Référendum d’Initiative Partagée sur la privatisation d’ADP : la démocratie par le clic
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 26 août 2019
Je crois en la démocratie et j’aime bien penser que l’on peut encore innover positivement en la matière.
La possibilité d’expérimenter le tout neuf soutien à la tenue d’un Référendum d’Initiative Partagée – dit « RIP »- a donc attiré fort logiquement mon attention.
Il ne me manquait plus qu’à avoir un avis sur la question posée…
…et concernant la privatisation de l’exploitation des Aérodromes de Paris (ADP) je dois bien avouer que j’ai d’abord pensé qu’il ne s’agissait « que » d’une question de gros sous (entrée d’argent pour l’État), de business (pour l’entreprise privée qui obtiendrait la gestion), de statut des salariés (et de conditions de travail mais il reste à me démontrer que les conditions de travail sont forcement plus mauvaises dans le privé) et d’efficacité de gestion (inversement il reste à me démontrer que l’efficacité est forcement plus grande dans le privé)… En plus, dans Aérodromes de Paris, il y a Paris et donc en vendéen bien rural que je suis, je me suis assez rapidement senti peu concerné.
C’était jusqu’à ce que je tombe sur le tweet d’un économiste que j’estime beaucoup : Gaël Giraud (ci-contre).
Sa petite phrase a tourné dans ma tête tout l’été. Pas quotidiennement, non, mais comme un petit truc qu’on avait à faire et qui traine : ça revient régulièrement au hasard des infos à la radio, des passages à Paris…
Pourquoi donc disait-il que nous perdrions en capacité d’action en cas de privatisation ?
Alors j’ai creusé un peu…
Ce n’est pas vraiment l’argumentaire officiel, en ligne lien, insistant sur la nécessité du maintien du service public aérien qui m’a convaincu. C’est plutôt le débat autour des tribunaux d’arbitrage privés du CETA et le lent mouvement européen vers la prise de conscience de l’impact environnemental du transport aérien qui m’ont permis la prétention de stabiliser un avis.
Pour faire très simple : il me parait assez logique qu’une entreprise qui investirait des centaines de millions d’euros dans ce projet, n’accepterait pas facilement les contraintes de limitation des vols, de taxation du kérosène (…) qui perturberait son business plan. Je pense que nous avons suffisamment de voyants environnementaux au rouge en ce moment pour ne pas nous contraindre en plus dans notre capacité d’action climatique future. Bref, j’ai exprimé un soutien à la proposition de loi pouvant éventuellement aboutir à la tenue d’un réferendum.
J’encourage tout le monde, non pas à se prononcer contre cette privatisation, mais à se poser les questions qui peuvent permettre d’aboutir à une position personnelle sur le sujet et accessoirement à exercer votre muscle démocratique (qui est plus faible quand vous ne l’utilisez pas) ; car ne pas se positionner contre ce projet en s’étant poser la question des enjeux n’est pas la même chose que de ne pas sepositionner contre sans s’être posé de questions (vous me suivez ?).
[Pour rappel, la question n’est pas « Pour ou contre l’existence Emmanuel Macron« ].
Pour vous exprimer sur le sujet (il reste encore plusieurs mois pour se prononcer), munissez-vous de votre carte d’identité, préparez-vous à naviguer sur le site le moins ergonomique de la galaxie rédigé langage « administration publique » (proche du burgonde), et allez par ici : https://www.referendum.interieur.gouv.fr/
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