorsque le marché l’exige) « que » des certificats. Le fond s’oublie alors. On gère par le « petit bout ». Et pourtant, des modes de management innovants peuvent être une partie de la réponse au contexte contraint pour motiver, simplifier, innover… Faire autrement et peut-être mieux.

En disant ça, je ne fais pas vraiment mon coming-out. J’ai toujours cru à la pertinence des Systèmes de Management et je souffre de l’opposition permanente régulièrement faite entre « les entreprises libérées » et « les entreprises ISO ». Comme si, dans notre monde marqué par le besoin de « clivage », nous n’étions pas capables d’accepter les nuances, la complexité. Par exemple, qui pense sérieusement que l’on peut maitriser des risques « produit » sans un minimum de règles et de surveillance ? Et par ailleurs, qui peut nier que nos habitudes de régulation par la tâche et par la surveillance hiérarchique « descendante » pénalisent initiatives et responsabilisation dans nos organisations ?

  • OUI, nos systèmes sont souvent ankylosés et peu à même de se remettre en cause en profondeur,
  • NON, nos systèmes de management ne servent pas à rien. Ils assurent des basiques vitaux pour l’entreprise comme la recherche de la conformité aux engagements pris, la maitrise des risques, le respect de la réglementation. Ce n’est pas rien !
  • OUI, il faut faire évoluer nos organisations en faisant plus confiance à l’Homme,
  • NON, cela n’est pas contradictoire avec le respect des normes de certification. Chacun doit s’interpréter les référentiels donnant un cadre général finalement très ouvert,
  • OUI, il faut faire évoluer notre système procédural qui trop souvent définit des « pratiques impraticables« . Tout le monde est conscient que le respect à la lettre d’un système documentaire ne permet pas le fonctionnement de l’entreprise. OUI, il faut avoir le courage de prévoir la place à la liberté de décision individuelle… dans un cadre maitrisé et moins hypocrite,
  • NON, il ne faut pas casser l’existant et surtout NON, « management » et « système de management » ne sont pas deux sujets sans lien.

 

Vous savez quoi ? Les référentiels sont compatibles avec les principes de la RSE. On peut faire des trucs bien en entrant par la porte « Système de Management ». Le secret, c’est seulement de ne pas s’arrêter à la recherche de conformité. Il est cent fois  préférable de « négocier » avec un auditeur votre propre interprétation de la norme et d’être satisfait de la valeur véhiculée en interne; plutôt que de « négocier » avec vos collaborateurs sur la raison de la mise en place de telle ou telle disposition inutile. La quête de sens est la clef.

 

Ma conclusion aura une forme de décision personnelle. Ma contribution à la vie des systèmes de management sera dorénavant « ambitieuse » en termes de contribution aux enjeux du développement durable… ou ne sera pas. Je ne veux plus ne pas aborder ces questions :

  • Comment la performance des processus doit-elle être envisagée en intégrant le Bien-être au travail ?
  • Comment rapprocher la vie théorique (ce qu’il faut faire) de la vraie « vie » pour gagner en crédibilité sur le terrain ? Comment s’interdire l’hypocrisie de la définition de règles inapplicables ?
  • Comment réellement déployer une logique de coût global et non de prix d’achat salutaire pour tous, y compris pour la création de la confiance dans les relations clients fournisseurs ?
  • Comment parler concrètement de valeurs immatérielles ? Les hommes et les femmes qui composent l’entreprise ne sont-elles que des « ressources » ?
  • Ne faut-il pas définir des objectifs de performance collectifs plutôt qu’individuels (et créer ainsi de la solidarité) ? Ne faut-il pas bannir la notion d’ »évaluation individuelle » et la remplacer par des entretiens de progrès ?
  • Ne faut-il pas redonner la place à la Confiance dans nos organisations ? Nous travaillons entre adultes, non ?
  • Comment remettre le Client au centre en tant « que consommateur de solution » ?
  • Et pourquoi pas, oser questionner le client sur des prescriptions parfois sur-qualitatives qui pénalisent la performance globale de l’entreprise ?
  • Ne peut-on pas accepter parfois, que certains niveaux de performance qualitatif ne soient pas quantifiables (une révolution !) ?

