Réflexion personnelle sur notre pauvreté relationnelle…
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 5 mars 2013
Trois évènements personnels récents me font penser que quelque chose ne tourne pas rond dans notre relation à nos semblables.
Premier évènement. Il y a un mois environ, à l’occasion de l’une de mes fréquentes virées ferroviaires, je me suis retrouvé dans un TER « détourné » de son parcours pour raison technique. Ce petit évènement sans importance a eu une conséquence significative sur la suite de ma journée. Mon « Saint-Pierre-des-Corps / Moulin » se trouve en effet détourné par Orléans et me voilà en pleine gare répondant à l’appel de la petite dame du haut-parleur, au guichet central, pour me voir exposer mon problème : mon train partira à l’heure mais n’arrivera pas à l’heure. Nous sommes quatre à nous retrouver, bêtement inquiets, dans la même situation : une grand-mère d’âge honorable et d’une grande bienveillance, une jeune réunionnaise frigorifiée en stage à la métropole et un jeune clermontois pas très content de son sort… La difficulté du moment nous a rapproché et une certaine solidarité s’est naturellement exprimée. Nous avons voyagé ensemble, avons causé de tout et de rien, avons beaucoup rigolé. Une belle tranche de vie. Une évidence : quand tout va bien et que mes écouteurs sont fixés dans mes oreilles, je ne communique pas ou peu avec mes voisins bipèdes. Pourquoi nous ignorons nous ?
Second évènement. Je lis actuellement un livre qui se nomme « Manifeste pour le bonheur » de Stefano Bartolini. Parmi les nombreuses réflexions dérangeantes de ce livre que je commenterai peut-être prochainement sur ce blog ; un constat qui sonne comme une évidence : l’augmentation de la richesse économique individuelle de ces dernières décennies s’est accompagnée d’un appauvrissement de la richesse relationnelle et n’a pas augmenté notre bonheur d’occidental. En effet, le bonheur mesuré par différentes méthodes (enquête de perception ou fréquence des troubles psychosociaux) ne cesse de baisser (base US). Un système de compensation se mettrait en place et certains chercheurs ont même calculé la valeur supplémentaire que doit réunir la personne en situation de « pauvreté relationnelle » (155 000 dollars par an pour un solitaire…). Gagner plus pour compenser notre pauvreté relationnelle ! Il y a peut-être un truc qui cloche.
Troisième évènement. Un petit film qui parle de lui-même et résume bien l’esprit de ce post. 10 minutes pour prendre conscience de notre pauvreté relationnelle, dans la bonne humeur. (Merci Khadija pour le lien).
Lien sur l’image
Merci pour votre réflexion!
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