Lu : Le scénario Zéro Waste [Zéro Déchet, Zéro Gaspillage]
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 27 mars 2015
La semaine dernière, j’animais en tant que parent d’élève, un atelier « déchet » auprès d’enfants de classe maternelle dans mon village (organisé par TRIVALIS, le syndicat vendéen de gestion de déchets) et j’ai été positivement surpris de la culture des enfants et de leur réceptivité sur le sujet. Ce petit évènement de mon quotidien plus la naissance d’un mouvement nantais « Zéro déchets » que je suis par les réseaux sociaux (lien) m’ont donné envie de creuser un peu la mouvance « Zéro déchet » et j’ai acheté, un peu au hasard, ce petit livre.
Après avoir adoré le scénario Négawatt (lien) et en avoir lu bien d’autres proposant des voies nouvelles à explorer (Économistes attérés, Le Plan B de Lester Brown ou plus récemment Faim Zéro de Bruno Parmentier…), j’ai donc découvert dans le petit recueil « Zéro Waste » (vendu 8 €, ce qui n’est pas du vol), la promesse d’un monde plus « circulaire » que « linéaire ».
Commençons par les messages de ce livre que je partage sans réserve :
- agir localement,
- inciter à la réparation,
- bannir le plus possible le jetable,
- légiférer pour lutter contre l’obsolescence des produits manufacturés,
- valoriser l’économie de la réparation,
- développer la culture de l’usage plutôt que de la possession (sujet qui me tient à cœur : lien),
- organiser le compostage partout,
- inciter fiscalement au tri…
Les retours d’expérience de quelques collectivités italiennes ou américaines – proposés dans ce livre – devraient permettre à nos territoires de définir un « plan ». Reste à voir qui représentent vraiment ces territoires (élus ? citoyens s’auto-saisissant du sujet ? probablement un peu des deux).
Bon vous me voyez venir, j’ai aussi quelques réserves à émettre suite à cette lecture :
- La somme des plus belles initiatives ne fait, selon moi, pourtant pas « un scénario »…J’attendais une vision globale, avec des priorités, avec une évaluation des effets induits (histoire de ne pas dépenser trop d’énergie sur ce qui rapporte peu de résultats…). Chiffrer quoi… Et ça, je ne l’ai pas vraiment trouvé.
- Ma légère déception suite à cette lecture, vient aussi du fait que les auteurs ont parfois une vision très mono-critère « déchets » et ne s’attachent pas suffisamment à envisager les choses sous un angle global. Quel sens y a t-il à promouvoir des solutions diminuant les déchets mais augmentant significativement la consommation d’eau / production d’eaux usées ou les émissions de GES ?
- J’ai enfin trouvé la description de ce que sont sensés être les unités industrielles de traitement de déchets (incinérateurs, centres d’enfouissement) peu objective. Bien sur, les notions de risques et de pollutions sont réelles; mais de là à postuler que ces unités sont dénuées de toute utilité, ça m’a fait penser à un commentaire de Gaëlle Giraud (conférence ATEE du début de l’année) qui expliquait que la « cause » climatique avait beaucoup souffert des raccourcis simplistes des années 70/80. En disant qu’il n’y aura plus de pétrole dans 50 ans et en faisant le constat qu’il en reste 50 ans après, les « conservateurs » de tout poils tiennent un argument de choc! Nous n’avons aucun intérêt à gommer la complexité des choses et, pour en revenir aux déchets, nous avons évidemment besoin de groupes industriels, ne serait-ce que pour investir dans des unités de valorisation de la matière (quelque soit les efforts fait pour ne pas gaspiller, ne plus produire de déchet en amont). Ne pas dire ça, c’est dessiner un scénario irréaliste. Tout ne se passera pas demain dans les recycleries de quartier.
Pas beaucoup de place à la complexité ici…
Pour terminer sur le sujet, sachez que Béa Johnson, une aventurière du « 0 déchet à la maison » (lien vers son blog), tiendra conférence à Nantes le 1er avril à 19h.
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