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Lu : « Là où croît le péril…croît aussi ce qui sauve ». Hubert Reeves

Posté par Jean-Luc DOTHEE le 23 septembre 2013

Bon, ben voilà, j’ai encore pris une claque.

Du genre courte et violente, la claque.Lu :

« Que » 156 pages de lecture d’une fluidité étonnante pour démontrer la violence de notre situation contemporaine. Une démonstration rationnelle, avec de nombreuses illustrations pour bien faire comprendre (même un économiste devrait comprendre en lisant ce livre que le mot « crise » peut prendre un sens nouveau).

Je ne présente pas l’auteur qui est surement le savant francophone le plus reconnu de notre ère. Je veux seulement préciser qu’Hubert Reeves est un scientifique de premier ordre mais aussi un diffuseur de savoir de grande compétence. Être expert, c’est bien. Être expert et pédagogue, c’est vachement mieux.

Le livre, objet de ce post, est découpé en trois temps :

  • Un génial résumé de ce que l’auteur appelle la « Belle histoire » – ou, comment l’improbable a eu lieu : à savoir l’apparition de la vie sur le bout de minéral qui nous sert de substrat.  J’ai sincèrement été pris de vertige devant la puissance du « zoom arrière » proposé par Hubert Reeves. La conscience de ce qui s’est passé et de ce qui aurait pu ne pas se passer fut assez neuve pour moi. Bref, c’était pas gagné…


  • La seconde partie qu’il nomme « La moins belle histoire » aurait pu être titré « le côté obscure de la force ». Tout part du constat partagé avec Platon (dans Le Banquet) que l’Homme souffre de son intelligence. Dans la fable de Platon, l’Homme ayant été oublié au moment de la distribution aux espèces des attribues et qualités, Prométhée « équipa » cet être nu et disgracieux d’Intelligence et de capacité de création. Et depuis : on casse tout ce qu’on approche ! L’inventaire des destructions est douloureux et assez effrayant. L’esprit de ce chapitre est bien résumé par la citation de Lamark reprise en bas de post.


  • Enfin, l’auteur conclut sur un chapitre laborieusement optimiste qu’il nome le « Réveil Vert ». Comme Jeremy Rifkin dans sa « Civilisation de l’Empathie »  (lien post sur cet ouvrage), il mise tout sur l’empathie… sur l’évolution de la conscience de l’Homme de sa puissance de destruction et de la nécessité d’agir.

 

Ce petit traité de « la vie sur Terre » m’a bouleversé et je recommande cette lecture à toute personne sachant lire.

La citation de Lamarck (1930) ci-dessous :

L’homme, par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot, par son insouciance pour l’avenir et pour ses semblables, semble travailler à l’anéantissement de ses moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce. En détruisant partout les grands végétaux qui protégeaient le sol, pour des objets qui satisfont son avidité du moment, il amène rapidement à la stérilité ce sol qu’il habite, donne lieu au tarissement des sources, en écarte les animaux qui y trouvaient subsistance, et fait que de grandes parties du globe, autrefois très fertiles et très peuplées à tous égards, sont maintenant nues, stériles, inhabitables et désertes. Négligeant toujours les conseils de l’expérience pour s’adonner à ses passions, il est perpétuellement en guerre avec ses semblables, et les détruit de toutes parts et sous tous prétextes : en sorte qu’on voit des populations, autrefois considérables, s’appauvrir de plus en plus. On dirait que l’homme est destiné à s’exterminer lui même après avoir rendu le globe inhabitable ».

 

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