Nicolas Hulot et Bill McKibben : deux destins croisés
Posté par Jean-Luc DOTHEE le 4 mars 2012
En France nous connaissons tous Nicolas Hulot, journaliste de reportages télévisuels et défenseur de la Nature sous toutes ses formes. Aimé ou raillé, il a en 2005, su mobiliser les candidats aux élections présidentielles autour de son Pacte Ecologique. Je reste convaincu que le Grenelle de l’Environnement n’aurait pas existé sans lui. La position de poil à gratter écolo-médiatique lui convenait à merveille. Il a voulu passer à l’action politique et il semble clairement que ce fut une erreur. Aujourd’hui, il est discrédité car « étiqueté » et ne pèse plus (ne souhaite plus peser ?). En conséquence, l’enjeu écologique a disparu des programmes de campagne. La société civile n’a plus de héro mettant la pression sur les politiques. Le lobbying écologique semble avoir disparu avec Nicolas Hulot. Il n’est pas mort mais il a quasiment disparu de la circulation et quand il intervient, c’est pour afficher son amertume (lien article du Monde du 8 février 2012).
Au même moment aux Etats-Unis, il semble qu’un personnage issu de la société civile fasse le chemin inverse. Il se nomme Bill McKibben. Il vient de la presse écrite. Il a pour point commun avec Nicolas Hulot d’avoir développé une grande compétence sur les sujets climat, énergie, ressources naturelles (…). Il est donc crédible techniquement. Il n’a pas généré un « Grenelle de l’Environnement » mais vient de faire reculer le gouvernement Obama sur un projet d’Oléoduc géant (Keystone XL) destiné à acheminer du Canada au Golfe du Mexique (2700 km) du pétrole issu des sables bitumineux d’Alberta. Ce projet, il est vrai, installait le pétrole comme l’énergie d’avenir des USA, ce qui n’était pas exactement la promesse de campagne du candidat Obama. L’ambition du mouvement naissant est mondiale et visible sur le site internet www.350.org (350 pour les 350 ppm de CO2 dans l’atmosphère que nous ne devrions pas dépasser pour maintenir le climat en équilibre). Le public américain semble plus disposé qu’on le pense à écouter les idées de cet homme : 70% d’entre eux pensent que l’homme joue un rôle dans le changement climatique et ce malgré le rejet permanent de cette vérité par les candidats républicains.
Les courbes d’influence de ces deux hommes semblent se croiser… Très concrètement, ça ne nous avance pas pour faire bouger les lignes de nos politiques en campagne sur les sujets chers à ces deux personnalités…
source : le Monde et Courrier International 1110
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