Le fort potentiel de géothermie profonde auvergnat
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 27 mars 2013
Quand on parle d’énergie renouvelable, l’image d’Epinal qui apparait dans nos cerveaux médiatico -influencés est un champ d’éoliennes ou une toiture photovoltaïque. Et pourtant, quand on regarde les chiffres de la « vraie vie », les maigres 14% d’électricité produite en France à partir d’ENR viennent très majoritairement de nos vieux barrages hydro-électriques (plus de 80%). On confond trop souvent « croissance de production » et « part de production ».
La « vraie vie » de demain ne sera pas non plus l’uniformité de champs d’éoliennes mais des mixes énergétiques adaptés aux contextes régionaux. Une chose est sure, notre mixe énergétique va évoluer pour être moins dépendant de la fluctuation des énergies fossiles (gaz « naturel », le pétrole « naturel »…) et de l’augmentation programmée du prix de l’électricité nucléaire.
Je partage, à l’occasion d’un passage express dans ma belle région natale qu’est l’Auvergne, le contenu d’un article glané dans le magasine « Massif Central », proposant ce mois-ci un dossier spécial sur le « grand défi énergétique ». Le plus intéressant du dossier, de mon point de vue, est la perspective de l’exploitation de la géothermie profonde. En effet, grâce à son passé volcanique, une bonne partie de l’Auvergne (Puy de Dôme, Cantal), présente une caractéristique géologique intéressante : la croute terrestre est plus fine et donc l’accès aux « hautes températures » (supérieures à 200°c) est possible avant 5000 m de profondeur. Au-dessus de 100°c, on peut déjà produire de l’électricité et bien-sûr alimenter des réseaux de chaleur urbains. Des projets de sondages sont planifiés cette année et des entreprises se posent des questions d’exploitation très intéressantes. La perspective fait rêver : plus d’intermittence dans la production d’ENR, des potentiels infinis de production… Reste à investir (avec l’intérêt de l’épargne ? lien).
En revenant de Clermont, je somnolais dans mon TER à PNI (propulsion-nucléaire-indirecte), et je songeais que dans quelques décennies une énorme agglomération se construirait entre Clermont-Ferrand et Riom, attirant entreprises à la recherche d’une énergie bon marché et des habitants en fuite de situation de précarité énergétique… et bien sûr dans un cadre de vie préservé et exceptionnel qu’est le Parc des Volcans d’Auvergne (qui je l’espère sera très prochainement classé au patrimoine mondial de l’UNESCO –cliquez ici pour signer : lien ).
Rêver ne nuit pas au climat.
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