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Lu : ECONOMIX, la première histoire de l’économie en BD

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 19 mars 2017

Une fois n’est pas coutume, la petite bibliothèque de mon village a su me proposer une lecture d’exception… dont je n’avais jamais entendu parlé.

Qui n’a pas envie d’avoir une culture basique mais crédible sur la « science » économique (quelque soit vos opinionsEconomix_la_premiere_histoire_de_l_economie_en_BD politiques d’ailleurs), et sans investir un temps monstrueux dans des lectures souvent très techniques ? Économie Politique Classique, néoclassique, libérale, néolibérale, apports d’Adam Smith, de David Ricardo, de Karl Marx, de Friedrich Engels, de Keynes… C’est bien de savoir de quoi on parle non ?

J’ai ce qu’il vous faut : avec ECONOMIX, vous disposez d’une BD vulgarisant la complexité de l’économie, avec une entrée chronologique pour comprendre comment la (les ?) pensée économique s’est construite du XVIIème siècle à aujourd’hui.

Indispensable. Voici ce qu’en a dit Le Monde :

« Economix est un livre hors norme. S’il avait existé à l’époque, certains banquiers n’auraient pas osé vendre autant de crédit à risque« 

Pour ma part, je trouve que l’auteur, Michael Goodwin, parvient, grâce à l’accessibilité permis par les dessins, à vulgariser des concepts complexes sans basculer dans le simplisme. Un exploit.

Aucune pertinence à résumer ici l’ouvrage -de près de 300 pages – mais j’ai choisi quelques morceaux qui vous donneront peut-être envie d’en savoir plus :

  • 1776 : Adam Smith écrit RECHERCHE SUR LA NATURE ET LES CAUSES DE LA RICHESSE DES NATIONS. Il introduit les bienfaits de la concurrence et l’idée que le Marché peut s’auto-gérer. Mon idée était qu’Adam Smith était le gourou du libéralisme, point. On oublie que le bonhomme n’était pas dogmatique. Il pensait que « les marchés ne renforçaient pas loi, ne protégeaient pas les frontières et ne fournissaient pas de biens publics comme le nettoyage des rues que tout le monde exige mais que personne n’est très enclin à effectuer« . Dans son fameux ouvrage, il dit même de prendre garde aux capitalistes. Citation surprenante :

« la proposition de toute nouvelle loi ou règlement de commerce, qui part des [capitalistes], doit toujours être adoptée qu’après avoir été longtemps et sérieusement examinée, non seulement avec le plus grand scrupule, mais avec la plus grande défiance. Elle vient d’un ordre d’hommes dont l’intérêt n’est jamais exactement le même que celui du public, qui généralement est intéressé à tromper et même opprimer le public, et qui, dans bien des occasions, n’a pas manqué de le tromper et de l’opprimer« 

  •  Ci-dessous une planche pour illustrer l’esprit de la BD. Il est question ici de l’émergence des médias dans l’économie. D’autres planches nous expliquent comment la publicité est passée d’une logique d’information sur une offre de service disponible à une logique de transmission du désir de consommation (John Kenneth Galbraith – 1958).

Image

 

  • Bien sur, l’émergence de la prise en compte des externalités de production me touche particulièrement. La prise en compte du « coût global » n’est qu’une notion récente que la RSE tente de prendre en compte dans les organisations du XXIème siècle.

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Seule critique : le livre étant écrit par un américain pour les américains, il est un peu « USA-centré ».

Bien sur ce livre est « engagé » mais il me semble qu’il est suffisamment factuel pour que tout le monde y trouve son compte. A lire donc pour être un peu plus « compétent » sur la branche « économique » de notre Histoire.

PS : je renvoie sur le dernier entretien de Gaël Giraud, économiste décalé et ultra-pertinent qui mérite d’être lu : LIEN

 

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