RIO + 20 : chronique d’un bide inévitable ?
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 18 juin 2012
Le Sommet de la Terre ne volera pas bien haut, et c’est bien triste.
A deux jours de l’ouverture de la plus grande conférence sur l’environnement de ces dix dernières années, les augures ne semblent pas très bons pour cet évènement international coincé entre un jubilé de reine mère et des Jeux Olympiques ; en plein milieu d’un championnat d’Europe de foot et d’une crise financière où l’Europe risque sa peau.
A ce stade l’ONU communique sur un accord à 29% seulement sur le texte « draft » qui devrait conclure le sommet (lien). Voir aussi le site du Club France RIO+20 (lien)
On peut imaginer qu’aucune entente ne soit trouvée… Pire : la rédaction d’un communiqué à minima n’engageant à rien. L’absence de motivation politique est visible : les chefs d’états ne se bousculent pas pour aller à RIO (ils seront moins nombreux qu’à la petite fête d’anniversaire d’Élisabeth !). Notre président nous fait au moins le plaisir d’un passage éclair à la différence des chefs d’états américain, allemand et britannique notamment.
Les grands de ce monde ne pensent visiblement pas que les crises que nous traversons sont imbriquées (économique – sociale – environnementale), ce qui est bizarre car toutes les agences onusiennes et non gouvernementales ont publié à tour de rôle ces derniers mois leurs rapports avec le soucis de dresser une situation des plus sombres pour « faire réagir à Rio ». Vu du fin fond de ma Vendée, on dirait que la politique mondiale de l’environnement est sacrifiée devant la « realpolitik » avant tout financière. Et ce n’est pas l’opinion publique qui pourra changer les choses tant cet évènement est passé aux oubliettes de nos médias de masse.
Qu’attendre donc de RIO ? Les européens et quelques autres pays souhaitent une Organisation Mondiale de l’Environnement, pendant de l’OMC, permettant d’organiser à terme un libre échangisme « responsable » mais rien n’est gagné sur ce sujet. Reste une grande conférence sérieusement suivie par les collectivités locales du monde entier (c’est à Rio, il y a vingt ans qu’est né le principe des Agendas 21)… et finalement, la prise en compte des enjeux environnementaux se fera peut-être à ce maillon des autorités ?
Je demande qu’à être surpris.
Le draft de début juin avait été publié dans le Guardian : lien
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