Posté par Jean-Luc DOTHEE le 18 février 2012
Ce surprenant Bouthan… mérite que l’on s’attarde quelques instants sur son cas.
Ce petit pays, perché sur les flancs de l’Himalaya a pour voisins de palier les deux pays les plus peuplés du monde (Inde et Chine). Cela fait très peu de temps que ce pays est démocratique mais il présente la très grande originalité d’avoir mis en place dès les années 70 un indicateur très original (innovant au regard des questions que nous nous posons sur la pertinence de l’exclusif PIB : lien) : le BNB ou Bonheur National Brut. Cet indicateur national s’appuie sur l’évaluation du développement économique, de la préservation et de la promotion culturelle, de la défense de la nature et de la bonne gouvernance.
Au delà de l’outil de mesure, il semble bien que la déclinaison opérationnelle soit démontrable. Exemple ci-dessous avec l’implication, financée par l’état, des populations rurales dans la protection de la forêt.

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Posté par Jean-Luc DOTHEE le 14 janvier 2012
Barcelone a une expérience de quelques années en matière de dessalement d’eau de mer. Un article de Sud Ouest (lien), très admiratif, présente l’usine catalane. Culture générale pour mieux comprendre et analyser le projet vendéen (lien).
L’usine en question recouvre 5,5 ha et se trouve être la plus grande d’Europe. Elle utilise le procédé d’osmose inverse présenté comme le plus efficace. C’est l’entreprise Degrémont, filiale de Suez Environnement qui a monté ce projet. Sur 100 litres d’eau de mer, 45 se transforment en eau potable. Le reste est traité en station d’épuration pour adoucissement avant rejet en mer. L’usine doit pouvoir, à terme, répondre à 20% des besoins en eau potable des 1,3 millions d’habitants de la ville.
Ce qui m’intéresse le plus en fait : la consommation d’énergie. La chargée de com’ affiche une consommation de 3,5 kW par m3 et par heure. C’est un point de référence.
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Posté par Jean-Luc DOTHEE le 8 janvier 2012
Le projet vendéen de dessalement d’eau de mer me pousse à me documenter sur les technologies existantes et par hasard, je suis tombé sur une nouvelle technologie qui ne semble pas adaptée à la production de masse mais qui mérite peut-être un zoom (avec réserve car la communication consultée est visiblement commerciale).
Aorasolar propose une technique de Concentration de la Puissance Solaire qui permet d’utiliser l’énergie solaire via un champ d’héliostat (miroirs pilotés d’une surface de 700 m2) reflétant les faisceaux lumineux sur une tour (30 m de hauteur) de transformation. La tour, équipée d’un module de turbine à gaz, assure une production électrique de l’ordre de 100 kW. Avec un seul élément mobile (un ventilateur), la consommation électrique est faible et le contrôle facile.
Combinée à une technologie proposée par l’entreprise TMW, la production d’eau potable à partir d’effluents ou d’eau de mer grâce à l’utilisation d’une énergie 100% renouvelable (solaire ou géothermie) semble possible.
Avec un rendement thermique supérieur à 80% (COP >5) et une faible consommation d’énergie, le module en question offrirait une réponse aux besoins des petits utilisateurs (particuliers, hôtels, gîtes, lodges,….). 1m3 d’eau de mer produit 500 litres de saumure (rejeté directement en mer selon la communication vu sur le net ! on peut faire mieux…) et 500 litres d’eau douce (déminéralisée). Pas plus de 1 m3 d’eau produit quotidiennement mais que avec de l’énergie renouvelable.
A ce jour, l’investissement tournerait autour de 30 000 €. La première mise en service a lieu ce mois-ci en Andalousie.
Elitiste mais intéressant.
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Posté par Jean-Luc DOTHEE le 17 décembre 2011
Le Sorgho continue de faire parler de lui (voir post précédent : lien).
Le Sorgho se positionne de plus en plus comme un substitut possible du mais en présentant l’énorme avantage d’être beaucoup moins gourmant en eau (ce qui pourrait s’avérer être un avantage vital dans les régions en déficit d’eau. Voir post sur la situation vendéenne).

Alors que le Sorgho est déjà la cinquième céréale mondiale, ARVALIS-Institut du végétal et l’Association générale des producteurs de blé (AGPB) publient ces jours-ci les résultats de leur bilan de campagne. Et il s’avère que le rendement de la céréale (son principal défaut en comparaison du maïs) s’améliore nettement : 11% de mieux que l’année précédente pour atteindre 6,5 Tonnes par Ha (contre 10 T/ha pour le maïs en France cette année).
Dans sa lettre hebdomadaire, le SAF rappelle que les pouvoirs publics français affichent une nette volonté de diminuer la consommation d’eau des territoires et donc du secteur agricole. Le plan national d’adaptation climatique (lien sur post sur le sujet) prévoit de substituer 14000 Ha de maïs par des cultures plus économes en eau, comme le Sorgho. Second effet, cette culture en alternance avec le maïs permettrait de satisfaire les engagements de diversification des assolements, conformément au verdissement annoncé du premier pilier de la PAC.
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Posté par Jean-Luc DOTHEE le 9 décembre 2011
Il est maintenant public (lien article Figaro de cette semaine), qu’un projet d’usine de dessalement d’eau de mer est en cours d’étude. Il verrait le jour à proximité des Sables d’Olonne et serait le premier dans le genre en France Métropolitaine.

