« Moi est un autre »
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 6 janvier 2014
Le 19 décembre dernier, j’ai eu la chance d’assister à une conférence donnée par Carine Dartiguepeyrou sur le thème « la nouvelle avant-garde, vers un changement de culture pour entrer en transition » (lien vers l’invitation). Une soirée pour prendre un peu de hauteur; j’adore.
Bien sûr, il ne me revient pas de résumer ici son intervention, d’autant plus que les gentils organisateurs (merci Bernard Lemoult !) ont mis en ligne le film intégral de la conférence (lien) ; par contre je me permets un petit point de ce que j’ai retenu de cette belle soirée.
Tout d’abord, j’ai pu constater l’ampleur de mes lacunes culturelles quand un Docteur en Sciences politiques s’adresse à moi… J’ai encore quelques années de lectures devant moi avant de comprendre tous les concepts gravitant autour de la sociologie.
Ce qui serait bien, c’est une émission radiophonique régulière vulgarisant l’essentiel de tout ça ; un peu dans l’esprit des « Nuits de Lavige » pour ce qui concerne la Black Music (si je dis ça, ce n’est pas innocent, je viens de finir son dernier livre et ses émissions me manquent beaucoup depuis qu’il a été viré de France Inter).
Revenons à notre Transition.
J’ai donc appris ce soir-là que j’étais un « créatif culturel » tendance « activiste » (orienté environnement). Ça veut notamment dire que je suis plus attiré par la recherche de spiritualité que par la religion. Ça veut aussi dire que je peux facilement avoir le sentiment de ramer seul dans mon coin. Conclusion : faut que je fasse gaffe à ma santé mentale.
Selon l’experte du jour, nous sommes bien en Transition (bonne nouvelle), mais à ce stade nous sommes plus conscients du besoin de transition qu’acteurs du changement. C’est tout nous ça ! On regarde le drame, comme à la TV, plein de compassion pour les acteurs du spectacle qui se déroule sous nos yeux. Pour donner corps à ce concept, elle utilise une image que j’aime beaucoup ; celle du « Moi est un autre ». Une manière de constater qu’à nos différents niveaux de responsabilité, nous sommes de plus en plus nombreux à valider les problèmes mais aussi à nous trouver des alibis pour ne rien changer. « C‘est compliqué vous savez, on ne peut pas brusquer les gens« .
Nous avons un autre handicape; plutôt culturel celui-là. En tant que bon français sceptique et pessimiste, nous avons de grosses difficultés à penser que nous sommes capables de changer les choses. On préfère déprimer et basculer dans la schizophrénie puisque l’on continue à faire des choses que l’on sait destructrice de notre propre intérêt.
Trouver une vision convergente pour aller vers le changement de paradigme, notamment en ce qui concerne notre relation à la consommation, va nécessiter de créer une envie collective puissante, partagée… Apprendre à jouir autrement (lien vers un post précédent), développer l’empathie promotionnée notamment par Jeremy Rifkin (lien post précédent) n’est pas gagné mais semble engagé selon elle. Connaissance accessible à tous, modes collaboratifs en voie de développement, conscience de l’interdépendance géographique plus forte… tout ça serait des aides précieuses.
Allez, bonne année…
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