L’OCDE appelle à l’urgence d’une réforme écologique de l’économie
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 17 mars 2012
Quand un Nicolas Hulot, un Jeremy Rifkin, un Lester Brown ou un Jean-Marc Jancovici crie aux loups avec ses propres mots et convictions, la facilité est de balayer cette obscure vision du monde au nom de la marginalité. « Ces gens sont hors du vrai Monde », « Qui sont-ils pour nous dire que notre société doit changer ? », »Quelle bande de prétentieux » !
Quand des organisations internationales institutionnalisées par les Etats comme l’AIE (Agence Internationale de l’Energie – lien post récent), le GIEC, (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat – lien post récent), le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement – lien post récent ResilientPeopleResilientPlanet) et plus récemment l’OCDE (un rapport vient d’être mis en ligne ces derniers jours : lien) disent plus ou moins la même chose, on peut envisager, ne serait-ce que d’écouter ce que ces gens plutôt bien informés nous disent. Après tout, ils sont rémunérés pour émettre des avis. Pourquoi ne pas les écouter ?
Le rapport de l’OCDE n’y va pas avec « le dos de la cuillère morte » puisque la couleur annoncée est la suivante : notre survie dépend de notre capacité à faire évoluer notre système économique en prenant en compte les maux écologiques contemporains. La bibliographie scientifique est maintenant suffisante. Nous avons le « savoir ». Reste à mobiliser le « vouloir ».
Citations de l’introduction au rapport sur le site internet de l’OCDE : « Pour nous éviter le sombre avenir décrit dans les Perspectives de l’environnement à l’horizon 2050, le rapport préconise le recours à un éventail de solutions : instaurer des écotaxes et des systèmes d’échange de quotas d’émission pour faire en sorte que polluer coûte plus cher que respecter l’environnement ; évaluer et tarifer les actifs naturels et les services éco-systémiques comme l’air pur, l’eau potable et la biodiversité sur la base de leur vraie valeur ; supprimer les subventions dommageables pour l’environnement aux énergies fossiles ou aux réseaux d’irrigation qui gaspillent l’eau ; et encourager l’éco-innovation en rendant les modes de production et de consommation polluants plus coûteux tout en apportant un soutien public à la R-D fondamentale. »
Autre constat pris dans le rapport: «Ces dernières décennies, l’humanité a bénéficié d’une croissance et d’une prospérité sans précédent; la taille de l’économie mondiale a plus que triplé depuis 1970, tandis que la population de la planète augmentait de plus de 3 milliards de personnes pour atteindre 7 milliards aujourd’hui. Or cette croissance s’est accompagnée d’une pollution de l’environnement et d’un épuisement des ressources naturelles qui pourraient bien, à terme, compromettre le développement humain».
On est bien loin du grand concours national de démagogie pré-électoral consistant à dire à l’électeur que l’on peut, par exemple, baisser le prix de l’essence en prenant les « bonnes décisions fiscales ». Je vous recommande sur ce sujet le court article de JM Jancovici paru dans le Nouvel Observateur (lien).
Extinction de la biodiversité, accès à l’eau, qualité de l’air, réchauffement climatique, accès à l’énergie (…), tous les indicateurs sont détaillés dans ce rapport et l’urgence de l’action démontrée. Faut-il se réjouir de cette prise de position « dure » d’une organisation comme l’OCDE ou s’alarmer que les décisionnaires n’aient pas le temps de lire ce énième rapport ? Je n’en sais rien…
Reste que ces sujets sont absents d’une campagne présidentielle sourde aux crises écologiques qui seront aussi, malheureusement économiques et sociales. A trop travailler sur les conséquences ou oublie de s’intéresser aux causes.
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