 

Je suis sûr qu’il est possible de mieux utiliser les outils « systèmes de management » à la lumière des données de notre époque.

 

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Savoir réagir en cas d’AVC

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 30 septembre 2014

C’est pas souvent que je réagis aux nombreux mails « viraux » que je reçois. Les « merci de faire suivre pour faire votre part » me sont toujours apparus très futiles.

Concernant la conduite à tenir en cas d’AVC, il m’a semblé évident que c’est une connaissance de base que nous devrions tous partager pour, au cas où le cas se présente, ne pas trop nous poser de question mais agir.  J’ai donc recoupé avec le site ameli.fr et retranscris quelques évidences. 

Pas grand chose à voir avec les sujets de ce blog, sauf que c’est peut-être aussi ça la « responsabilité sociétale » : savoir aider l’autre.

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J’ai aussi appris dans ma recherche ce qu’était un AIT – non moins critique :

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Patrick Sébastien m’a ouvert les yeux !

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 26 juillet 2014

Dans la famille des expériences improbables, je suis assez content de m’être retrouvé hier soir, par le fait d’un hasard, à la dernière soirée de l’excellent festival de Poupet (lien). Coutumier de ce lieu pour des concerts de Tracy Chapman, Ayo, Thomas Fersen, Texas, Kathy Melua (et j’en passe), je me suis retrouvé hier soir bien loin de mes bases musicales pour Captureune soirée à connotation festive. 

Si je parle de cette expérience anodine sur ce blog, c’est que je pense que nous sommes beaucoup, en critiquant à priori le caractère lourdingue du style de la star de France 2, à passer à côté de quelques chose d’important.

Séquence mea culpa et réflexion sociologique de bas étage.

Je ne ferai pas mieux que Ouest France du jour (ci-contre) pour décrire l’ambiance de cette soirée. Une ambiance de fête que je n’ai jamais vécu (je ne suis pas un habitué des férias il est vrai mais j’imagine une certaine proximité avec ces dernières). Y-a pas à dire, les 4 ou 5000 personnes présentent étaient hier soir heureuses grâce au « petit bonhomme en mousse » et autres chansons de fin de bal.

Pourquoi donc mes congénères semblaient-t-il si heureux d’être ensemble, de chanter, de faire les sardines ?

Et finalement, pourquoi bouder son plaisir dans de tels moments de communion festif ?

Quelle prétention pousse certains (dont moi jusqu’à hier), à déconsidérer ce talent de chauffeur de salle ?

Mon expérience personnelle m’a apporté la preuve que des amis de 20 ans pouvaient se déchirer (notamment) parce qu’ils n’avaient pas le même goût de la fête. Alors que un ne voulait pas faire « tourner les serviettes », l’autre y voyait un certain dénigrement de sa vision de vivre un moment festif. Nous sommes tous différents, il est vrai, mais je suis aujourd’hui conscient que nous nous créons parfois des blocages : « c’est ridicule », « de quoi j’ai l’air ? »…

Et si faire la fête à fond, chanter, danser (…) pendant une heure ou deux était salutaire ? et si des gens comme Patrick Sébastien avaient un vrai rôle social – non reconnu- en catalysant ces moments où on a le droit d’oublier les problèmes de son quotidien ? S’oublier quelques heures. Ce n’est pas ça que l’on trouve formidable au carnaval de Rio ? Activer une soupape de temps en temps pour ne pas oublier qu’être vivant, c’est aussi être heureux avec les autres. La masse de joie observée hier m’a vraiment questionné.

Ne snobons pas la valeur de tout ceci. Je dis ça en tout conscience d’être, dans les chansons de Patrick Sébastien, le « triste », le « donneur de leçon », « le rabats joie » du simple fait des sujets de mes préoccupations traitées par ailleurs dans ce blog… mais c’est secondaire.

