Jeux de prospective
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 16 octobre 2015
WE DEMAIN publiait le 9/10 (lien) une série de dessins publiés en l’an 1900, où les auteurs ont projeté une vision de ce que « pourrait être » l’an 2000. Les résultats sont surprenants (échantillon ci-dessous).
Ces dessins, associés au visionnage de « Retour vers le futur » hier soir (le second épisode projette les héros dans le futur… en octobre 2015 !), j’ai eu envie de me poser la question suivante : quelle forme le progrès peut il prendre en 2115 ?
Ma difficulté à identifier les innovations souhaitables démontre surement un certain désenchantement vis-à-vis du progrès technologique. Le champ des possibles s’est réduit me semble-t-il par rapport à 1900. En 1900, aucune limite n’était visible. En 2015, nous sommes prisonniers des limites physiques, et je crois que ça change beaucoup de choses. Nous sommes globalement en meilleurs santé qu’en 1900, nous disposons de plus de connaissances, nous sommes hyper-technologiques… mais nous n’avons plus de rêves, me semble-t-il.
Plus positivement, je dirais que l’innovation que j’attends n’est plus forcement technologique. Jeu de prospective à deux bandes :
1-La mobilité
En 1900, on veut aller plus loin, plus vite et plus confortablement. En 1900, on veut voler. Vaincre la gravité.
Sur ce sujet, les rêves ont été atteints… au point de devenir un problème de santé public ! Engorgements (ci-dessous la photos d’un bouchon chinois de 80 files !), pollutions, accidents de la routes (…) sont autant d’externalités négatives qui n’avaient bien-sur pas été anticipées.
Alors de quoi rêver ?
J’ai d’abord penser téléportation. Que de problèmes réglés si dans 100 ans nous pouvions nous téléporter à la Spock ! Rien ne permet d’espérer cette innovation, mais après tout, soyons ambitieux !
Plus raisonnablement, j’ai pensé énergie solaire (un avion a déjà cette année fait un quasi tour du monde, non ?), énergie hydrogène, usage de l’espace aérien en ville par les téléphériques urbains (photo de Lisbonne) et finalement je crois avoir tranché.
Le « plus vite » n’est pas mon rêve.
Reprendre le temps du voyage « long » et donc s’offrir le temps du voyage en mer.
En 1900, on veut diminuer le labeur. Le travail est physique, dur, mortel. On rêve que la « machine » va nous aider. Je me pose la question en regardant ces belles images si le « rêve » était de voir la technologie permettre simplement « la chose » ou de voir se généraliser l’accès à la liberté par la machine. La question de l’équité devant l’accès à la technologie n’est pas posée.
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Voici un sujet qui a bien été traité en 100 ans. Nous sommes devenus des experts de l’automatisation ! Nous avons réussi, grâce à ça, à diminuer le temps de travail, démocratiser les loisirs (dans nos pays riches).
Mais, la question se pose aujourd’hui : n’allons nous pas trop loin dans l’externalisation des tâches humaines à la machine ? Que devient la mission sociale de l’individu ? Le chômage de masse peut-il trouver une résolution dans le « encore plus » d’automatisation ? C’est une question d’actualité en 2015 comme le démontre un dessin identifié dans la revue de presse de la semaine.
Alors de quoi rêver ?
Il s’agit surement ici de traiter la place de l’individu dans la Société.
Pas grand chose de technologique…
Penser « accès » (équitable de préférence) plutôt que performance de la machine ou possession de biens, supprimer le superflus, rendre les choses durables, les gens utiles. Un projet de Société à construire.
Pas beaucoup plus facile à traiter que la téléportation.
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