« Pourquoi pas » s’inspirer de la Science-fiction pour imaginer notre avenir ?
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 5 janvier 2013
Le Centre d’Analyse Stratégique publie une réflexion sur les futurs possibles en s’appuyant sur les ouvrages de sciences-fiction : « La science-fiction, du miroir de nos sociétés à la réflexion prospective« . Je suis fan de ces exercices de prospective et vous recommande vivement la consultation de ce document « note d’Analyse » (lien).
Le point de départ de la réflexion :
« En explorant la façon dont elle a évolué depuis sa naissance au XIXe siècle, il apparaît que la science fiction est un révélateur de notre rapport à la technologie et, au-delà, de notre rapport à l’autre. En témoignent les nombreuses interrogations sur ce qui nous définit en tant qu’humains, dans des œuvres telles que Blade Runner (P.K. Dick, 1966), Ghost in the Shell (M. Shirow, 1989), ou encore Le cycle des Robots d’I. Asimov« .
Rajoutons « Dune » de Franck Herbert avec sa magnifique combinaison recyclant les pertes métabolique en eau sur une planète désertique. Super idée ! Mais aussi Hergé avec le voyage sur la lune de Tintin et Jules Verne avec ses sous-marins… Pas que des bêtises !
« De fait, les œuvres de SF sont indissociables du contexte socio-économique dans lequel elles ont été produites. Elles sont le reflet des questionnements de leurs contemporains, de leurs craintes et de leurs espoirs, projetés dans un monde futur ou dans un présent alternatif. Peur de l’apocalypse nucléaire (La Planète des singes, Schaffner, 1968), prise de conscience de la finitude des ressources (Soleil vert, H. Harrison, 1966), questions éthiques soulevées par les biotechnologies (Bienvenue à Gattaca, Niccol, 1997) ou encore angoisse d’une catastrophe climatique (Le Jour d’après, Emmerich, 2004) trouvent ainsi un écho au fil du temps dans la littérature et le cinéma d’anticipation. »
« La palette de scénarios que la SF explore constitue un véritable outil de réflexion sur les futurs possibles de nos sociétés. En poussant les questionnements au plus loin de leurs conséquences logiques ou réalistes, et en adoptant des hypothèses audacieuses, elle permet d’enrichir la réflexion prospective. Ces récits ne sont pas des tentatives de prédire l’avenir, mais une occasion offerte de mettre à l’épreuve différentes trajectoires de développement futures.«
Exercice très intéressant. Aujourd’hui la géo-ingéniérie prend le relais des romans de SF… en voulant nous faire croire que l’on parle de solutions immédiates et opérationnelles nous affranchissant de revoir sérieusement notre mode de vie et de consommation.
C’est apparemment en cours : http://www.pop-up-urbain.com/la-science-fiction-pour-habiter-les-mondes-en-preparation-entretien-avec-yannick-rumpala-maitre-de-conference-en-sciences-politiques/
Les chercheurs et auteurs SF se nourrissent des idées des uns et des autres ça explique les croisements.
Le plus flagrant ce sont les projets cybernétiques à la ghost in the shell qui se multiplient: Vraiment dingue!
Là où la SF est très pessimiste c’est que souvent (toujours?) le « progrès » scientifique se fait malgré la société, les individus n’ont pas souvent prises sur le cours des évènements.
Dans la réalité on commence à voir bcp de plus de monde informé des questions éthiques et du coup plus d’opposition. Est-ce que c’est c’est grâce aux auteurs SF, ce « »sous-genre »"?