La cause humaine : du bon usage de la fin d’un monde
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 27 août 2012
Patrick Viveret est un ancien conseiller référendaire à la Cour des Comptes, il est philosophe et essayiste altermondialiste.
Le titre de son dernier ouvrage (préfacé par Edgar Morin) peut faire peur, mais je croix que nous sommes tous plus ou moins conscient que règne actuellement une ambiance de fin de cycle (après, on est loin d’être d’accord ce qui devrait changer dans le monde d’après…). On peut être d’accord ou pas avec les positions de l’auteur, mais la prise de hauteur du philosophe me semble salutaire dans une actualité dominée par l’ultra-court-termisme, occultant toute vision sur ce qu’est, sera ou devrait être la communauté humaine dans les décennies et siècles à venir. Nous focalisons sur notre système économique sans envisager la place de l’Homme dans son éco-système.
Son approche se veut globale, sa conviction étant que toutes nos crises contemporaines sont liées (écologique, économique, financière, sociale). Il nous pousse à envisager que ce que nous pensons immuables ne l’est pas, à commencer par notre système financier totalement défaillant selon lui. Il défend l’hypothèse que la fin de cycle qui s’annonce peut être une bonne occasion de reconstruire positivement les choses en « alliant l’optimisme de la volonté au pessimisme de l’intelligence« . Il envisage aussi une sortie par le bas qu’il appelle « barbare » et ne souhaite pas !
Parmi les thèmes saillants (de mon point de vue) abordés dans cet ouvrage :
- l’inventaire des actions que devrait conduire un ministère de Défense de l’Humanité
- notre relation à la mort, à la violence, à la non-violence, à la valeur marchande et la valeur non marchande, à la rareté…
- la notion même de monnaie (comment la protégée de la spéculation). Rappelons que l’auteur est déjà largement intervenu pour mettre en place des monnaies complémentaires.
- les risques associés aux inégalités croissantes. Il nous rappelle notamment que les fortunes cumulées des trois personnes les plus riches du monde équivalent au revenu annuel des 150 millions de personnes les plus pauvres de la planète.
- le potentiel de territoire pour organiser leur propre transition
Plus facile à lire qu’à intégrer opérationnellement bien-sur. Certains parlerons d’un idéalisme stérile. Pourtant, j’ai aimé ce bousculement de pensée qui n’a d’autre objectif que de nous aider à « réussir l’aventure du XXIème siècle« .
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