Retour sur le café-débat « Transition Sociétale à l’île d’Yeu » du 26 avril 2014
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 28 avril 2014
Samedi dernier, à Port-Joinville, s’est tenu un débat citoyen vivifiant sur le sujet de la transition sociétale sur le Territoire de l’Ile d’Yeu. Près de 50 personnes sont venues se lover dans les coussins du premier étage du bar « L’Escadrille » pour s’exprimer sur l’orientation à donner au destin de leur Ile, dans une perspective de prise en compte des enjeux auxquels tous les territoires sont confrontés : climat, énergie, économie, matières premières, agriculture…
Tous les territoires sont concernés par ce type de sujet, mais une île présente l’évidente particularité de son unité spatiale qui en fait souvent un terrain d’expérimentation privilégié (exemple de l’île espagnole El Hierro -lien- qui vise son autonomie énergétique).
Pour mettre les évènements dans leur chronologie, précisons qu’un premier débat-citoyen sur la Transition Énergétique avait déjà été conduit par le même anima-catalyseur – Bernard Lemoult – présent une première fois au nom de la Chaire Développement Humain et Territoire (lien) et cette seconde fois au nom du Collège des Transitions Sociétales (lien) descendant du CHEDD Pays de la Loire que j’ai eu la chance de suivre en 2011 (lien).
Bref, un Bernard Lemoult en grande forme (tout bronzé) accompagné d’auditeurs pointus (et tout aussi bronzés) pour « titiller » un peu les habitants de ce territoire sur un sujet que certains pouvaient attendre purement technique (application de la RT 2012 sur l’ile, éoliennes…) mais qui a d’abord été placé sur le terrain de la Vision partagée et du mode de gouvernance de la définition d’une telle vision à l’échelle de ce territoire.
L’implication sociétale de la municipalité de l’Ile d’Yeu – représentée par plusieurs acteurs – est démontrée notamment par la conduite du projet Yeu 2030 (lien) sur lequel une ressource est dédiée. Pour autant, le premier consensus de la soirée semble être celui que la commune ne peut pas tout (et ne doit pas tout). Les citoyens présents demandent leur part dans la définition du cap à donner.
» j’appelle de mes vœux la co-construction de la vision. » a-t-on pu entendre.
Le cadre associatif, hyper-dynamique sur l’Ile (120 associations pour 4500 habitants permanents !) n’est pas suffisant lui non plus à lui tout seul pour répondre au besoin de catalyse des réflexions et des envies. Les associations sont perçues par leurs membres comme fonctionnant en silo, sans transversalité évidente.
Et là, il s’est passé un truc. Avec passion, les habitants s’exprimaient sur la vision de ce qui leur semblait manquer pour construire cette vision partagée et à moi, extérieur inculte des fonctionnements des relations inter-iliens, il m’est apparu que c’est l’existence même de ce type d’évènement (en lieu neutre et convivial), animée par des extérieurs bienveillants et éclairés, qui répond le mieux au manque exprimé.
Tous les autres sujets abordés; de la mutualisation de l’achat de cuves de stockage d’eau pluviale en passant par la simplification des règles d’urbanisme pour accepter les travaux de performance énergétique ou encore la nécessité absolue de travailler sur les comportements (ex du défi des familles à énergie positive); tous les autres sujets donc me sont apparus essentiels-mais-annexes. Des sortes de fruits futurs d’un arbre qu’il reste à planter.
En tout cas, bravo aux présents pour leur mobilisation sur ce sujet. Leur constat de difficulté a été pour moi un constat d’enthousiasme.
J’ai vraiment passé une bonne soirée; avec des gens, des idées et des bières totalement à mon goût. Difficile d’imaginer que ce type d’échéance ne se reproduise pas sur cette magnifique ile.
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