On a un problème… Les US sont en train de devenir le premier pays producteur de pétrole au monde !
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 14 octobre 2012
On ne l’avait pas vu venir et pourtant la « Transition énergétique » semble prendre un tour bien différent aux USA de ce que nous envisageons en Europe. Plus question de parler de Sobriété, d’Efficacité ou de Renouvelable. L’actualité, c’est la mise en place d’une nouvelle Super Puissance Pétrolière !
En effet, l’émergence de la technologie de la fracturation hydraulique a permis de libérer l’esprit « pionnier américain »; ces derniers étant toujours prompts à exploiter ce que Mère Nature a mis à portée de pioches. Les chiffres donnent le tournis : 600 000 emplois créés dans le secteurs depuis 2008, un potentiel de production de 10 millions de barils par jour en 2020. Tout ceci provoque l’émerveillement de Walter Russell Mead (article publié The Américan Interest et traduit cette semaine par Courrier International) : cette révolution énergétique permettra selon lui le renouveau économique des USA dépassant de loin son indépendance énergétique maintenant accessible et son retour au premier plan international (je n’ose même pas imaginer à quoi il pense…). Je ne précise pas que les volets environnemental et climatique ne font pas parti de son analyse. L’objectif est bien de galvanisé le lecteur sur le monde idéal qui attend sa grande Nation, pas de faire dans la nuance.
Au même moment l’AIE nous informe que le Pic Oil n’est plus à craindre ! Dans son rapport de prospective pour la période 2011-2017, le Medium-Term Oil Market Report 2012(MTOMR 2012) nous apprenons que « contrairement aux craintes distillées les années passées, le monde, malgré un appétit croissant, ne manquera pas de pétrole. Selon les projections de l’AIE, la demande de brut devrait dépasser, en 2015, les 95 millions de barils par jour, contre 90 en 2012. Dit autrement, la croissance économique mondiale devrait progresser de 3,9% par an en moyenne sur la période, quand la demande de pétrole progressera, elle, juste de 1,2% par an. Cet appétit sera essentiellement celui des pays émergents qui progressera de 2,9% par an. // Au total, la capacité de production pourrait atteindre les 102 millions de barils par jour (md/j) : +9,1% par rapport à 2011. Les experts de l’AIE estiment que l’Amérique du nord et l’Irak fourniront 60% de cette croissance. La capacité de production dépassant largement les besoins estimés (102 mb/j contre 95 mb/j en 2017), les prix devraient logiquement s’en ressentir. »
Tant que nous avions le double enjeu « Climat – Énergie », convaincre de l’action « indispensable » vers une Transition énergétique semblait accessible. La pression prix du pétrole a réellement un effet positif sur l’évolution des pratiques et des comportements. Si ces éléments ne sont pas contredis prochainement, convaincre de la nécessité de prendre en compte l’enjeu « climat » sera plus compliqué et pourtant, il est aujourd’hui devenu impossible de laisser passer une nouvelle génération avant d’agir (le prochain rapport du GIEC qui sortira en 2013 ne lasserait plus aucune place au doute). Sans compter les moyens qui vont être maintenant donnés aux lobbyistes climato-sceptiques qui vont être gigantesques, à l’échelle des milliards de dollars liquides extraits des sous-sol américain. Merci Mr Edgar Morin de m’avoir donner hier du courage, car ça va être dur…
source : Journal de l’Environnement et Courrier International
Suite à commentaire par mail reçu sur ma boîte :
« voici l’analyse rapide de la chose par Carbone 4, l’équipe de J-M. Jancovici et de A. Grandjean.
http://www.carbone4.com/fr/l_actu_de_carbone_4/la-fin-de-la-fin-du-p%C3%A9trole
Leur conclusion me paraît plus objective !
bonne journée, »