Chronique Ecolo-Buisonnière
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 22 septembre 2017
En attendant la diffusion, le texte de ma dernière chronique avec les sources :
J’ai une pêche moi en ce moment ! la MEGA forme !
Je ne sais pas ce qui m’arrive … parce que ce n’est pas l’actu qui devrait me mettre dans un état pareil. Cette rentrée on a quand même eu droit à la pas très joyeuse perspective d’une guerre nucléaire au-dessus du pacifique [entre les deux sales gosses les mieux armés du moment] et je ne vous parle pas du passage D’Irma et Harvey qui préfigure des décennies d’ouragans toujours plus violents.
Qu’est ce qui me rend si joyeux (en dehors de la joie de vous revoir) ?
Je crois que c’est une de mes lectures estivales qui m’a fait comprendre un truc important. Le bouquin s’appelle « le monde enfin » de JP Andrevon (éditions Fleuve Noir). A la base, ce n’est pas un bouquin où on est sensé se fendre la poire. Je vous fais le pitch : « une pandémie foudroyante mondiale fait disparaitre 95% de la population mondiale en quelques jours et les survivants deviennent stériles. Ils assistent donc à la disparition de l’Humanité, compté par l’auteur. On suit leur destinée sur ces ultimes décennies ». Sympa comme lecture de vacances pour décompresser, non ?
Ce qui ressemble de prime abord à une prospective apocalyptique (au sens premier) est en fait un joyeux voyage dans des écosystèmes en régénération, libérer de leur principal facteur limitant : nous. La posture de l’auteur est plutôt joyeuse vue sous l’angle d’un retour d’une certaine forme de vie sur Terre sans la contrainte oppressante de l’humanité. Surprenante gaité littéraire exprimant le croisement de deux destinées d’être vivants : certains s’en vont, d’autres arrivent (ou reviennent, c’est selon).
A cette lecture, j’ai compris une Erreur fondamentale. J’ai compris que nous nous sommes plantés quand nous avons acheté et porté nos tee-shirts « sans nature pas de futur » (moi je l’ai), quand nous sommes parties en guerre pacifique au repas de famille pour convaincre qu’il fallait « sauver notre planète ». Nous nous sommes plantés quand nous avons scandé que « mère nature était en danger », que nous l’avons dessiné avec des yeux et une bouche en train de souffrir sous les coups de butoir de la surexploitation des ressources et de la pollution. La Terre sera là quand l’espèce humaine aura fini son œuvre d’autodestruction. La vie, sous une autre forme, prendra le dessus. Le danger, il est pour nous, les Homos de tous poil : homo-sapiens, homo-Economicus, homo-beau-SUV…
Et si ces temps si j’ai le sentiment que les homo sus cités se foutent un peu d’accélérer le mouvement de leur propre disparition [quelle meilleure preuve que notre insatiable énergie consacrée à l’innovation inutile voir toxique. Avons-nous vraiment besoin que des véhicules autonomes de près de deux tonnes nous livre une pizza ? de frigo qui parlent ? de robots qui dansent ? d’applications débilisantes ? ]
La bonne nouvelle donc, c’est que la Terre (et la vie sur Terre) nous survivra. Et c’est cool ça, NON ? Nous sommes seulement dans un bus fonçant vers un ravin avec un chauffeur bourré. Ce n’est pas la fin du monde. C’est la fin de vie pour les passagers du Bus.
Allez, j’enlève mon masque. Je ne suis pas si content que ça de notre incapacité à intégrer nos connaissances dans notre modèle de développement. Je suis même au quotidien adepte du petit pas et de la modération, mais en écrivant ce post (humoristique à la base) j’ai découvert que cette posture provocatrice avait sérieusement ses adeptes : une association nommée Adrastia « a pour objectif [JE CITE] d’anticiper et préparer le déclin de la civilisation thermo-industrielle de façon honnête, responsable et digne ». Pour être honnête, j’ai un peu peur de leur plan d’action…
J’ai découvert aussi des publications très sérieuses : récemment National Géographic (lien) a scénarisé un monde où l’humain disparaissait soudainement (genre des extraterrestres qui nous enlèveraient). En 15 ans la végétation recouvrerait toutes les routes, en 60 ans les dommages de la surpêche sont corrigés, en 200 ans le CO2 entropique s’effacerait, il fera plus froid….
plus froid… CAR
WINTER IS COMMING (et je ne dis pas ça parce que mon chat a grossi) mais pour faire le parallèle avec l’énorme succès qu’est la série GAME OF THRONE où certains voit dans le scénario barbare une lecture notre relation au changement climatique (lien). Les dirigeants de ce monde imaginaire, tendance médiévale, consacrent en effet leur énergie à étendre le périmètre de leur petit pouvoir et refusent – ne serait-ce que d’envisager – un risque plus grand qui ferait disparaitre tous les Hommes. Les morts aux yeux bleus de la série représenteraient le péril climatique dans notre vraie vie. Quelle union entre frères ennemis est possible pour combattre une cause commune ? Comment sortir des intérêts individuels pour sauver le collectif ? ça se tient. J’attends la dernière saison pour voir le dénouement de l’affaire, mais je ne suis pas très optimiste sur le happy-end.
En conclusion, si notre destin est celui des dinosaures, je suis partant de tout faire pour prolonger l’aventure de quelques générations et pour se faire, il nous faut convaincre de l’imminence des changements en cours, de proposer des solutions convaincantes, de valoriser les réussites des avant-gardistes. Et de préférence dans la bonne humeur. Au boulot Marie pour une saison des plus ambitieuses !
J’ai une pêche moi…
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