Selon moi, ces moments sont des beaux moments qui nous rendent vivants, pour autant, il serait dangereux de prendre pour philosophie de vie les paroles de ces chansons. Profiter de la vie n’est pas, selon moi, ignorer les problèmes existants en se cachant derrière la jouissance permanente immédiate. C’est peut-être une limite pour les puristes !

Je préciserai, pour terminer, que mon enthousiasme tout neuf pour l’OVNI Patrick Sébastien ne va pas jusqu’à cautionner ses interventions populistes qui me paraissent totalement hors sujet, inutiles, gratuites et dangereuses. ça aussi, c’est dit.

Belle soirée en tout cas.

 

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13 années, presque 14…

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 11 juillet 2014

Cette semaine, Qualeader, l’entreprise au sein de laquelle je travaillais depuis 2001 a cessé d’exister. Capture

Ce post n’est pas écrit pour exprimer une quelconque lamentation -je ne suis vraiment pas dans cette posture- mais pour me rappeler de ces 13 dernières années et acter le fait que cet évènement n’est pas anodin pour moi. Une sorte d’hommage.

Le premier semestre de cette année 2014 aura donc été marqué pour moi par deux évènements : j’aurai lu les 1700 pages du cycle 1Q84 de l’auteur japonais Murakami et j’aurai mis un terme à une collaboration de 13 années avec Qualeader.

En 2001, une entreprise et son gérant, Jean-Philippe LEGER, ont décidé de prendre le risque de donner une chance à un jeune diplômé qui n’y connaissait rien dans les métiers du conseil et de l’audit. Ce n’est pas rien de prendre le risque du « cadeau de la confiance« . Je ne dis pas que je n’aurais rien fait de ma vie sans cette opportunité, mais quand même, ce cadeau a construit, sur bien des aspects, ce que je suis aujourd’hui.

De mes années chez Qualeader, je retiens avant tout la liberté qui m’a été offerte ces derniers temps. J’ai choisi de monter en compétences sur le Bilan Carbone, j’ai choisi de créer le club d’entreprises Carbon’at (devenu association), j’ai choisi de suivre la formation CHEDD Pays de la Loire (qui m’a un peu donné envie « d’autre chose »)… Peu de salariés peuvent faire le constat d’une si grande chance.

En échange de cette liberté, j’ai bien-sur beaucoup donné de mon énergie et de mon temps, parfois sur des missions, qui à la veille de mes 40 ans, devenaient difficiles à assumer; la recherche de sens prenant de plus en plus de poids.

Aucun regret, aucune amertume, seulement le sentiment que pour moi, cette fin correspond à un nouveau début salutaire et synchrone avec mes aspirations. Pour ceux qui ont lu 1Q84, le parallèle avec la « chrysalide de l’air » est marquant. La renaissance peut prendre de multiples expressions (pour ceux qui ne l’ont pas lu, mon propos doit être obscure. Pour votre culture lisez-le, vous verrez deux lunes…).

Alors, aujourd’hui je choisis de ne garder que le positif de ces 14 dernières années. Merci Jean-Philippe et bon vent à tous les anciens de Qualeader dans leur nouvelle vie.

Comme disait le curé qui m’a marié, ce qui compte dans la vie, ce sont les projets, et en ce qui me concerne, ils ne manquent pas.

 

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La marche : une école des principes écologiques

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 18 juin 2014

6 jours de randonnées dans les Pyrénées ont fini de me convaincre de la pédagogie permanente (et gratuite) de la pratique de ce sport au regard des enjeux environnementaux et sociétaux, objets de mes préoccupations. Tout en étant l’acte le plus simple que notre condition humaine nous offre (à la plupart d’entre nous en tout cas), la marche intensive m’apparait enthousiasmante et illustrative de quelques notions applicables dans d’autres contextes.