Ce projet répond à un déficit chronique en eau du département vendéen. En effet, les activités touristiques et agricoles consomment au plus mauvais moment lorsque les stocks en eau disponible sont les plus faibles. De plus, les capacités de stockage sont limitées sur le territoire. L’eau est l’élément « vital » par excellence et la comparaison des enjeux (eau contre climat) n’apportera rien de bon. Cependant…
Le coût énergétique du fonctionnement d’une telle installation est important (je collecte des informations factuelles sur le sujet pour « voir »). N’est-il pas risqué d’assoir la réponse à un déficit structurel (eau en Vendée) sur un autre déficit structurel (Energie électrique sur le Grand Ouest et Energies Fossiles en général)?
Une partie de l’Energie qui sera utilisée sera renouvelable (dans quelle proportion ?). A priori celà ne change pas grand chose au fait que l’essentiel devra être assuré par de l’électricité de réseau ou du gaz. A la marge de tout ça, il est bon aussi de rappeler que pour respecter les engagements nationaux en terme de production d’Energie renouvelable (20% dans la production globale d’Energie) nous devons remplacer la production d’Energie existante par des Energies renouvelables et non les utiliser pour de nouveaux besoins !
Enfin, le coût de production de cette eau ne sera pas indolore : les KWh « cachés » dans l’eau se retrouveront inévitablement sur la facture du consommateur; ce qui peut avoir l’effet vertueux de faire baisser la demande. Pourquoi dans ce contexte ne pas jouer dès maintenant sur le prix pour faire infléchir la consommation d’eau des ménages et professionnels ? Pourquoi ne pas mettre fin à l’incohérence de la facturation de l’eau du tourisme « forfaitaire » (si les clients des camping payaient « au ratio » de la consommation réel, il y a peut-être des gains accessibles) ? Pourquoi ne pas tenter le pari des cultures faiblement consommatrices et remplacer le maïs par du sorgho (lien sur un post précédent) ?
Des pistes d’actions pour diminuer la consommation me semblent encore exploitables avant d’être convaincu par ce projet…
A suivre…
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Posté par Jean-Luc DOTHEE le 29 novembre 2011
Je vous parlais récemment de l’expérience de Coca-Cola (lien).
En réponse à l’absence de normalisation de la méthode, ISO travaille actuellement à la création d’une nouvelle norme sur le suejt. La future norme ISO 14046 «Empreinte eau – Exigences et lignes directrices» compléterait les normes existantes sur l’analyse du cycle de vie (ACV) ainsi que celles relatives au management environnemental et à la comptabilisation des GES.
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Posté par Jean-Luc DOTHEE le 11 novembre 2011
Pour les initiés du Bilan Carbone, la question de la pertinence à s’intéresser à un seul impact environnemental pose souvent question. Pourquoi privilégier un seul enjeu ? Des outils commencent à se mettre en place pour réaliser des approches « multicritères » (lien), mais ce qui est plus confidentiel, c’est la possibilité de mesurer »l’empreinte en eau » des activités (Water Foot Print) qui mesure comme le Bilan Carbone le fait dans son domaine les impacts indirects des activités.
J’ai eu la chance de me faire expliquer le projet mené par Coca Cola et je me permets de le partager.

L’entreprise au logo rouge a engagé depuis plusieurs années 3 études sur le sujet :
1- calcul de l’empreinte sur l’eau d’un produit phare (PET 50Cl standard sur un site européen)
2- calcul de l’empreinte sur l’eau des sucriers européens
3- calcul de l’empreinte sur l’eau de jus d’orange aux USA
Les résultats de ces études sont en lignes : lien.
Problème dans l’interprétation des résultats : les chiffres caractérisant l’impact n’ont pas une valeur universelle (100 Litre consommés en Grèce et 100 L consommés en Ecosse n’ont pas la même signification, contrairement aux Equivalents Carbone !).
Entre parenthèse, sur ce sujet, une étude très récente a démontré que si l’impact direct des européens sur la consommation d’eau était relativement faible par rapport aux autres continents (1500 L par jour et par européen contre 4350 L pour les américains par exemple); notre impact intégrant les émissions indirectes (l’eau nécessaire pour fabriquer les produits importés) est multiplié par 4 ! Même constat que pour les émissions carbone indirectes. lien étude
Pour finir avec l’expérience Coca-Cola, et ouvrir vers la Responsabilité Globale, le groupe s’est aussi posé la question de l’impact « global » des activités de ses sites (y compris sur les volets Economique et Sociaux). A partager ultérieurement.
Le rapport Water Footprint Sustainabilitity Assessment - Coca Cola Europe d’Aout 2011 : lien
Bonnes lectures !
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