Chronique Ecolo-Buissonière : veille Ecolo-Européenne – octobre 2017
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 25 octobre 2017
Avant même la mise en ligne de l’émission, voici le texte de ma dernière chronique (à écouter ICI)
Marie, je vais me mettre en accord avec la ligne éditoriale de notre radio et m’exercer pour la première fois à une veille européenne de la question écologique et environnementale.
J’espère ainsi m’attirer les bonnes grâces de la Direction et multiplier par deux ou trois mon cachet virtuel.
Alors… en ce chaud automne 2017, je vous propose un tour d’Europe – sans émettre un gramme de CO2 – avec au programme une déclinaison VENTEUSE de l’actualité environnementale. C’est parti.
VENTS VIOLENTS
Pour commencer, revenons sur ce qui s’avère être LA BREAKING NEW de ces dernières semaines et qui n’a pourtant pas intéressé grand monde, occupés que nous étions à regarder les braguettes d’Hollywood, écouter les dernières trumpitudes américaines et boire des bières en terrasse des cafés sous 25°, il est vrai.
Cette info qui pourrait pourtant annoncer des changements majeurs pour l’Europe de l’Ouest avait un prénom : Ophélia.
Ophélia est « le premier ouragan d’une telle puissance à évoluer aussi près des côtes européennes » selon météofrance (source : Le monde). Formé en dehors des zones tropicales, un cyclone sur l’Irlande, c’est du jamais vu.
Parmi les explications : une température de l’eau supérieure à 2°c par rapport à la normal dans la zone de formation. Avec le réchauffement climatique, nous pourrions dans les années à venir ne plus être que téléspectateurs des conséquences des phénomènes tropicaux.
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VENT D’ÉTAT (jeu de mot)
Partons en Espagne. On a beaucoup parler de la Catalogne où une partie des habitants souhaite quitter le statut d’autonomie pour une indépendance aux formes incertaines.
Parlons de l’autonomie de la Catalogne … l’autonomie en eau. Et sur ce point REPORTERRE (lien) nous apprend qu’il n’est point besoin de référendum pour se rendre compte de la dépendance de cette région en matière d’eau. En 2008, à Barcelone, les autorités avaient fini par faire venir des bateaux remplis d’eau douce» » y compris de Marseille qui y avait acheminé l’équivalent de 44 piscines olympiques.
La construction à Barcelone de la plus grande usine de dessalement d’Europe ne résout rien car l’eau produite est très couteuse en euros et en énergie.
Cerise sur le gâteau, moule sur la paella : L’Ebre, fleuve espagnole qui passe en Catalogne, dessert avant, d’autres régions très agricoles qui pourraient très bien ne pas respecter les besoins avals.
Bref, l’eau est partout dans le monde, un sujet tension politique majeur sous-estimé et la Catalogne ferait bien de ne pas oublier qu’elle dépend elle aussi des autres.
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VENTS CONTRAIRES
Nous quittons maintenant L’Espagne pour partir faire un tour en Allemagne.
En février de cette année avec nos invités allemands du territoire ligérien, je vous avais dressé un tableau plutôt optimiste de l’ENERGIEWENDE.
MEA CULPA.
Selon LE MONDE (lien) il semble le pays pourrait ne pas atteindre la réduction de 40 % de ses gaz à effets de serre d’ici à 2020. En cause : le fonctionnement à plein régime des centrales à charbon et la pollution liée au transport. La baisse de puissance des écologistes allemands dans les rapports de force politique ne vont pas aider à passer ce cap difficile.
Mais rappelons-nous qu’Angella pas froid aux yeux.
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VENTS STÉRILES
Restons en Allemagne.
Une étude scientifique menée sur 27 ans observe de fortes chutes de population d’insectes. LIEN
« Nos résultats documentent un déclin dramatique des insectes volants, de 76 % en moyenne et jusqu’à 82 % au milieu de l’été, dans les aires protégées allemandes en seulement vingt-sept ans ».
Nous sommes à la radio mais je vais partager avec vous un dessin qui vaut cent mots :
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VENT TRI « loque » … le RONALD (jeu de mot capilarotracté)
1 kg d’emballage par seconde. 115 Tonnes par jour.
Voici ce qui est produit en France dans la chaine de Fast-Food américaine MacDonald selon une enquête de ZERO WASTE France reprise sur le site EURACTIV. Deuxième mauvaise nouvelle 96% de ces déchets ne sont pas triés, ce qui fait de Mac do LE contre-exemple national de l’effort de limitation de production déchet.
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Partons à l’Ouest, mais franchement ! dans ces terres d’Europe tellement éloignées de nos yeux, que ce qui s’y passe nous y parait étranger. Et pourtant.
En Guyane ; un projet de Mine d’or fait clignoter les yeux, façon picsou, d’un consortium russo-canadien en passe d’avoir l’autorisation de détruire une surface de forêt tropicale pour extraire de l’or (lien). La Commission nationale consultative des droits de l’homme vient d’alerter le gouvernement sur les risques environnementaux.
Perspective d’emplois contre risques de pollution au cyanure dans un environnement protégé. Voici un nouveau projet contesté (et contestable de mon point de vue).
Je me demande quelles seraient les unes de la presse si ce projet se trouvait au cœur du Parc des volcans d’Auvergne.
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VENT DE COLERE chez les VENT-R-A-CHOUX (dernier jeu de mot foireux)
Je termine en faisant le lien avec une actualité vécue et digérée par ma pomme (lien), elle aussi en lien avec une opposition locale à un projet. // Je me suis rendu, il y a deux semaines dans une petite ville vendéenne essayant de promotionner, à l’occasion d’une journée de l’énergie, des projets de transition énergétique, dont un parc éolien.
Et là, pour la première fois me voilà au contact de militants « anti-éoliens » de l’association « Vent de colère ». Je passe sur les arguments techniques, pour partager sur ce qui me semble être LA vraie raison de ce « vent de colère » de la poignée de riverains présents.
La crainte de perturbation la qualité de vie perçue et la crainte de perte de valeur foncière sont vécues comme une profonde injustice. Dépassons le simplisme du raisonnement « NIMBY » (Not In My Backyard) qui laisse penser à un égoïsme-individualisme pur jus, et posons-nous la question, de mon point de vue, majeure du partage de la valeur produite.
Contrairement à une approche capitaliste « pure », ce type de projet aurait intérêt à proposer des modèles de partage de la valeur entre investisseurs (souvent groupe privé exogène au territoire) ET les riverains. Des pistes existent avec le financement participatif en amont, le financement de travaux de transition énergétique en aval… Bref, jouer le gagnant-gagnant sans pudibonderie sur le sujet économique.
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Voilà c’est tout pour aujourd’hui.
Toutes les sources de cette chronique seront mises en lien sur mon blog accessible via le site d’Euradionantes.
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