  • Tout d’abord, dans les randonnées en autonomie, le premier enjeu est de gérer le poids de son sac. C’est un détail, mis quand on porte ses petits objets, on fait le tri de l’essentiel ! Sobriété (on n’emmène pas le superflus) et innovation au service de la performance (les duvets sont par exemple aujourd’hui d’une légèreté étonnante !)Capture2
  • Randonner, c’est aussi penser en permanence « efficacité énergétique ». Chaque geste doit être économisé pour préserver le capital énergétique qui doit permettre de passer le prochain col. Pas de dépenses inutiles d’énergie, l’enjeu et de trouver son rythme.
  • Idem avec l’eau. Elle est indispensable. Mal évaluer son besoin en eau est très vite stressant et pénalisant physiquement.
  • Autre point très instructif : dans les refuges, le randonneur repart avec ses déchets dans son sac. C’est un moyen très incitatif de limiter leur production. On voit, on porte ses déchets (on ne les cache pas un grand récipient loin des yeux, ce qui tend à nier leur existence).
  • Dans les refuges encore, il n’y a pas de télé. On parle à nos voisins. On mange à la même table (on dort même dans la même pièce!). Du coup, on a plus d’activité sociale dans cet endroit reculé de la vie urbaine qu’ailleurs. De toute façon l’envie de dormir est souvent plus forte que de regarder un épisode des Experts !
  • Les moments de randonnées sont aussi des grands instants d’ouverture au monde qui nous entoure. Pas de téléphone portable, pas de sollicitation commerciale. Que du temps à marcher et regarder où poser le pied et chercher du regard les isards, marmottes, les points de vue… Accepter le silence comme un bienfait, pas un comme un vide à combler. En dehors de ces moments, nous prenons rarement le temps d’observer la beauté et la fragilité de notre biosphère.
  •  Enfin, notre relation au temps change. 6 heures à marcher. Pas de rendez-vous. Une dégustation des bons moments comme on déguste un bon vin. Être efficace en prenant son temps. Comme le dit Pierre Rabhi : ce n’est pas le temps qui passe, c’est nous. C’est peut-être finalement ça la sobriété heureuse. Peu de choses qui donnent un maximum de plaisir (il faisait beau, c’est vrai que sous la pluie j’aurai peut-être écrit un post sur les bienfaits du gore-tex !).

 Bon allez, je reviens dans le monde des connectés…

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Lu : La république BOBO (commentaires et auto-critique)

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 1 mai 2014

Avant toute chose, je dois avouer que je suis addict des chroniques matinales de Thomas Legrand sur France Inter. J’ai l’impression qu’il exprime des pensées que suis incapable de formuler. Il est donc fort logique que j’ai été attiré par « La République Bobo« , écrit par le couple de journalistes Thomas Legrand et Laure Watrin. Je me suis donc détourné de mes lectures habituelles pour me détendre un peu et appréhender le monde surprenant des Bobos.

Je voulais aussi répondre à la question : « en suis-je ?« .Capture

Le livre

Le sujet est traité avec humour, auto-dérision, critique, et finalement avec une certaine objectivité considérant que les auteurs assument parfaitement leur statut Bobo.

Passé la surprise de la découverte d’un vocabulaire insoupçonné (vous savez ce que c’est vous un hipster? un no-logo? un gentrifieur? bobo mixeur?…);  on se laisse guider agréablement dans une balade au fil de nombreuses illustrations extraites du quotidien des deux auteurs.

La limite, c’est qu’on peut ressentir, quand on n’est pas de la capitale, une certaine distance au sujet tant les références parisiennes sont nombreuses… Une interprétation de ce qu’est un « bobo des champs » est donc à co-construire en parallèle de la lecture. Mais j’adore la co-construction.

Les « bobos » ici décrits, bien que impossibles à définir précisément, présentent des caractéristiques communes comme un haut niveau d’éducation (plus qu’un haut niveau de revenu semble-t-il), une curiosité à l’autre affirmée, un positionnement supra-national sur les problèmes de société en général, une recherche permanente d’authentique (quitte à l’inventer), un fort niveau de culture et une sensibilité réelle aux problématiques environnementales (…). Je retiens surtout que les bobos sont des personnes qui ont une difficulté permanente à vivre en phase avec leurs exigeantes valeurs (je me retrouve bien là dedans!). 

