2 économistes face aux enjeux climatiques
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 23 octobre 2012
Le Conseil d’Analyse Stratégique organisait et rediffusait mardi 23 octobre un échange avec Roger Guesnerie et Nicholas Stern qui sortent un livre intitulé « Deux économistes face aux enjeux climatiques« . Ce post initialement écrit pour vous alerter de la tenue imminente de la rediffusion se transforme en rapide compte-rendu.
Je tiens tout d’abord à insister sur la qualité de rediffusion proposée par le CAS. Mode de veille parfait pour les provinciaux, ces rediffusions. Merci.
Retour sur la promesse de la soirée :
« L’approche économique du réchauffement climatique est peut-être la plus efficace pour convaincre les climato-sceptiques de l’urgence d’agir. Deux grands économistes répondent à ces questions : combien cela nous coûte et coûtera si nous ne faisons rien ? Combien cela nous coûterait-il d’agir différemment ? Roger Guesnerie est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales depuis 1978 et professeur au Collège de France depuis 2000. Nicholas Stern est un économiste britannique, ancien vice-président senior de la Banque mondiale de 2000 à 2003. En 2010, il est nommé titulaire de la chaire annuelle du Collège de France « Développement durable Environnement, Énergie et Société ».
Ce que j’en retiens en quelques lignes :
- les deux économistes intervenants sont crédibles et il est difficile de les taxer de surenchère écologique. C’est même une analyse froide et clinique de la situation dans laquelle nous nous trouvons. L’énergie de l’action est plus à trouver chez Edgar Morin que chez ces deux là. Mais c’est bien que des économistes puissent traiter ces sujets.
- selon eux le risque que nous encourrons n’est pas compris à sa juste échelle. Les incertitudes sont faibles. Les raisons de l’inaction dans le traitement de ce problème « global » ne sont plus recevables et nous courrons vers les 750 ppm de CO2 dans l’atmosphère, concentration qui nous pousserait à une augmentation de 5°C. Du jamais vu qui aurait des conséquences géopolitiques majeures. Pour souligner l’inadéquation des outils des économistes traditionnels, il est fait référence à un outil de modélisation qui précise que si la température augmentait de 18°C, 50% du PIB seraient perdus… mais à +18°c, il n’y a plus de vie sur Terre !
- une partie du livre est semble-il consacrée aux politiques possibles pour agir : fiscalité, permis d’émissions… Je jugerai après lecture.
- une dernière partie revient sur les négociations internationales. Intéressant de voir décrit les choses par un acteur (Lord Stern) qui vit ces échéances de l’intérieur. Un peu désabusé, mais qui veut y croire : voilà l’état d’esprit. En français dans le texte : « c’est lourd et pas joli mais pas vide« . Il se passe des choses même dans le non écrit. Des engagements sont pris, y compris par la Chine. C’est pas assez rapide, mais il est faux de dire que rien ne s’y passe. Savez vous que des états comme le Bangladesh ont mis en place un plan Climat ? Un mouvement est engagé; il doit être complémentaire des initiatives locales.
Du chaud, du froid… Un bon temps de saison à attraper la crève…
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