« Pourquoi pas » baisser les limitations de vitesse sur autoroute ?
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 6 septembre 2012
Pourquoi ne pas changer (à la baisse bien sur) les limitations de vitesses sur autoroute ? et surtout pour quels gains potentiels ? L’effort en vaut-il le coup ? Éléments de réponses ci-dessous. J’assume ce post, peu consensuel, au pays de la voiture reine… Il me semble cependant, que au delà de tout sentiment, le raisonnement est mathématique. Je ne critique en rien ici les passionnés d’automobile.
Les Sociétés d’autoroute publient annuellement une synthèse quantitative de leur activité. Ci-dessous, quelques extractions de la communication faite en 2011 sur les chiffres 2010 (lien vers le supports). Cet intéressant document nous renseigne notamment sur la fréquentation des infrastructures autoroutières. Intéressons nous aux véhicules légers. En 2010, ils ont parcouru 72 milliards de km sur le réseau français.
Par ailleurs, sur son Guide « La voiture » l’ADEME indique que « En passant de 130 à 120 km/h sur l’autoroute, avec une voiture moyenne, on met 18 min de plus pour faire Lyon – Paris, mais on économise entre 3,5 et 4,5 l de carburant selon la motorisation et le type de véhicule. ». Personnellement, j’ai constaté qu’en roulant entre 110 km/h et 120 km/h à la place de 130, je passe d’une consommation globale moyenne de 5.2 L/100 à 4.5 L/100. Prenons les chiffres de l’ADEME. Au bas mots donc, si une voiture moyenne économise 4 L de carburant en 460 km (en baissant sa vitesse de 10 km/h seulement), sur 72 milliards de km, ça nous fait 514 millions de litres de carburant potentiellement économisés. Une paille rapportée aux 40 millions de tonnes de carburant consommés annuellement en France (source UFIP), mais quand même près de 1% une fois les changements d’unités réalisés.
Les ordres de grandeur vous effraient ? pas incohérent au regard d’une expérimentation d’ASF faite sur quelques centaines de km qui a abouti à la conclusion que 470 T de carburant avaient été économisés par la mise en place de régulations temporaires du trafic (lien). On en est à 1000 fois plus seulement avec mon estimation sur l’ensemble du réseau limité en permanence à 10 km/h de moins.
On se fait plaisir ? Le potentiel d’économie est donc de 1,5 million de Tonne Équivalent CO2.
Faisons maintenant l’approximation que tous le parc est diesel (c’est vrai à plus de 75% me semble-t-il). Le prix moyen sur 2011 est de 1,44 €/L. Vous me voyez venir ? Économie potentielle bienvenue en période de crise : 741 millions d’euros ! Pourquoi encourager les gens à ne rien changer en baissant les taxes, baissons plutôt la limitation de vitesse sur autoroute !
Et je ne parle pas de l’accidentologie… qui peut aussi être transformé en k€…
Si vous avez connaissance d’études plus rigoureuses faites sur le sujet, je suis preneur pour corriger bien sur.
pas faux… mais comparer des potentiels d’économie aux émissions mondiales n’est il pas une bonne raison à l’inaction totale ? Je dis seulement que cette disposition ne coute quasi rien et rapporte bien plus que beaucoup d’autres…
Après remettre en cause le fait que les émissions de CO2 entropiques sont la cause du réchauffement climatique observé ces dernières décennies vous appartient. Le fait que la vapeur d’eau soit le premier gaz à effet de serre quantitativement (et aussi que c’est grâce aux émissions de GES « naturels » que la vie sur Terre a été possible en faisant passer la température moyenne sur terrer de -18 à 15 °c en moyenne) n’est pas du tout contradictoire avec le fait que le supplément d’émission de GES associés à notre dépendance aux énergies fossiles dérègle la machine.
1,5 million de tonnes de CO2 sur 36 milliards par an au niveau mondial ? On va sauver la planète…
Pour ceux qui s’intéressent à l’effet de serre, il faut arrêter de se focaliser sur le CO2 : les 3/4 de l’effet de serre sont dus à la vapeur d’eau dans l’atmosphère. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_%C3%A0_effet_de_serre)