Commentaires suite à la publication du Bilan énergétique de la France 2011
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 23 août 2012
Annuellement l’observatoire statistique du Commissariat Général au Développement Durable produit un recueil chiffré exhaustif sur les résultats énergétiques de notre beau pays. Très intéressant, bien que pas toujours facile à pénétrer. Ce rapport est important, car il sera pris en compte dans la conférence nationale sur l’environnement (transition énergétique et biodiversité) qui se déroulera les 14 et 15 septembre (lien sur l’image pour consulter le document dans son intégralité).
Extraits choisis :
Des conditions exceptionnelles
Les conditions météo de 2011 ont lourdement impacté notre bilan énergétique. Rappelons que 2011 est l’année la plus chaude connue de mémoire de statisticiens et donc que logiquement les ménages ont moins chauffé leurs habitations. De plus, la pluviométrie a été largement déficitaire au printemps et à l’automne ce qui a lourdement pénalisé la production d’hydro-électricité. A lire le site DRIAS, cette année 2011 préfigure bien de notre météo des prochaines années.
Une performance énergétique discutable
« Corrigée des variations climatiques, la consommation totale d’énergie primaire poursuit sa remontée en 2011 (+ 0,8 %), après le creux enregistré en 2009 en raison de la crise économique. Elle dépasse ainsi 266 Mtep. »
« L’intensité énergétique finale diminue de 1,6 % en 2011, après – 1,7 % en 2010. Sa baisse annuelle moyenne depuis 2005 s’établit désormais à – 1,3 %. »
« Par habitant, la consommation d’énergie finale est en baisse de 0,5 % en 2011. »
« La consommation finale énergétique corrigée des variations climatiques est stable pour la deuxième année consécutive : + 0,1 % en 2011, après – 0,1 %. Malgré une hausse continue des prix de l’énergie depuis 2009, la consommation de certains secteurs reste dynamique. C’est le cas des transports, dont la consommation augmente de 1,5 %, revenant à son niveau de 2008, ainsi que du tertiaire et du résidentiel. En revanche, la consommation d’énergie diminue de 1,1 % dans l’agriculture et même de 3,4 % dans l’industrie, malgré une hausse de la production du secteur. Dans l’industrie, le recours aux énergies fossiles a diminué en 2011, en part relative, tandis que les énergies renouvelables augmentent et que l’électricité reste stable. »
Comme le montre le tableau ci-dessous, malgré tous nos engagements, on consomme toujours « plus » :
La seule bonne nouvelle : émissions de CO2 en chute en valeur absolue (merci la météo)
« Les émissions de CO2 liées à la combustion d’énergie diminuent de 6,7 % en 2011 en données réelles. Leur baisse n’est toutefois que de 1,1 % après correction des variations climatiques, c’est-à-dire en tenant compte de la douceur des températures moyennes. La baisse est donc un peu moindre qu’en 2010 (- 1,8 %). Néanmoins, elles sont sur une tendance favorable : elles ont reculé de 8,4 % par rapport à 2007, et de 6,3 % par rapport à 1990. »
Une production d’énergie renouvelable décevante
Voici de quoi actualiser vos tablettes. En 2011, la production française d’électricité était assurée à 79 % par le nucléaire, à 10 % par le thermique classique, 9 % par l’hydraulique, 2,2 % par l’éolien, et 0,4 % par le photovoltaïque, qui reste encore très marginal. La mauvaise nouvelle : la production d’électricité d’origine renouvelable régresse de 17 % à 64,8 TWh. « Les hausses pourtant significatives des productions éolienne (+ 2,3 TWh), photovoltaïque (+ 1,4 TWh) et biomasse (+ 0,3 TWh) n’ont pu compenser la baisse sans précédent de la production hydraulique renouvelable (- 17,2 TWh). »
Voici une répartition géographique des implantations pour planifier vos voyages en TGV :
Je ne sais pas si la Troisième Révolution Industrielle est engagée, mais si c’est le cas, ça ne se voit pas sur ces résultats…
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