L’ouvrage ne cache pas que le Bobo énerve. A la campagne on dirait facilement qu’ils sont plus des « diseux » (dans le sens donneur de leçon) que des « faiseux« . Exemple caricatural : tout bobo a intégré les enjeux du réchauffement climatique mais se sent malgré tout dans l’obligation de prendre l’avion souvent pour aller à New York (j’ai appris que Brooklyn était la Mecque Bobo) ou dans d’autres lieux improbables pour vivre son ouverture aux autres cultures. La bonne conscience du bobo voyageur (il semble que le bobo soit souvent voyageur) se consolera par le choix de déplacements en vélo ou de la nourriture bio une fois arrivé sur place (et le fait que les proportions en matière d’impact ne soient pas comparables ne rentre pas en compte dans le bilan). Moi aussi, consultant énergie-climat, ce comportement m’énerve un peu…

Après, le Bobo est souvent une victime récurrente des discours des extrêmes politiques; et ça, ça me les rend plutôt sympathiques !

La question sans intérêt : suis-je un Bobo des champs ?

J’ai toujours pensé que je présentais de nombreuses caractéristiques du Bobo. M’émerveiller devant une tondeuse mécanique (lien), mes deux poules (lien), ma critique permanente de notre société de consommation (lien) et je ne parle pas de ma sensibilité environnementale objet de ce blog et de mes nombreuses incohérences personnelles… Tout ça, c’est drôlement « bobo compatible » me semble-t-il.

Je suis même convaincu que beaucoup de proches m’envisagent comme un « Bobo » pur jus et je ne suis pas sur du tout que cela me dérange tant que je peux concilier ça avec mes relations amicales (non bobo pour l’essentiel). Pour autant, il me semble que la réponse n’est pas binaire : chacun peut avoir ponctuellement des comportements « bobo compatibles » sans pour autant être en phase avec toutes les illustrations de l’ouvrage (le rapport au déplacement aérien, l’élitisme culturelle… ne me caractérisent pas du tout).

Donc oui, « j’en suis… un peu parfois ».

La question de fond : dans quelle mesure le bobo peut-il aider la Transition ?

Si on prend un peu de hauteur, ce qui me parait être un vrai enjeu sociétal, c’est le rôle que peuvent éventuellement jouer les « bobos » dans les transitions sociétales à venir (Gouvernance territoriale, organisation de l’entreprise, climat, énergie, social…). Les auteurs retiennent déjà un certain nombre d’effets positifs indirects au mode de vie des bobos : ils savent faire pression sur les collectivités pour l’amélioration de l’espace public et tous les habitants en profitent. Ils savent animer, mobiliser, organiser des évènements qui contribuent à la mixité sociale. Sans bobos, quid de la consommation collaborative ? de la consommation responsable ? des AMAP ? des affichages environnementaux sur les produits ? Ils sont souvent compétents, motivés et investis.

Si les bobos ont démontré qu’ils pouvaient être des éclaireurs sur de nombreux sujets, comment passer maintenant la vitesse supérieure et les aider à mieux proportionner leurs actions aux enjeux qui nous fond face ? Comment faire en sorte que 80% de leur énergie ne soit pas consacrée à des micro-sujets ? Comment raisonner leur soif de déplacement international ? Comment… ?

Leur niveau de culture et d’ouverture les pré-disposent à comprendre les incohérences de notre société et pourtant, paradoxalement, on peut aussi considérer qu’ils y sont parfaitement adaptés (ils y réussissent bien en fait). S’ils sont de potentiels relais de transition à ne pas ignorer; des changements de paradigme trop forts ne risquent-t-ils pas d’être impossibles du fait de leur contribution au système en place ?

PS / message à l’attention des auteurs : en terme d’éco-conception de l’ouvrage, autant de pages noires avec si peu de caractères blancs, c’est pas très raisonnable (même si très joli). Incohérence quand tu nous tiens…

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